Citrix confirme son engagement sur le réseau
Lors de son salon annuel, Citrix a dévoilé de nouvelles fonctions d’analytique réseau basées sur l’apprentissage machine. Deux annonces qui confortent des ambitions en la matière énoncée ouvertement il y a un an.
Où va Citrix ? L’éditeur, qui tire encore les deux tiers de ses revenus du poste de travail à distance (400 M$ sur les 662 M$ de CA au dernier trimestre), a présenté lors de son salon annuel Synergy des systèmes pour mieux surveiller le trafic réseau.
La nouvelle version 12 de NetScaler MAS, le logiciel d’administration de ses boîtier réseau Netscaler, dispose à présent d’un moteur d’apprentissage automatique, le très tendance Machine Learning, qui lui permet de détecter les anomalies dans le trafic.
L’intention initial semblait consister à surveiller le niveau de satisfaction des utilisateurs qui utilisent leurs applications à distance - et souffrent éventuellement d’une mauvaise connexion - à l’aide d’un nouveau tableau de bord très graphique et d’un nouvel outil, App Activity Investigator, qui sert à scruter le détail des transactions en les comparant avec un trafic réseau étalon. Sans doute à cause du phénomène WannaCry récent, l’accent a plutôt été mis lors du salon sur la capacité de mieux détecter ainsi les attaques informatiques.
Fait notable, le moteur de Machine Learning se sert de fichiers de description Stylebooks qui décrivent les données que l’on veut observer et ces Stylebooks seraient récupérables à terme dans d’autres outils d’administration, à commencer par la console Intelligent Security Graph de Microsoft.
Mais l’approche va au-delà de la sécurité. Les Stylebooks ont vocation à consolider détails réseau et d’infrastructure pour chaque application. L’idée est de permettre de configurer des fonctionnalités spécifiques de NetScaler pour améliorer les performances ressenties des applications. Et Citrix regroupe tout cela sous le terme à la mode, mais un tantinet abusif de Software Defined Environment.
Au total, Citrix revendique, avec NetScaler 12.0 MAS, une approche consolidée de la gestion de la fourniture des applications sur le réseau et avec la promesse de l’automatisation de nombreuses tâches administratives comme le provisionnement, la gestion des configurations, ou encore celle des certificats. Et cela en environnements internes, Cloud et hybrides, notamment grâce à l’intégration de NetScaler ADC avec Azure et AWS, ou encore Kubertenes pour les micro-services applicatifs, avec NetScaler CPX.
Citrix, dont le cabinet CSIMarket observe des revenus en baisse de 19,74% alors que ses concurrents dans le poste distant et le réseau connaitraient une hausse de 9,08%, n’a pas fait d’autre annonce majeure.
Mais en mettant l’accent sur NetScaler, Citrix a en fait profité de cette édition 2017 de sa conférence annuelle Synergy pour renouveler et confirmer des engagements pris lors de la précédente édition.
De fait, en ouverture de Synergy 2016, Kirill Tatarinov, le Pdg de l’éditeur, expliquait que son « nouvel axe de développement est fournir des applications et des données partout, n’importe quand. Et nous le ferons de manière sécurisée, avec la technologie la mieux intégrée du marché ». NetScaler 12.0 MAS, ses capacités de détection des anomalies de sécurité, et le nouveau Citrix Workspace qui contextualise l’accès aux applications et aux données – ainsi que les contrôles de sécurité assortis ; et bien au-delà de StoreFront – ne font que s’inscrire dans cette logique.
Il y a un an, Chalan Aras, directeur général de la division réseau de Citrix, articulait une vision, partagée par son Pdg : « notre famille NetScaler pèsera 6 milliards de dollars de chiffre d’affaires d’ici à 2020. Les entreprises viendront chez nous pour acheter ce type de réseau agile car le marché évolue vers une centralisation des problématiques IT autour de l’application plutôt qu’autour de l’infrastructure. Or, nous sommes bien plus compétents sur ces questions que les équipementiers réseau ».
Il reste assurément du chemin à parcourir pour en arriver là. Au cours de l’exercice fiscal 2016, l’activité réseau de Citrix a généré près de 783 M$ de chiffre d’affaires. Mais au premier trimestre 2017, elle a enregistré une croissance de 9 % sur un an, à 193 M$.
Mais si Citrix parvient effectivement à multiplier par six, d’ici 2020, une activité qui pèse aujourd’hui pour un peu moins d’un tiers de son chiffre d’affaires, s’en désolidariser pour la forme d’une filiale indépendante pourrait constituer une opportunité alléchante pour les investisseurs, après la cure de minceur de 2015. Cette dernière avait vu le regroupement des services GoTo dans une filiale cotée en bourse.