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MapR renforce ses investissements en France

Nommé à l’été dernier, Yann Aubry à la tête des activités Europe du Sud et de l’Ouest doit faire valoir l’approche de plateforme intégrée et convergente de MapR sur un marché européen, et français, qu’il juge aujourd’hui plus mature.

Sous l’impulsion d’un nouveau CEO, Matts Mills, COO promu en septembre 2016, MapR, pure-player historique du monde Hadoop a décidé de renforcer ses activités et ses investissements en Europe. Depuis l’été dernier, Yann Aubry, qui dirigeait les activités de MongoDB en France depuis 2013 (avant cela, il est passé chez Red Hat France puis Exo Platform), en aura la charge pour la zone Europe du Nord et du Sud. Une création de poste chez MapR, comme pour marquer la volonté du groupe de s’affirmer plus en avant sur le Vieux Continent.

« MapR souhaite augmenter les équipes de management au niveau de l’Europe. Trois postes similaires ont été créés pour faire grossir les équipes dans les régions », explique le responsable dans un entretien avec la rédaction. Selon lui, la société connait une croissance soutenue, tant au niveau du groupe, qu’en Europe. Et pour accompagner cette croissance, « nous avions besoin d’ajouter plus de ressources dans les pays », poursuit-il. Le management désormais en place devra recruter et développer les équipes pour supporter les activités. « Le 1er objectif est d’avoir des ressources plus près des clients, et le 2e est de développer des partenaires. »

Il faut dire que depuis quelques mois, MapR, qui souffre initialement d’un manque de visibilité sur le marché, comparé à la concurrence symbolisée par Cloudera ou Hortonworks, a multiplié les annonces. Une stratégie amorcée encore une fois par le nouveau CEO. « Depuis la nomination du nouveau CEO, il y a 6 mois, on observe une accélération du go-to-market de MapR », note d’ailleurs Yann Aubry. Outre ce renforcement des investissements en Europe, il évoque également le repositionnement de la marque, avec un site Web plus facile à aborder.

Surtout, si MapR cherche à se différencier depuis son origine par une approche qu’elle veut plus centrée sur les exigences des entreprises en matière d’Hadoop, la société a peu à peu fait évoluer son discours vers celui d’un éditeur de plateforme globale de la donnée. MapR adosse en effet son offre à la Converged Data Platform, qui associe un système de fichier compatible NFS (MapR-FS), une base de données NoSQL (MapR-DB), un outil de gestion de flux (MapR Streams). Et depuis peu, la société s’est engouffrée dans le marché de l’IoT avec MapR Edge, ou le stockage persistent des conteneurs avec Persistent Application Client Container (PACC).

« On évite de créer des clusters pour différents types de technologies, Hadoop, Stream ou NoSQL », indique-t-il.  MapR permet par exemple de « réduire l’empreinte hardware et le transfert de données entre le cluster Hadoop et le cluster NoSQL ». « Ce qui est complexe dans le Big Data, ce sont les liens entre ces composants, notamment en matière de sécurité », commente-t-il.

Désormais, il convient de l’orienter plus avant en Europe et sur le marché français, donc. « En France, notre cible est les très grands comptes, avec une forte présente dans la finance, par exemple. Mais sans exclusivité. », note le responsable. MapR est aussi présent dans le retail (C-Discount en a fait un pilier de son moteur de recommandation) et dans le luxe. En Europe, la société est aussi proche de l’industrie des telcos (avec Ericsson par exemple).   Toutefois, si les grands comptes sont la cible originale, une partie de la base vient aussi de sociétés plus petites, spécialisées fortement sur l’analyse de données ou encore le marketing ciblé. « On essaie de garantir le succès de MapR auprès des 500 plus grands comptes en Europe, mais nous mettons en place le modèle pour avoir la capacité de cibler les typologies de comptes plus petits ou avec des problématiques différentes », commente Yann Aubry.

Le marché prêt pour l’approche de MapR

 A l’heure où les socles 100% Hadoop perdent de la valeur au profit d’autres composants comme Spark, ou de modèles hybrides, MapR et son approche centrée sur la plateforme sentirait-il le vent tourné en sa faveur ? « Globalement, le marché est aujourd’hui mature. Nous pensons que c’est le bon moment. C’est pour cela que nous avons accéléré les investissements en Europe », lance Yann Aubry. Surtout, « nous avons parié d’abord sur une technologie pertinente et qui fonctionne. Nous pensons disposer de la bonne technologie qui touche un marché avec, aujourd’hui, le bon niveau maturité. ». Car ce positionnement original du groupe a finalement cantonné MapR à une forme de cible. « MapR fait la différence chez les clients qui ont des niveaux de maturité assez avancés. En ce sens, le positionnement dans la Converged Data Platform est moins naturel chez les entreprises qui ont une feuille de route moins établie en matière de gestion de la donnée. »

Mais, l’approche convergée trouve selon lui un intérêt auprès des clients français, dans deux types de cas d’usage. « Le premier est lié à un système legacy arrivé à saturation. Les entreprises considèrent alors les nouvelles technologies pour un offload de leur entrepôt de données traditionnel. Cela est aussi d’ordre économique : les anciennes technologies ne sont pas adaptées aux enjeux du Big Data », souligne-t-il.  Le second porte sur des usages davantage métier : « Les discussions étaient plus très amont il y a quelque temps, mais aujourd’hui la technologie permet de le faire », ajoute le patron de MapR en Europe.

 

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