designsoliman - Fotolia
Avec Azure Container Instances, Microsoft accélère la création de containers dans le Cloud
L’éditeur de Redmond présente Azure Container Instances, un nouveau service Azure qui permet de créer des containers en quelques secondes sans avoir à gérer de VM. La facturation s’effectue à la seconde. L’éditeur rejoint également la Cloud Native Computing Foundation.
Microsoft profite de l’été pour s’impliquer un peu plus dans les containers. Le groupe de Redmond, à la course dans l’infrastructure Cloud avec Google et AWS, a décidé de monter d’un cran sa présence auprès de la communauté Kubernetes en devenant un membre Platinium de la Cloud Native Computing Foundation (CNCF). L’éditeur a également annoncé un service Azure qui permet d’instancier des containers sans avoir à gérer de VM sous-jacentes. Un accélérateur de containers sans orchestrateur ni VM.
Pour mémoire, cette fondation, un projet collaboratif de la Linux Foundation, née en 2015, regroupe quelques 27 membres. Leurs travaux portent sur le déploiement et l’administration d’applications dites Cloud natives – comprendre qui exploitent toutes les spécificités inhérentes du Cloud – et entend en standardiser certaines briques. La fondation planche logiquement sur des standards et des outils Open Source, dont Kubernetes qui fut le premier projet à être versé par Google dans cette fondation. On comprend que les containers sont au cœur des travaux de la CNCF.
Si Microsoft avait déjà montré son engagement dans les containers en supportant la technologie via Azure Container Services, les containers Windows et en contribuant du code à Kubernetes, l’éditeur de Redmond a cette fois-ci décidé de simplifier et d’accélérer leur création. Un domaine où Google s’était par exemple distingué.
Cette technologie, aujourd’hui disponible en test public (Public Preview dans le vocabulaire de Microsoft), se nomme Azure Container Instances (ACI). Elle représente « le moyen le plus simple et le plus rapide d’exécuter des containers dans le Cloud », résume ainsi Corey Sanders, l’un des responsables d’Azure, dans un billet de blog. Comme un simple bouton qui activerait en quelques secondes des containers sur Azure. La solution permet aujourd’hui d’instancier des containers Linux, mais Microsoft promet un support des containers Windows « dans les semaines à venir ».
A l’inverse d’Azure Container Service (ACS), ACI permet de déployer des images de containers sur une infrastructure, mais sans avoir la nécessité de gérer de VM en dessous. Les images ACI peuvent également être utilisées en conjonction d’un orchestrateur, mais cela n’est pas indispensable, assure Microsoft. Toutefois, si cela se présente, Redmond a développé en Open Source un connecteur pour Kubernetes (ACI Connector for Kubernetes).
« Azure Container Instances est une bonne solution pour tous les cas d’usage qui peuvent fonctionner dans des containers isolés, comme des applications simples, de l’automatisation de tâches ou pour des tâches de build. Pour les cas d’usages qui nécessitent une orchestration complète des containers, avec la découverte de services entre plusieurs containers, le dimensionnement automatique et la mise à jour synchronisée d’applications, nous recommandons Azure Container Service », explique Microsoft dans la documentation du service.
Pas de VM à gérer
Et cette approche a de quoi séduire, si l’on en croit Chris Riley, analyste DevOps au sein du cabinet de conseil américain Fixate IO, interrogé par nos confrères de SearchCloudComputing (Groupe TechTarget, propriétaire du MagIT). « La raison pour laquelle j’évitais jusqu’alors les containers sur Azure était que je ne voulais pas avoir à créer des instances Hyper-V, qui, pour notre petite application, revenait à la déployer sur une VM et à la maintenir », explique-t-il. « Avec ACI, je n’ai pas à le faire, et cela me pousse à revoir ma façon de considérer Azure en matière de containers. »
Si le propos est ici d’ordre technique, l’argument des coûts est aussi mis en avant. Car contrairement à AWS par exemple, ACI est facturé à la seconde. « J’ai toujours eu du mal à vérifier le fait que migrer vers le Cloud était plus rentable que de faire tourner les containers sur site », rapporte Marc Priolo, configuration manager chez Urban Science, une société américaine spécialisée dans l’analyse de données pour l’industrie automobile – toujours chez nos confrères de SearchCloudComputing.
Son analyse a toujours basculé en faveur du on-premise, mais cela pourrait changer car ACI facture les containers à la seconde, admet-il. Cela pourrait bien modifier la façon dont ses équipes travaillent lorsqu’ ils provisionnent et dé-provisionnent à la volée les ressources – au lieu d’avoir à réserver ces ressources sur le long terme.
Selon lui, les containers dans le Cloud pourraient également apporter certains avantages en matière de haute disponibilité et dans le cas d’une panne.
Une offre avant-gardiste ?
Restera la question de la pertinence de l’approche. Cette façon d’abstraire les VM, à la fois en termes de gestion mais également de tarification, diffère de l’approche d’AWS, avec Elastic Compute Cloud (EC2) Container Service (ECS) qui facture à l’heure - en fonction des instances EC2 sous-jacentes et des ressources de stockage consommées.
« C’est un point mineur », commente Brandon Cipes, directeur chez cPrime, un cabinet de conseil spécialisé dans l’agilité. Avec AWS, les utilisateurs ont la possibilité de configurer une grosse instance EC2 puis d’utiliser ECS au-dessus, s’ils ne veulent pas gérer plusieurs VM. « Une fois dans un environnement virtualisé, je ne suis pas sûr que l’offre de Microsoft soit révolutionnaire, mais ils repoussent les limites, comme ils doivent le faire. »