OVH accélère à l'international et prépare une offre de cloud privative
Lors de l'OVH Summit, le fournisseur français de services cloud a confirmé ses ambitions de développement international et annoncé l'ouverture de ses services américains avant la fin de l'année. La firme a aussi indiqué son intention d'offrir ses services de cloud de façon privative dans des datacenter sur mesure pour ses très grands clients.
S’il est encore loin d’avoir la taille de ses grands rivaux dans le cloud, OVH ne manque pas d’ambition. Le 5e OVH Summit, qui se tenait au Paris Event Center Porte de la Villette a été l’occasion pour les dirigeants de la firme de le rappeler devant un parterre de près de 2000 participants et, pour la première fois, un nombre important de journalistes de la presse étrangère dont un certain nombre de confrères US.
Comme l’a rappelé Octave Klaba, le fondateur et directeur général de la firme, OVH a l’objectif de devenir un leader du cloud mondial en étendant son parc de datacenters. OVH réalise actuellement près de 50 % de ses revenus avec des clients français, mais cette part ne cesse de reculer avec l’expansion internationale de la société.
OVH opère actuellement 27 datacenters répartis dans 12 villes et entend investir 1,5 milliard d’euros sur les cinq prochaines années pour porter ce nombre à près d’une cinquantaine.
Se développper aux US
L’un datacenters stratégiques pour la firme est celui de Vint Hill sur la côte Est américaine, qui va permettre à OVH de débuter officiellement la commercialisation de ses services (cloud OpenStack, cloud dédié VMware et serveurs dédiés) aux États-Unis. Cette infrastructure opérée en propre viendra compléter le réseau de datacenters colocalisés qu’OVH a hérité lors du rachat des services vCloud Air de VMware. En 2018, OVH confortera son empreinte aux USA en ouvrant une zone ouest américaine lorsque son datacenter de l’Orégon sera opérationnel.
Au passage, la firme a rappelé qu’OVH USA est une structure juridique autonome ce qui va permettre à la firme de proposer ses services des deux côtés de l’Atlantique sans avoir à se préoccuper de l’impact du Patriot Act. Nous aurons deux offres deux cloud, l’une avec l’option « Patriot Act » et l’une sans a ainsi plaisanté Octave Klaba.
Le marché américain est stratégique pour OVH. En 2016, les dépenses en cloud public IaaS y ont atteint 15,3 milliards de dollars (soit 56 % de la dépense mondiale) et ce chiffre devrait passer à 50,6 milliards de dollars en 2021. Pour mémoire, le marché français en 2016 n’était que de 824 millions de dollars (soit tout juste 3 % de la dépense mondiale).
Une offre de cloud privative pour les grands comptes
Lors de sa conférence, OVH a aussi indiqué son intention de proposer ses offres de cloud public en mode privé à certains de ses grands clients. Comme nous l’a expliqué Laurent Allard, le vice-président d’OVH, il s’agit de répondre à la demande de certains grands comptes qui souhaitent qu’OVH opère pour eux une infrastructure de cloud dédié. Octave Klaba a toutefois rappelé qu’OVH ne proposerait ce service qu’à des clients opérant à une grande échelle. Selon lui, cette offre de datacenter privatif ne sera disponible que pour des clients ayant des besoins impliquant plusieurs milliers de serveurs. L’idée est d’offrir à ses clients tous les bénéfices du cloud public OVH, mais en mode privatif. Rappelons que ses concurrents américains ont déjà procédé de la sorte pour plusieurs grands clients publics comme la CIA pour Amazon AWS.
Avec l’ensemble de ses offres, OVH vise le milliard d’euros de chiffre d’affaires à l’horizon 2020 et espère employer 4200 employés contre 2100 actuellement. Pour mémoire, le chiffre d’affaires d’Amazon AWS a atteint 4,1 milliards de dollars lors de son dernier trimestre fiscal, clos en juillet. Un chiffre en hausse de 42 % par rapport à la même période en 2016. Même en pleine croissance, OVH a donc encore du chemin à faire pour peser face à ses grands concurrents mondiaux.