Microsoft et Red Hat étendent leur partenariat aux containers
En rapprochant un peu plus leurs technologies, les deux éditeurs entendent simplifier la gestion des containers et la mise en place de pratiques DevOps dans des environnements hybrides.
Microsoft et Red Hat ont cette fois-ci décidé de porter leur partenariat en place depuis 2015 à la gestion des containers et à DevOps, avec pour objectif avoué de simplifier la mise en place d’environnements dits hybrides.
A travers ce nouvel accord, les deux partenaires souhaitent désormais intégrer le support natif des containers Windows Server et DevOps à Red Hat OpenShift Container Platform et Red Hat OpenShift Dedicated sur Microsoft Azure. Le support de SQL Server sur RHEL et OpenShift est également au programme (rappelons que Microsoft avait bien confirmé la déclinaison de son serveur de base de données sur Linux). Enfin, OpenShift Dedicated sur Azure devrait être opérationnel début 2018. A cette date, les entreprises pourront donc installer leurs clusters OpenShift sur AWS, Google Cloud - avec qui Red Hat s’est déjà allié – et donc la plateforme Cloud de Microsoft.
« Cette extension de l’alliance entre Red Hat et Microsoft débouche sur une plateforme étendue pour gérer des workloads hybrides en containers, ce qui devrait aider les développeurs et les équipes opérationnelles travaillant au sein d’environnements hétérogènes à passer à DevOps, sans avoir à entretenir plusieurs workflows et applications distincts », résume ainsi Mike Ferris, vice-président en charge de la stratégie Cloud chez Red Hat.
Avec Red Hat OpenShift Dedicated sur Azure, les entreprises, qui souhaitent utiliser le Cloud pour le développement et le déploiement de containers auront un choix plus vaste en matière de fournisseurs, et ce, sans avoir à entretenir leur propre infrastructure », poursuit-il.
Une alliance vieille de 2 ans
Les deux anciens frères ennemis ont scellé dans le marbre leur alliance il y a deux ans, dans le but de répondre à la demande des entreprises en matière de Cloud hybride. Ce partenariat comportait – et comporte toujours – plusieurs volets, comme la mise à disposition de RHEL et OpenShift sur Azure, et – cela est clé dans l’hybridation – le support par Redmond du programme Cloud Access de Red Hat. Ce programme permet en effet de migrer les licences Red Hat et leurs souscriptions vers Azure.
Les deux sociétés étaient également parvenues à interconnecter un peu plus leurs plateformes respectives en intégrant le support d’Azure aux outils d’administration de Red Hat et travaillaient sur un support commun. Enfin un autre volet essentiel de l’accord portait sur l’intégration .NET Core à RHEL et OpenShift – ce qui a notamment contribué à ouvrir définitivement la communauté .NET aux outils de Red Hat et vice-versa. D’ailleurs des contributions croisées des deux éditeurs avaient également été mentionnées (Microsoft dans la communauté Java et Red Hat dans celle de .NET) lors d’un entretien avec deux responsables France des sociétés. A l’époque, Frédéric Aatz, qui était directeur de la stratégie de l’interopérabilité et Open Source chez Microsoft France, avait expliqué que tout cela était naturel pour Microsoft, au regard de ce que les entreprises font d’Azure. « 30% des workloads sur Azure sont sur Linux », nous avait-il expliqué.
« Ce partenariat diffère des autres en ciblant la base d’utilisateurs Windows et RHEL, et en proposant un framework commun pour gérer le développement et le déploiement d’applications hybrides, via OpenShift Container Platform », explique Charlotte Dunlap, analyste principale chez GlobalData, chez nos confrères de SearchMicroServices (une publication TechTarget, propriétaire du MagIT). Ce framework commun sera d’ailleurs soutenu par un support commun, étendu aux containers et à DevOps.
Support de Kubernetes, Azure Stack et SQL Server
Avec cette proximité accrue, Red Hat estime que désormais, OpenShift est la première plateforme de containers bâtie sur Kubernetes qui supporte à la fois des workloads en containers Linux et Windows Server dans un seul socle. Ce que l’éditeur avait par ailleurs démontré lors du Red Hat Summit en mai dernier.
Mais ce n’est pas tout. Car au-delà de ces annonces, les deux sociétés envisagent également de collaborer à proposer du support pour RHEL sur Azure Stack, l’Azure à demeure de Microsoft. Red Hat a également annoncé la disponibilité de .NET Core 2.0 en container dans OpenShift. Enfin SQL Server pour Linux devrait être disponible dans les mois à venir sur RHEL et OpenShift.