Stockage Flash : Violin renait de ses cendres
Repris par le fonds Quantum Partners de George Soros après son dépôt de bilan, Violin Memory a repris son activité sous le nom de Violin. La firme revient avec un portefeuille de baies Flash simplifié et l'ambition de se développer dans le software defined storage.
C’est de saison, Violin est de retour d’entre les morts. La société qui a déposé le bilan en décembre 2016 et dont les actifs ont été repris par Quantum Partners LP, un fonds piloté par George Soros en février 2017 a raccourci son nom et repris la commercialisation de son offre cette semaine.
Ebrahim Abbasi, l’ex-COO, est le nouveau CEO de la firme et remplace Kevin DeNuccio qui a quitté la société. Il est le seul survivant de l’équipe de direction précédente. La firme prévoit de se concentrer sur son offre de baies de stockage Flash en mode scale-out Flash Storage Platform et entend aussi adapter sa couche de stockage logicielle Concerto, dérivée du code de FalconStor, sur plusieurs cloud afin de permettre aux clients de la firme de répliquer leurs données vers des clouds publics.
Violin a été l’un des pionniers des systèmes de stockage 100 % Flash et n’a jamais réussi à devenir rentable. Plusieurs tentatives pour trouver un acquéreur à même de relancer la firme ont échoué avant le dépôt de bilan en décembre. En février, une cour du Delaware avait approuvé la proposition de reprise de Soros. Selon les documents financiers publiés par la firme à la mi-février, Soros a tout d’abord injecté 8 M$ dans la firme pour financer la poursuite de ses opérations et sa restructuration et a aussi dépensé 15 M$ pour rembourser les créanciers de la firme. Selon Abassi, Violin devrait être rentable d’ici à 2018.
Pour mémoire, au cours de ses trois derniers trimestres en tant que société cotée, Violin avait perdu 25,5 M$, 22,2 M$ et 20,1 M$, le lancement tardif de sa dernière gamme Concerto étant intervenu trop tard pour contribuer de façon significative au CA de la firme.
Une offre rationalisée
La stratégie du nouveau Violin est de se concentrer sur la vente de son offre de stockage modulaire FSP 7000 motorisée par son OS Concerto. Cette plate-forme Flash en mode scale-out intègre des fonctions avancées de clustering et de haute disponibilité. Violin continuera en parallèle à supporter les clients utilisant ses baies Violin 6100, 6200 et 6600, mais avec l’objectif de faire migrer ces clients vers la série FSP 7000 lors d’une prochaine révision.
La baie FSP 7650 sera mise en avant pour les applications requérant des performances IOPS maximales et une latence minimale. La plate-forme est selon Violin à même de délivrer 1 million d’IOPS avec une latence garantie inférieure à la milliseconde. La baie FSP 7450 est positionnée pour répondre aux besoins d’applications plus capacitive du fait de la mise en œuvre de technologies avancées de réduction de données (déduplication avec un ratio de 5:1). Elle offre une capacité utile de 88 To à un coût de l’ordre de 50 cents par gigaoctet.
L’autre volet de la stratégie de la firme consiste à développer son offre de « software defined storage ». L’OS Concerto sera proposé sous forme virtuelle sur plusieurs cloud publics dont Google Cloud, Amazon AWS EC2 et Microsoft Azure. L’idée est de permettre la mise en œuvre de configuration hybride et de rendre possible la réplication de données depuis les baies FSP vers le cloud.
Ce recentrage de Violin n’est vraisemblablement qu’une première étape. La firme semble en effet désireuse de s’éloigner du matériel pour se concentrer sur son offre logicielle. La plate-forme matérielle de la firme, très innovante lors de son lancement, est en effet vieillissante et on voit mal le nouveau Violin investir en masse dans son rafraîchissement, surtout au vu des objectifs de rentabilité à court terme affichés par la firme. On peut donc imaginer qu’elle se tourne dans l’avenir vers des partenariats ou des accords OEM avec des constructeurs tiers — on pense à des constructeurs comme Excelero ou Western Digital (avec la prochaine version de ses baies InfiniFlash) —, afin de disposer d’une plate-forme matérielle NVMe moderne sur laquelle déployer sa couche logicielle Concerto. Mais il faudra sans doute attendre encore quelques mois afin d’en savoir plus sur les plans de la société.