© ORACLE TEAM USA / Photo Guila
Concentré sur le cloud, Oracle abandonne sa baie de stockage Flash FS1
Oracle a discrètement retiré de son catalogue de produits d’infrastructure la baie Flash hybride FS1-2. Lancée en 2014, elle avait succédé aux baies Pillar, rachetées en 2011. L'offre SAN/NAS de la firme se limite désormais aux seules baies ZFS, Oracle se concentrant sur le cloud.
Oracle a discrètement mis un terme à la commercialisation de ses baies SAN hybrides FS1, développées pour succéder aux baies Pillar, rachetées en 2011, une disparition remarquée initialement par nos confrères de The Register.
La baie a disparu du site du constructeur qui pour les baies de stockage ne propose plus que les appliances de stockage ZFS du constructeur. Cette élimination de la baie FS1 semble s’inscrire dans un contexte plus large de recentrage des offres du constructeur vers le cloud et de réduction des investissements d’Oracle sur son portefeuille de solutions d’infrastructure, hérité du rachat de Sun Microsystems en 2010.
Une baie lancée il y a moins de 3 ans, à l’automne 2014
Les baies FS1-2 avaient été présentées en 2014 lors d’OpenWorld et avaient pour mission d’offrir une alternative performante aux baies Flash d’EMC. Dans leur déclinaison 100% Flash, elles étaient capables de délivrer des performances impressionnantes de 2 millions d’IOPS dans un contexte de 50 % d’écriture et 50 % de lectures et de soutenir des débits allant jusqu’à 80 Go/s.
Elles pouvaient aussi être déployées en mode hybride avec une couche de stockage en volume motorisée par des disques durs économiques. Un système de tiering automatisé de données, baptisé Qos Plus, se chargeait alors de déplacer les données entre la couche Flash et la couche disque par « incréments » de 640Ko.
Comme toutes les baies de stockage Oracle récentes, la baie Oracle FS-1 était optimisée pour la base de données maison et supportait notamment la compression de données en colonnes. Des profils applicatifs permettaient aussi d’optimiser la qualité de service délivrée par la baie pour d’autres applications comme Microsoft Exchange. À l’instar des baies Pillar, qu’elle remplaçait, la baie FS1-2 était certifiée pour de multiples environnements, dont Windows, Linux, VMware, HP-UX et Solaris.
Sa disparition laisse un trou béant dans l’offre système d’Oracle, même si le constructeur poursuit la commercialisation de ses baies unifiées ZFS. Elle s’inscrit dans un virage abrupt vers le cloud décidé par Larry Ellison et mené au pas de charge par ses troupes dans le cadre d’une réorganisation brutale de la division système de la firme.
Des questions persistantes sur l’avenir de l’offre d’infrastructure d’Oracle
Dans le cadre de ce virage vers le cloud, Oracle semble bien décidé à laisser s’étioler son catalogue d’infrastructure on-premise. Selon des rumeurs persistantes, Oracle aurait déjà largement abandonné le design de ses serveurs x86 pour se tourner vers l’un des grands ODM mondiaux, en l’occurrence Foxconn.
La firme aurait aussi discrètement stoppé le développement de ses technologies de bande et de librairies, même si la commercialisation des lignes existantes se poursuit. L’arrêt de la commercialisation des baies FS1-2 et leur disparition du catalogue de la firme n’est sans doute qu’une étape de plus du grand chantier de conversion de la firme au cloud.
Pour l’instant, Oracle poursuit le développement de ses lignes de serveurs Unix. Le dernier né de ses processeurs Sparc, le M8 (nom de code Sparc .Next) est en phase finale de développement et devrait faire son apparition dans de nouvelles machines l’an prochain.
S’il tient ses promesses, il offrira une bande passante 1,4 fois supérieure à celle de l’actuel M7 et une performance par thread environ 50% supérieure à celle de la génération actuelle de puces Oracle. Il embarquera aussi la seconde génération d’accélérateurs applicatifs « in silicon » d’Oracle. Selon John Fowler, le patron des systèmes de la firme, le développement de Solaris est aussi garanti, a minima, jusqu’en 2021 et son support jusqu’en 2031.
Pour mémoire, dans la zone EMEA, le marché des serveurs RISC/Unix a été divisé par 7 selon IDC, passant d’un peu moins de 7 Md$ en 2007 à moins de 1 Md$ en 2016. Au niveau mondial, Oracle contrôlerait 23 à 24% de ce marché, très loin derrière IBM (plus de 55%), mais devant HPE.