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La blockchain publique a trop de lacunes pour les entreprises (Juniper Research)
Les professionnels qui ont investi dans des PoC Blockchain vont renouveler leurs investissements. Mais Juniper Research voit l’avenir de cette technologie en entreprise dans ses déclinaisons « privées » ou « de consortium ». Qui, pour certains analystes, ne sont plus vraiment des « Blockchains ».
Selon une étude réalisée par Juniper Research auprès de 400 entreprises, 67 % de celles qui testent des blockchains auraient investi plus de 100.000 $ en 2016. Et 91 % d'entre elles prévoient de dépenser au moins le même montant en 2017 pour de nouveaux essais ou pour intégrer la technologie à leurs opérations.
La Blockchain est surtout connu comme la technologie de livre de compte distribué qui motorise le Bitcoin. Mais elle est en cours d'expérimentation dans de nombreux secteurs d'activité.
La Blockchain permet sur le papier de conserver un enregistrement figé et infalsifiable de données transactionnelles. Contrairement aux bases de données traditionnelles, elle s'appuie sur une architecture de type « peer-to-peer » en stockant les données sur un réseau d'ordinateurs décentralisés.
Selon l'enquête de Juniper Research, IBM serait considéré comme le leader des fournisseurs de blockchain (pour 43% des répondants) devant Microsoft (20 %) et Accenture.
Des clients tels que la Bourse de Londres, la compagnie maritime danoise Maersk, Crédit Mutuel Arkea et des multinationales de la distribution alimentaire collaborent avec IBM pour introduire la Blockchain dans leurs activités.
Le London Stock Exchange teste la technologie d'IBM pour aider les PME à devenir plus transparentes pour attirer plus d'investissements. Maersk travaille également avec IBM pour suivre et gérer l’administratif lié au suivi des conteneurs sur ses tankers dans le monde entier. Des géants de l'agro-industrie alimentaire dont Nestlé, Unilever et Walmart ont récemment annoncé une collaboration pour appliquer cette technologie à la chaîne d'approvisionnement afin d'améliorer la sécurité alimentaire.
Juniper Research estime que les entreprises devraient se concentrer sur les blockchains privées pour leurs déploiements commerciaux, plutôt que d'utiliser les blockchains publiques comme Bitcoin.
Le cabinet d'analyses fait valoir que la plupart des applications nécessitent en effet de restreindre l'accès au registre partagé aux seuls utilisateurs autorisés et que les entreprises doivent avoir le contrôle sur le développement de la chaîne sur lesquels s'appuieront leurs systèmes.
Selon Windsor Holden, auteur de l'étude chez Juniper Research, « même si les entreprises procèdent à des PoC en utilisant une blockchain publique, dans la plupart des cas, les lacunes de ces registres les disqualifient pour de nombreux cas d'utilisation professionnels que ce soit les règlements financiers, la logistique, les cadastres ou les déploiements dans le secteur public ».
Ces blockchains « privés » ou « de consortium » s’éloignent néanmoins beaucoup de la technologie originelle. Certains, dont Constellation Research, considèrent même que l’on peut difficilement continuer à les appeler Blockchains et qu’il vaudrait mieux les décrire comme des « registres distribués dynamiques ».