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MS Office : Les changements de licences sur site irritent les petites entreprises
Les versions pour entreprises de Skype, OneDrive et Outlook ne seront pas inclus dans les licences perpétuelles d’Office à partir de 2020. Un abonnement à Office365 sera dès lors indispensable.
Certains ajustements apportés aux licences perpétuelles de Microsoft Office pourraient bien pousser les utilisateurs à considérer d’autres options. En effet, à partir du 13 octobre 2020, les entreprises disposant des versions 2010, 2013 et 2016 d’Office n’auront plus accès aux éditions réservées aux entreprises d’Outlook, Skype ou encore OneDrive. Ces outils nécessiteront à cette date un abonnement à Office 365, ce que nombre de professionnels considèrent comme une hausse de leurs coûts et suscitent quelques inquiétudes quant au Cloud.
« Je crains que cette décision ne coûte à Microsoft quelques clients PME », affirme Logan Rosenstiel, administrateur système chez Rivermark Community Credit Union, un utilisateur d’Office 2013. Un ressenti d’ailleurs confirmé chez Jon Booth, responsable IT de la société californienne Bear Valley Community Healthcare District qui prévoit sans ambages de quitter Microsoft. La société californienne utilise Office 2007 et 2010.
Un manque de confiance
Avec le temps, une souscription à Office 365 est plus coûteuse que l’achat d’une licence d’Office. C’est justement ce que craignent les petites entreprises et ce qu’elles souhaitent donc éviter, soutient encore Jon Booth. Surtout, le plus difficile est l’absence d’alternative. Microsoft a opté pour une approche radicale alors que le groupe a été plus souple par le passé, ajoute-t-il. « Ils essaient de pousser les entreprises hors de leur zone de confort. Microsoft pousse de plus en plus à considérer la concurrence. »
Bear Valley a certes prévu d’acheter Office 2016 et l’a même inclus à son budget de l’année, mais son responsable IT hésite aujourd’hui à concrétiser son achat. « Aujourd’hui Microsoft ressemble davantage à une société qui chérit sa comptabilité qu’à une société qui innove. Ils prennent des décisions pour gagner plus d’argent. Aujourd’hui, je ne leur fait pas confiance et j’étais (pourtant) un adepte de leurs technologies pendant très longtemps », lâche-t-il, tout en expliquant considérer une migration vers Apache OpenOffice ou Google G Suite.
« Dans les trois ans à venir, les PME qui aujourd’hui utilisent des applications sur site pourraient bien se décider à migrer et déployer une plateforme alternative comme Google G Suite, si elles sont convaincues par le Cloud », commente Jack Narcotta, analyste chez Technology Business Research.
Toutefois, le Cloud inquiète encore. Certaines entreprises ne veulent pas payer en continu pour accéder à leurs propres données, résume Logan Rosenstiel. « Nombre de mes clients PME ont résisté à toutes migrations vers le Cloud, car elles craignent que leurs données soient prises en otage », explique-t-il.
Vers des chemins de migration ?
En optant pour Microsoft Office 365 ProPlus, les entreprises reçoivent les patches de sécurité, de nouvelles fonctions ainsi que les mises à jour dès leur disponibilité. Les clients d’Office 365 recevront également deux mises à jour majeures par an, en mars et en septembre, sur le même rythme que les mises à jour de Windows 10.
Pour Jack Narcotta, cette approche est finalement meilleure que celle des entreprises qui ne surveillent pas constamment la disponibilité des mises à jour.
De plus, Il est probable que « Microsoft propose des chemins de migration vers le Cloud pour les utilisateurs d’Office sur site », ajoute Allen Falcon, CEO de Cumulus Global, un partenaire Microsoft. « Je m’attends également à ce que les versions à venir de Skype for Business, Outlook, et OneNote for Business soit plus légères, à savoir moins ancrées sur le poste de travail et plus dans le Cloud. »