Orange fait officiellement de Cloud Foundry un pilier de sa stratégie Paas
Le groupe français a adhéré à la Cloud Foundry Fondation en tant que sponsor Silver et montre son engagement dans la technologie de Paas Open Source à laquelle il contribue depuis 2012. Orange construit une ambitieuse stratégie centrée sur le Paas pour ses équipes projets.
Orange a décidé de hausser le niveau de son implication dans Cloud Foundry. Le groupe français est devenu sponsor Silver de la fondation, rejoignant ainsi Atos, Gemalto, Fujitsu, HPE, Toshiba, Bosch, ou encore CA – pour n’en citer que certains ayant le même statut. Orange entend ainsi marquer d’une pierre blanche son engagement dans ce Paas Open Source…qui remonte à 2012. Un suivi de la technologie assuré depuis longtemps, mais sans avoir fait le choix d’adhérer à la fondation qui encadre le projet.
Le groupe français, via Orange Labs (la division R&D d’Orange), mène en effet des travaux autour de cette technologie de Paas qui l’ont conduit à contribuer à la base de code même de Cloud Foundry. Les contributions clé d’Orange, acceptées par la fondation, portent notamment sur une fonction dite « auto-sleep » (développée en collaboration avec SAP), un système de veille automatisée des applications qui permet d’économiser des ressources en cas d’inactivité, ou encore un connecteur CPI (Cloud Provider Interface) pour CloudStack . « Deux contributions dans lesquelles nous sommes leaders », lance-t-il. « Nous apparaissons dans les 20 premiers contributeurs Cloud Foundry», lance d’ailleurs Pascal Dechamboux, Directeur Software and Technical Architecture & Governance à la DSI du groupe Orange.
Mais depuis, Cloud Foundry - et le Paas en général - est devenu une priorité chez Orange. A travers ce sponsoring de la fondation, « il s’agit de faire un pas significatif vers le Paas dans les années à venir », explique de son côté Laurent Leboucher, vice-président API et écosystème numérique chez Orange Labs. Et dans ce cadre, Cloud Foundry constitue l’un des deux grands piliers qui feront évoluer les équipes projets du groupe vers le Paas. Il s’agit d’un vrai projet ambitieux (en interne, NDLR) », ajoute-t-il.
Pour Orange, le Paas représente donc un accélérateur pour les équipes projets et de développement du groupe, les délivrant des contraintes liées par exemple à l’infrastructure. « Nous souhaitons faire en sorte que les équipes projet se concentrent sur le métier et intègrent des possibilités de déploiement en continu », assure Laurent Leboucher.
Cloud Foundry s’inscrit comme un choix clé. « On souhaite éviter de partir sur des approches spécifiques chez Orange. On préfère s’appuyer sur des modèles industriels solides où l’écosystème est très vivant. Dans ce cadre, la Cloud Foundry Foundation parvient à rassembler des acteurs majeurs », souligne-t-il encore.
Au sein de cette fondation, Orange côtoiera des fournisseurs de technologies, mais aussi des industriels, la fondation ayant ouvert ses portes aux utilisateurs. Des groupes de travail sectoriels ont ainsi été créés pour cibler les besoins industriels. Orange souhaite d’ailleurs rechercher des collaborations techniques. L’IoT est notamment cité en exemple.
Cloud Foundry cohabite avec OpenShift chez Orange Labs
Toutefois, Orange ne s’est pas cantonné au Paas de la fondation Open Source, mais s’est également intéressé à OpenShift, le Paas né chez Red Hat. Celui-ci représente donc l’autre pilier Paas du groupe. Aujourd’hui, les deux technologies cohabitent chez Orange Labs, sans dogmatisme. « On a compris que l’approche était différente, mais on ne veut pas être dogmatique. Nous souhaitons faire travailler les équipes projets en interne et donner aux deux plateformes une même chance », explique Laurent Leboucher. Eventuellement – mais ce n’est actuellement pas le cas –, Orange pourrait capitaliser sur une unique plateforme.
Le responsable insiste sur le fait qu’il n’existe pas « d’oppositions » entre les deux plateformes, chacune ayant ses avantages et ses inconvénients. Orange Labs souhaite davantage « donner aux équipes projets la possibilité de choisir». Toutefois, à l’inverse de Cloud Foundry, Orange ne contribue pas de code à OpenShift et utilise une déclinaison commerciale Red Hat.
Par exemple, Cloud Foundry est préféré pour son efficacité pour les développements rapides et agiles, tandis qu’OpenShift, lorsque l’on souhaite contrôler les composants d’infrastructures. « Pour l’heure, en production, il existe plus de projets sur OpenShift, mais les projets sont plus gros sur Cloud Foundry », souligne Laurent Leboucher.
Aujourd’hui, des projets sont en cours avec Orange Business Services, l’entité en charge des services aux entreprises du groupe. « On travaille avec OBS pour industrialiser les composants Cloud Foundry.» Des pilotes sont actuellement en cours sur le Paas de la fondation. « On fera probablement de même sur OpenShift », ajoute-t-il enfin.