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Revue de presse : les brèves IT de la semaine (12 mai)
Cisco rachète un Bot - L'Europe soutient MariaDB face aux SGBD US... Et se désengage doucement du Royaume-Uni - Truffle 100 : l'édition logicielle française progresse (mais reste très concentrée) - OpenStack Summit 2017 : le framework au stade de la maturité
LeMagIT revient chaque vendredi sur les actualités qui animent l'écosystème IT. Voici les cinq brèves de notre revue de la semaine.
Cisco rachète un Bot
Cisco a racheté ce jeudi une start-up californienne, MindMeld, spécialisée dans les bots conversationnels. Le prix annoncé est de 125 millions de dollars, plus une attribution de titres à ses actionnaires actuels.
Les bots conversationnels sont une des applications concrètes les plus en vues de l'Intelligence Artificielle. Tous les éditeurs qui proposent des produits complexes (ERP, BI et même CRM) explorent cette piste de l'interface en langage naturelle, que ce soit par l'écrit (comme dans une messagerie instantanée) ou par la voix (comme dans les assistant de smartphones) pour simplifier l'usage de leurs outils. Le dernier bot en date (Wanda) est celui de l'éditeur néerlandais d'ERP, Unit 4.
Avec ce rachat, Cisco explique qu'il ajoutera un assistant à son offre de collaboration d'entreprise, "par exemple, les utilisateurs pourront interagir avec Spark avec des commandes en langage naturelle".
Mais ce n'est qu'un début. Le bot de MindMelt a en effet pour vocation de nourrir à terme "tout le portefeuille de Cisco". On voit bien l'intérêt de la simplification que les bots peuvent apporter aux offres réseaux, datacenter et analytiques de Cisco. Des offres qui sont, par définition, aussi complexes - si ce n'est plus complexes - que les ERP.
SGBD : l'Europe soutient financièrement MariaDB face aux géants US
Un des bras armés financiers de l'Union Européenne, la Banque d'Investissement Européenne (ou EIB), a annoncé lundi qu'il allait soutenir la base de données open-source MariaDB à hauteur de 25 millions d'euros.
MariaDB est le fork de la base relationnelle MySQL. Un fork lancé au moment du rachat de MySQL par Oracle dans le cadre de son acquisition de Sun Microsystems qui avait fait peser de nombreuses questions sur l'avenir de MySQL.
Avec ces 25 millions, la BEI et MariaDB Corporation veulent renforcer la puissance commerciale, marketing et fonctionnelle du projet. L'annonce évoque d'ailleurs l'embauche d'ingénieurs en Finlande - l'emploi étant un autre objectif de la BEI.
Le but revendiqué, à long terme, est de faire de MariaDB une alternative européenne solide sur le marché des bases de données professionnelles face aux géants du secteurs qui sont quasiment tous américains.
Le projet MariaDB s'est progressivement enrichi d'un datawarehouse (ColumnStore) et d'un outil de gestion des bases distribuées en cluster (MaxScale). Ces fonds devraient également l'aider à continuer de se diversifier vers de nouveaux marchés pour coller au mieux aux besoins des entreprises. Y compris les plus grandes qui regardent souvent MariaDB comme un challenger face à Oracle (MySQL, OracleDB), Microsoft (SQL Server) ou IBM (DB2) - à tort ou à raison. Ce financement pourrait donc également contribuer à modifier l'image et le positionnement du SGBD open source.
... et tarie ses fonds vers le Royaume-Uni (Brexit breaks IT)
A l'inverse, les investissements de la banque européenne ralentissent au Royaume-Uni, conséquence du Brexit. C'est ce qui ressort d'un article des Echos qui cite le Financial Time.
Selon les deux quotidiens économiques, le Fonds européen d'investissement (FEI, filiale de la BEI) a clairement changé de politique vis à vis de la Grande-Bretagne du fait qu'il existe un risque réelle qu'il ne puisse plus opérer dans le Royaume à moyen terme.
Toujours selon les Echos, le FEI a représenté 37% (soit 2,3 milliards €) des injections de fonds dans le capital-risque outre-Manche entre 2011 et 2015. Une diminution des ses apports n'est donc pas sans conséquence pour les start-ups locales. Or sur le premier trimestre, selon KPMG, ces fonds dans leur ensemble (pas que ceux de la FEI) ont diminué de 300 millions de dollars.
Cette baisse globale de 23% par rapport à la même période 2016 n'est pas sans inquiéter fortement les acteurs locaux - gouvernement compris - qui voient se tarir une source majeure du financement de leurs entreprises IT les plus prometteuses.
Truffle 100 : l'édition logicielle française progresse mais reste trop concentrée
Le classement annuel (Top 100) de Truffle Capital a dressé ce jeudi un portrait positif des éditeurs français en 2016 : chiffre d'affaires en progression de 9% (à quasiment 14 milliards de dollars) et des rentabilités sur la même tendance (+9,3%).
Mais derrière ces bonnes nouvelles se cache le "mal" français, avec un marché qui est fortement concentré sur les "gros". Dassault Systems pèse à lui-seul plus de tiers du marché global (ce qui pousse d'ailleurs Truffle à faire deux analyses, avec et sans Dassault). Un poids de Dassault qui ne cesse de s'alourdir. Quant au Top 5, il fait plus de la moitié du CA (55%) du marché.
On retrouve le même constat dans les effectifs de R&D (les 3 premiers du Top 100 concentrent 50% des chercheurs).
Pour remédier à ce déséquilibre qui marque les difficultés des "petits" et des start-ups à grossir, Truffle appelle à un meilleur financement.
« Il est temps de favoriser l’écosystème des start-ups Françaises, pour que demain les futures licornes créent les centaines de milliers d’emplois qualifiés », invite Bernard-Louis Roques, Directeur Général de Truffle Capital. « Il est temps de compléter la chaîne du financement de l’innovation, en y accrochant le dernier maillon qui lui manque : l’épargne. »
Autre enseignement de ce Top 100, la grande majorité des éditeurs français se serait bien adaptée au Cloud. Les deux tiers d'entre eux disent avoir aujourd'hui une offre SaaS.
A noter, néanmoins, que l'activité édition pure (hors services et support) a progressé moitié moins vite que le global (+5,3%). Elle représente 7,9 milliards d'euros soit 57% du CA des éditeurs - une proportion stable par rapport à l'année précédente.
OpenStack Summit : OpenStack arrive (presque) à maturité
Sept ans après sa création, le framework Open Source a aujourd’hui atteint un seuil dans son parcours. L’âge de maturité, diront certains. Historiquement positionné sur l’IaaS pour motoriser des Cloud privés, OpenStack doit aujourd’hui construire ce qu’il sera dans les prochaines années. Cette transition était palpable cette semaine, à l’occasion de l’OpenStack Summit qui a réuni la communauté du framework à Boston. Plusieurs constats ont pu être réalisés lors de cet événement.
Primo, la fondation tente d’insuffler un vent nouveau sur la communauté en poussant OpenStack et ses capacités intrinsèques de serveur d’intégration et d’API sur le terrain des applications modernes – et donc vers des couches plus hautes. OpenStack devient de ce fait une boîte à idées technologique sur laquelle viennent s’adosser des services analytiques, ou encore de Machine Learning, exemples qu’il nous a été donné de voir lors de l’événement.
Finalement, la plateforme s’aligne presque mécaniquement sur les désiradata des entreprises, représentées – rappelons-le – par sa communauté. A en voir l’engouement pour les containers et les projets OpenStack qui se constituent autour de ce thème – la rédaction en a dénombré six - le framework trouve aujourd’hui sa place pour faire tourner Kubernetes et se transformer en un puissant moteur de CaaS (container-as-a-service).
Secondo, les projets, à l’image de ceux liés aux containers, se multiplient eux-aussi, comme le reflet des orientations que souhaite donner la communauté à OpenStack.
Ceci dit, aujourd’hui, il est nécessaire de structurer ce catalogue de composants – il en compte une cinquantaine – afin de les rendre plus lisibles et plus consommables par les entreprises. La fondation y travaille : cartographie et guide des projets, collaboration avec les autres communautés, refonte d’un navigateur à projets. La volonté de l’institution Open Source est clairement affirmée : il s’agit là de gommer la complexité du framework et ce qui passe par une structuration de ces composants piliers.