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Revue de presse : les brèves IT de la semaine (15 septembre)
Oracle éclipse Java, soutient Kubernetes et vend pour la première fois plus de Cloud que de licences - Apple et Dell en embuscade sur la Flash de Toshiba - John Deere met 300 millions $ de Machine Learning dans ses tracteurs - Nouveau président chez HPE France
LeMagIT revient chaque vendredi sur les actualités qui animent l'écosystème IT. Voici les 6 brèves de notre revue de la semaine.
Oracle éclipse Java
Oracle avait annoncé qu'il souhaitait donner la gouvernance de Java EE à une fondation open-source. Jeudi c'est la fondation Eclipse qui a été choisie par l'éditeur, accompagné dans sa décision par IBM et Red Hat.
Les mauvaises relations internes au JCP avaient presque figé la communauté. Ce qui avait abouti à la création d'un projet concurrent (Microprofile), lui aussi chez Eclipse.
La Fondation Eclipse est donc un choix logique pour Java EE et, certainement, une bonne nouvelle. Elle a en effet placé les utilisateurs et l’industrie au cœur de sa gouvernance pour faire évoluer les projets Open Source vers les besoins métiers.
Ceci étant, les entreprises semblent préférer de plus en plus des solutions plus légères que Java EE (Spring par exemple ou même Java SE). Pour Constellation Research, la question reste entière de savoir si les professionnels verront ce passage comme une raison suffisante de reconsidérer Java EE. Ou si dans l'esprit d'Oracle - qui reste fortement impliqué dans Java SE - les jeux étaient déjà faits pour Java EE, d'où ce transfert.
Kubernetes : Oracle rejoint le CNCF
Après Microsoft et Amazon le mois dernier, c'est au tour d'Oracle de rejoindre ce jeudi la Cloud Native Computing Foundation, la fondation open source créée par Google qui héberge Kubernetes.
Oracle est un très gros utilisateur de conteneurs dans son Cloud naissant.
L'éditeur souligne également qu'il a récemment rendu open source un installeur Kubernetes pour son IaaS, qu'il a sorti un outil Kubernetes pour sa distribution Linux, que ses développeurs participent activement à la communauté (test, forum, etc.) et qu'il collabore avec Canonical Kubernetes et CoreOS Tectonic
Le but de ces initiatives est de rendre l'outil d'orchestration de conteneurs « plus accessible et plus simple à consommer pour une communauté d'entreprises plus large ».
L'adhésion au CNCF en tant que membre Platinium (plus forte implication possible) continue cette logique. Elle permettra également à Oracle de suivre au plus près les évolutions de l'orchestrateur et de les influer.
Kubernetes, qui facilite les transferts de workloads conteneurisés entre infrastructures, est également central dans la stratégie de Cloud Hybride chère à Oracle qui reste encore un des plus gros fournisseurs mondiaux de licences sur site.
Oracle : la bascule est faite entre abonnements Cloud et nouvelles licences
Oracle a publié cette semaine ses trimestriels financiers (Q1 2018). L'éditeur y prend un malin plaisir à souligner la progression de 50% de ses revenus Cloud par rapport au même trimestre 2016.
Oracle a réalisé presque 1,5 milliards de $ dans le IaaS, le PaaS et le SaaS sur la période. Ce qui représente désormais plus de 15% de son CA global contre 11% pour les nouvelles licences (en fort recul).
L'année dernière, le Cloud représentait 11% et les nouvelles licences 12%. La bascule est aujourd'hui donc faite pour la première fois même si, quand ajoute le support et les mises à jour, le logiciel reste dominant (65% de l'activité d'Oracle).
Le hardware lui recule doucement mais surement.
En août, Oracle avait annoncé qu'il allait embaucher plus de 5.000 commerciaux, techniciens et ingénieurs pour ses offres Cloud. Plus tôt dans l'année, l'éditeur avait également conditionné les bonus de son triumvirat dirigeant (Mark Hurd, Safra Catz et Larry Ellison) à la réalisation d'un objectif long terme ambitieux : celui d'atteindre les 20 milliards $ de CA dans le Cloud.
En 2016 (année fiscale 2017 pour l'éditeur), Oracle avait généré 4,6 milliards dans ce domaine. Soit 12% de son CA, contre 17% pour les nouvelles licences.
Apple et Dell sur le point de mettre la main sur la Flash de Toshiba
Toshiba, sous pression pour vendre sa division puce et stockage Flash, a une fois de plus choisi de ne pas choisir. Le conglomérat avait pourtant fixé mercredi comme date butoir pour déterminer un repreneur.
C'est la troisième fois que le japonais reporte sa décision.
Alors que Western Digital semblait être revenu dans la course - ou en tout cas dans le jeu en proposant de se désister d'un consortium candidat au rachat en échange d'une participation augmentée dans sa joint-venture avec Toshiba - le japonais a finalement passé un protocole d'accord « non engageant » (sic) avec une autre équipe, celle du fonds américain Bain, de l'industriel coréen SK Hynix, et d'un acteur semi-publique japonais.
Ce camouflet à Western Digital a fait réagir l'américain qui se dit confiant dans « sa capacité à défendre ses droits légaux ». Western Digital considère qu'en tant que partenaire industriel de Toshiba dans la production de NAND, il possède un droit de regard sur la vente. Ce que Toshiba dément.
Bain et SK Hynix ont proposé 22 milliards de dollars. Bien plus que Western Digital (environ 18 milliards). Problème, l'offre alléchante est conditionnée à la résolution de la procédure lancée par Western Digital.
Ce vendredi, Bain affirme avoir rallié plusieurs partenaires à son enchère, dont Apple et Dell (que l'on soupçonne de passer des accords avec tous les enchérisseurs). Le fonds s'engage également à respecter tous les engagements passés entre Toshiba et Western Digital dans le cadre de leur joint-venture.
Toshiba se donne jusqu'à la fin septembre pour boucler le dossier.
HPE France a un nouveau Président
A la suite du départ de Gerald Karsenti (ex Président de HPE France et VP des ventes EMEA), Gilles Thiebaut est passé du titre de DG à celui de Président de HPE France.
Il devient par conséquent le responsable légal de Hewlett-Packard France et de Hewlett-Packard Centre de Compétences France, les deux entités d’HPE en France.
Transformation Numérique : John Deere se met au Machine Learning pour s'adapter aux « Smart Farmers »
L'année dernière, le géant américain des machines agricoles avait racheté une "start-up" française spécialiste de la « semence de précision » (Monosem). Ce mardi, John Deere a finalisé le rachat d'une autre jeune pousse - dans l'algorithmique et le Machine Learning cette fois.
Blue River Technology, acquis pour 305 millions de dollars, permet d'optimiser l'utilisation des engrais et des pesticides en interprétant, en temps réel, des images du sol lors de la plantation ou des traitements pour, par exemple, identifier les mauvaise herbes avec de plus en plus de précision.
Dans son article sur ce rachat, le Financial Time note que les « AgTech » sont en train d'éclore dans un contexte de baisse des prix des produits agricoles et d'augmentation du coût de la main d'oeuvre.
Mécanisation, automatisation, cognitif, drones (pour cartographier des domaines), et donc algorithmes sont des solutions complexes de plus en plus envisagées par les fermiers pour faire face à ce contexte tendu.
Pour s'adapter à cette évolution des pratiques agricoles, John Deere investit plus d'un milliard par an en R&D. « Des paysans rentables signifient des profits pour nous », justifie John Stone, SVP de la division Intelligent Solutions de John Deere dans les colonnes du quotidien financier.
Les « AgTech » reste un marché confidentiel avec 700 millions d'investissements cette année. Mais ce chiffre à plus que doublé en douze mois. Des signes ne trompent d'ailleurs pas. Un géant comme SoftBank (qui a racheté ARM) commence à placer des fonds importants dans le secteur.
Quant à John Deere, qui a fait 27 milliards de dollars de chiffres d'affaires en 2016 contre 38 milliards il y a quatre ans, le groupe a ouvert un bureau dans la Silicon Valley. Une manière de creuser au plus près le sillon de l'IT appliqué à l'agriculture pour faire refleurir des revenus qui flétrissent et des résultats