Comparer les infrastructures convergentes et hyperconvergentes pour le VDI
Les infrastructures convergées et hyperconvergées peuvent aider les équipes IT à optimiser la performance, le déploiement et l'administration le leurs installations VDI. Mais il est important de comprendre que malgré la proximité de leurs noms, CI et HCI s'appuient sur des approches d'architecture bien différentes.
Le déploiement d’architectures VDI est complexe et coûteux et il n’est pas sans risque pour les services informatiques. Une façon de réduire ce risque consiste à utiliser une infrastructure convergée ou une infrastructure hyperconvergée pour supporter des postes virtuels.
L’infrastructure convergée (CI) et l’infrastructure hyperconvergée (HCI) visent à simplifier la couche de ressource de back-end. Mais CI et HCI simplifient les choses différemment et sont utiles dans différents contextes.
Hyper-convergence vs convergence
L’infrastructure convergée package en un ensemble cohérent des technologies existantes : des serveurs, des commutateurs réseau, des baies de stockage et un réseau de stockage. Ce sont les mêmes composants que les services IT peuvent acheter individuellement à partir d’un catalogue. Mais avec l’infrastructure convergente, l’assemblage est préconfiguré par le constructeur. Les fournisseurs d’infrastructures convergentes spécifient chaque option de composant et de configuration et valident l’ensemble ainsi que les logiciels tournant sur la plate-forme. Ils délivrent ainsi une plate-forme de virtualisation prête à l’emploi au sein de l’entreprise.
L’usage d’une infrastructure convergée élimine l’incertitude quant à la construction d’une plate-forme de virtualisation et la transforme en une seule ligne d’achat. Les entreprises choisissent généralement des systèmes d’infrastructure convergents basés sur la capacité. Pour le VDI, le critère de dimensionnement est le nombre d’utilisateurs légers de charge de travail que la plate-forme peut héberger. Les tailles CI habituelles sont moyennes, grandes et extragrandes. Un système d’infrastructure convergée moyen prend généralement en charge 500 bureaux virtuels, tandis qu’une configuration extralarge peut en supporter jusqu’à 10 000. Parmi les fournisseurs de solutions CI on peut citer VCE, Cisco/NetApp ou Hewlett Packard Enterprise. Des acteurs du stockage comme Pure Storage (avec Cisco) ou IBM (également avec Cisco) ont aussi des offres dans ce domaine.
Le débat entre hyperconvergence et convergence porte essentiellement sur des différences d’architecture. Plutôt que d’utiliser simplement les composants existants comme les fournisseurs CI les constructeurs HCI ont redessiné l’infrastructure de base pour l’exécution des machines virtuelles. L’une des caractéristiques clés des plates-formes HCI est leur évolutivité. Il suffit d’ajouter des nœuds additionnels pour accroître la capacité. Les plates-formes de virtualisation CI permettent de faire évoluer le CPU et la RAM, mais le stockage est centralisé sur une baie SAN ou NAS. Le HCI élimine les baies de stockage et le réseau SAN et le remplace par un stockage en cluster. Le logiciel sur chaque nœud permet d’assembler une couche de stockage distribuée et la met à la disposition des nœuds hyperviseurs pour exécuter des machines virtuelles. Habituellement, le réseau Ethernet de 10 Go sert de réseau de stockage, mais l’informatique peut également l’utiliser pour l’administration et la mise en réseau des VM.
Un cluster HCI est un groupe de ces serveurs, généralement avec un minimum de deux ou trois nœuds. Un nœud typique peut gérer 100 ou 200 postes VDI. Et il suffit d’ajouter des nœuds additionnels jusqu’à ce que le cluster ait la capacité requise pour supporter le déploiement VDI de l’entreprise. Une autre caractéristique clé du HCI est que l’ajout de nœuds apporte généralement des ressources supplémentaires des quatre types : CPU, RAM, réseau et stockage.
La nature distribuée de l’infrastructure hyperconvergente supprime le risque que l’une des ressources soit épuisée au fur et à mesure que l’environnement se développe. Avec un réseau de stockage classique, les performances de stockage sont fixes (et limitées par les capacités de la baie). Avec une plate-forme HCI, l’ajout de nœuds accroît également la capacité de stockage et les performances I/O. Certains fournisseurs offrent de la flexibilité dans ce domaine. Par exemple, les plates-formes AHV de Nutanix, OmniStack de SimpliVity et Cisco HyperFlex permettent aux clients d’ajouter des nœuds de calcul ne contribuant pas au stockage. Il en va de même pour VMware. À ce jour, le fournisseur HCI le plus populaire est Nutanix avec sa plate-forme Acropolis, suivi de VMware et de SimpliVity, mais le marché devrait continuer à se développer.
Ce qui rapproche les infrastructures convergées et hyperconvergées
CI et HCI ont certaines caractéristiques en commun, comme la gestion simplifiée de l’infrastructure de datacenter. Les deux architectures visent à simplifier le déploiement et l’exploitation de l’infrastructure de virtualisation. CI fournit une infrastructure prête à l’emploi pour le datacenter d’une entreprise et nécessite très peu de configuration. HCI automatise le processus d’installation à travers des assistants et des scripts pour assurer un déploiement rapide dès l’arrivée du produit. CI et HCI utilisent tous deux une gestion basée sur les politiques.
Essais et tribulations avec le CI et le HCI
L’un des défis de l’utilisation d’un système d’infrastructure convergée est qu’il est conçu pour une taille de déploiement VDI spécifique. Si le déploiement d’une organisation est plus grand ou plus petit que la taille CI disponible, il se peut que l’informatique ait à faire des compromis. Dans ce scénario, il existe deux options : payer pour plus de ressources que nécessaire pour supporter ses machines virtuelles ou essayer de mettre sur pied des machines virtuelles sur une pile CI trop petite, ce qui nuit à la performance. Aucun de ces éléments n’est très appréciable pour le VDI.
Les plates-formes CI sont beaucoup plus faciles à mettre en œuvre que des infrastructures traditionnelles dans de grands déploiements où l’informatique a besoin de plusieurs « pods » pour faire face à la charge de travail. Dans les grands environnements VDI, l’IT est généralement équipée pour gérer la maintenance des réseaux de stockage et des baies de stockage au sein de l’architecture. Dans des PME, les équipes peuvent manquer des processus et des contrôles nécessaires pour maintenir des configurations cohérentes et des correctifs sur ces systèmes complexes.
Malgré ses avantages, le HCI n’est pas sans ses fautes. Le coût peut devenir un problème à grande échelle. Il existe un prix à payer en matière de ressources (CPU notamment) pour faire fonctionner la couche de stockage distribuée sur le cluster. C’est ce que certains ont baptisé la taxe sur les ressources HCI. Elle peut représenter jusqu’à 10 % des ressources de chaque nœud. Ce sont des ressources que l’IT pourrait autrement utiliser pour exécuter des machines virtuelles si elles n’étaient pas consommées par le cluster de stockage. HCI peut également avoir à faire face à l’opposition de certains personnels informatiques — le plus souvent, celle de l’équipe de stockage établie.
Le HCI élimine en effet largement le besoin d’avoir une équipe stockage et constitue une menace pour ces emplois. Les entreprises doivent donc anticiper le fait que l’adoption du HCI peut avoir un impact sur la structure du service informatique. Enfin, les entreprises doivent être confortables avec le fait que les fabricants HCI sont souvent de nouveaux entrants qui n’ont pas les moyens financiers d’un fournisseur plus établi (même si de ce point de vue la situation évolue rapidement).
Le HCI et le CI sont de bonnes options pour de nombreux déploiements VDI, mais l’IT doit faire un choix. Les deux simplifient les processus de déploiement et d’exploitation de la plate-forme de virtualisation qui sous-tend une installation VDI.
Les infrastructures convergées sont susceptible de s’adapter aux déploiements VDI plus importants où il y a des équipes de support plus importantes et où la plus grande taille des blocs (ou pods) unitaires n’est pas un obstacle au déploiement. Les infrastructures hyperconvergées conviennent à des installations plus petites, où la simplicité de gestion est précieuse et où le coût d’entrée de la solution est un critère important. Le HCI convient également bien à des déploiements progressifs, en évitant les effets de seuils que peut engendrer l’acquisition en une fois d’une infrastructure convergée massive.