Jr Casas - Fotolia
Revue de presse : les brèves IT de la semaine (26 mai)
Cegid se délocalise chez les Bataves (mais pas pour les impôts) - Pure vise ses premiers bénéfices pour 2017 - Le Juggernaut Huwaei se lance dans les PC - Le papa de Java chez AWS (pour l'IoT ?) - PebsCo, Waycom : les hébergeurs régionaux français de plus en plus populaires - Et GitHub devint revendeur d’outils - Renault reprend 400 salariés français d’Intel
LeMagIT revient chaque vendredi sur les actualités qui animent l'écosystème IT. Voici les sept brèves de notre revue de la semaine.
Cegid se délocalise chez les Bataves (mais « c’est pas pour les impôts »)
Ne l'appelez plus jamais Gône ? Les nouveaux actionnaires anglo-américains de Cegid ont décidé de migrer le siège sociale de l’entreprise en Hollande, apprenait-on mercredi.
Le but serait de faire de Cegid un acteur véritablement européen. L'explication peut surprendre quand on sait que le nouveau siège batave n’emploiera que quatre personnes.
Jean-Michel Aulas, fondateur de Cegid, assure que le transfert n’aura aucun impact sur l’emploi en France et qu’il n’a « aucune connotation fiscale ».
Emmanuel Imberton, président de la CCI de Lyon, ne semble pas convaincu par les explications et a d’ores et déjà réagit très négativement à l’annonce.
Promesse : Pure Storage vise ses premiers bénéfices pour 2017
Pure Storage, un des leaders mondiaux du stockage flash pour les applications entreprise, a annoncé ce mercredi qu'il visait un chiffre d'affaires de 1 milliard de dollars sur 2017 ainsi que ses premiers bénéfices.
Le défi est de taille dans la mesure où le constructeur n'a réalisé sur le premier trimestre qu'un chiffre d'affaires de 183 millions de dollars. Et qu'il vise un chiffre d'affaires un peu en dessous des 225 millions pour le deuxième trimestre.
Quant aux bénéfices, ils ne sont toujours pas au rendez-vous avec des pertes qui avoisinent par trimestre les 60 millions de dollars.
Pure espère néanmoins tirer avantage de son avance dans le NVMe (qui accélère les performances de la Flash) et surfer sur la demande grandissante des entreprises en stockage adapté aux usages émergeants que sont l'AI, le Machine Learning, et les Clouds privés. C'est trois tendances, espère le constructeur, devraient lui permettre d'accélérer ses revenus et ses bénéfices sur les deux derniers trimestres de l'année 2017. Et donc de passer dans le vert pour la première fois de son histoire.
Sur les traces de Lenovo, le Juggernaut Huwaei se lance dans les PC
Le fabricant chinois Huawei faisait déjà des serveurs, des équipements réseaux, du Cloud et des téléphones portables. Depuis mardi, le géant chinois a annoncé qu'il se lançait également sur le marché des PC (laptops).
Les trois premiers modèles, dévoilés à Berlin, montrent que le constructeur se positionne sur le haut de gamme avec des prix allant de 800€ minimum à 1700 €.
L'annonce a de quoi surprendre. Le marché des PC est très mature (en déclin diront certains), la concurrence forte et les marges de plus en plus faibles.
Un autre acteur chinois comme Lenovo - qui a fait le choix d'une diversification similaire (PC, Smartphone, tablette, serveurs) - a par exemple confirmé cette semaine avoir renoué avec les bénéfices mais au prix une politique drastique de maîtrise de ses coûts et d'une baisse des revenus de toutes ses activités.
Avec cette nouvelle activité, le « Juggernaut » Huawei montre en tout cas, et à nouveau, sa volonté d'hégémonie sur toutes les branches de l'IT.
Le papa de Java chez AWS : pour l'IoT ?
C'est sur Facebook que le papa de Java, James Gosling, a annoncé lundi qu'il quittait Boeing Defense pour rejoindre Amazon Web Services.
Ceci dit, ce n'est a priori pas pour ses compétences en Java que James Gosling a accepté d'intégrer Amazon en tant que « ingénieur distingué » (sic).
Lors de son passage chez Boeing (via une start-up qu'il avait créée après ses passages chez Oracle et Google et qui a été rachetée par l'avionneur américain), le programmeur de génie avait en charge un projet « d'exploration des fonds marins en temps réel ». Ce qui laisse entendre qu'il possède également aujourd'hui de très fortes compétences en Internet des Objets, nouvel eldorado des fournisseurs de Cloud, AWS en tête.
PebsCo Bretagne et Waycom : les Clouds et hébergeurs régionaux français de plus en plus populaires
Face aux quatre ou cinq « faiseurs de marché » multinationaux, les acteurs français de tailles beaucoup plus modestes séduisent de plus en plus les entreprises.
Deux actualités ont témoigné cette semaine de ce mouvement. A Brest, le très local PebsCo Bretagne (qui cible les entreprises du Finistère) a augmenté son capital ce mardi avec un tour de table de 300 K€ qui permettra de diminuer de 30 à 40 % les coûts de bande passante des clients de son Data Center de colocation, baptisé Hermine. Ses actionnaires et partenaires ont investi 2,4 millions € dans cette infrastructure « éco-responsable ».
On est bien loin des sommes en milliards des Oracle et autres Microsoft. Mais la demande semble là, ce qui a convaincu le Crédit Agricole d'investir dans ce jeune projet qui compte déjà une vingtaine de clients dans la pointe bretonne.
Plus gros et plus « régional », l'hébergeur et fournisseur de Cloud Waycom (18M€ de CA, 120 employés et 4.400 serveurs) a réinstallé son agence bordelaise dans le centre ville (dans le nouveau quartier numérique) et va embaucher une dizaine de collaborateurs dans la région pour répondre à la demande de plus en plus forte des clients aquitains.
« D'autres agences devraient suivre », nous explique un porte-parole de la société, confirmant la dynamique positive de ces acteurs.
Parmi les autres acteurs locaux français (Cloud, hébergeurs et infogérants) citons Kheops (Bordeaux), Gosis (Mande), Jaguar Networks (Marseille), ASP Serveur (La Ciotat) ou encore Maxnode et DCforData (en Rhones Alpes). Tous ont le vent en poupe.
GitHub s’ajoute une place de marché
A l’occasion de GibHub Satellite qui se tenait cette semaine à Londres, la plateforme d’hébergement de code source a dévoilé ce lundi une « Marketplace » d’outils de développement (intégration continue, tests, gestion de projets, etc.).
De dépôt de code, GitHub devient donc une « plateforme-socle » dont la vocation est de centraliser une sélection d’outils prédéfinis qui pourront facilement être déployés.
Aujourd’hui, la plateforme compte moins de 15 outils, mais GitHub mise sur une approche Best-of-breed. « L’idée est d’avoir les meilleurs outils », explique Kyle Daigle, en charge de l’ingénierie de la plateforme.
On peut se poser la question de l’intérêt de proposer des outils pré-référencés à un développeur adepte de GitHub qui connait déjà bien ses outils. « Il s’agit aussi de montrer aux développeurs qu’ils doivent placer ces différentes étapes dans leur workflow », répond Kyle Daigle qui évoque également une simplification du processus de décision. « Les développeurs connaissent l’utilité d’avoir recours à l’intégration continue, ils ne connaissent peut-être pas un outil adapté ».
Renault reprend 400 salariés français d’Intel
Le constructeur automobile a confirmé mercredi son intention de reprendre une partie des salariés français d’Intel. Plus de 400 salariés français d’Intel des sites de Toulouse et Sophia Antipolis, menacés par un plan social de grande ampleur, devraient ainsi rejoindre le groupe automobile.
Avec cette acquisition, « le Groupe disposera de l’ensemble des compétences nécessaires pour renforcer le développement de la nouvelle génération de logiciels embarqués », explique Renault. Certaines des équipes d’Intel disposent en effet de compétences appliquées au secteur, même si elles ne portent pas forcément sur le véhicule autonome, mais plutôt sur le Multimédia et la connectivité.
En tout état de cause, la reprise de ces équipes devrait contribuer à minimiser l’impact du plan social massif lancé par Intel qui affecte près de 750 salariés sur les 950 que compte le fondeur dans l’hexagone.