psdesign1 - Fotolia
Avec ACI 3.0 Cisco étend son SDN aux configurations multidatacenters
La dernière mouture de la technologie SDN de Cisco permet de déployer des politiques à l'échelle de multiples datacenter en interconnectant les fabrics ACI de ces sites. Elle apporte aussi de nouvelles fonctions de supervision et de gestion des performances.
La troisième version majeure de Cisco ACI (Application Centric Infrastructure), l’architecture SDN de Cisco permet aux entreprises de déployer la technologie dans de multiples datacenters (à l’exception de ceux opérés par les grands fournisseurs de cloud public).
Dévoilé hier, Cisco ACI 3.0 permet de gérer des services réseau dans un maximum de cinq datacenters, chacun d’entre eux pouvant supporter un maximum de 400 commutateurs de type « leaf ».
Avec cette mise à jour d’ACI, Cisco vise le marché des grandes entreprises qui souhaitent étendre leur utilisation de la technologie de contrôle réseau d’un unique datacenter à de multiples sites.
Avec ACI 3.0, Cisco cible les compagnies qui ont des projets multidatacenters, explique Shamus McGillicuddy un analyste d’Enterprise Management Associates. « Le support de fabrics Multicloud et multidatacenter est essentiel pour ces sociétés à la pointe de la technologie. »
Une récente étude d’EMA portant sur près de 200 entreprises a montré que 90 % d’entre elles ont des projets réseaux multidatacenters. Près d’un quart d’entre elles travaillent sur l’interconnexion de cinq datacenters ou plus.
Interconnecter les fabrics ACI de multiples datacenters
Cisco est de plus en plus en concurrence frontale avec VMware. La technologie NSX de ce dernier permet de répliquer des politiques réseaux sur de multiples datacenters et de traiter une configuration multisite comme une seule et même configuration. Cisco et VMware ont une approche radicalement différente du SDN. VMware s’appuie sur une approche purement logicielle, tandis que Cisco utilise une combinaison entre matériel et logiciel.
Les entreprises désireuses d’utiliser l’ensemble des capacités d’ACI 3.0 doivent utiliser l’Application Policy Infrastructure Controller (APIC) de Cisco pour assembler une fabric réseau composée de commutateurs Nexus 9000 dans chaque site. Une fois cela effectué, les entreprises peuvent connecter chaque site via une appliance APIC qui présentera l’ensemble des sites comme un réseau multisite unique.
Depuis la console de l’appliance, les administrateurs réseau peuvent créer et distribuer des politiques réseau adaptées à chaque application dans chacun des commutateurs de l’infrastructure. Les outils d’administration et de surveillance peuvent aussi collecter les informations de performance applicative remontées par la fabric via l’API de l’appliance.
De nouvelles capacités pour ACI 3.0
ACI 3,0 permet d’envisager des scénarios sophistiqués, comme la possibilité de rediriger le trafic applicatif vers un site de backup de façon transparente en cas de défaillance de l’application sur un site primaire. Il est aussi envisageable d’interrompre le fonctionnement d’un commutateur pour une opération de maintenance sans interrompre les flux de trafic. ACI 3,0 permet aussi de superviser la latence de bout en bout : on peut par exemple analyser la latence perçue par un utilisateur en décomposant les informations détaillées de performance de chaque tiers applicatif et de chaque élément d’infrastructure participant à l’exécution d’une application.
ACI 3,0 étend aussi les politiques applicatives aux conteneurs (la technologie se limitait jusqu’alors aux serveurs physiques et aux VM) et il est possible d’intégrer la technologie avec Kubernetes, l’orchestrateur d’applications conteneurisées créé par Google..
ACI 3,0 n’est en revanche pas capable d’interagir avec les grands clouds publics, comme Amazon Web Services, Microsoft Azure ou Google Cloud Platform. Cisco prévoit, à terme, d’interfacer ACI avec les API réseaux des grands clouds. Mais à ce jour, la société n’a fourni aucune feuille de route ou calendrier. VMware a quant à lui commencé à bâtir des ponts entre NSX et Amazon, tandis que Nutanix a évoqué son intention de supporter sa technologie de microsegmentation et de SDN sur l’ensemble des clouds où sa technologie sera déployée (pour l’instant, la firme a noué un accord avec Google, qui devrait se concrétiser au début 2018).