Anaplan lance la planification connectée
La plate-forme SaaS de planification et de pilotage de la performance séduit de plus en plus de clients. En hyper-croissance, la jeune société qui vient de recruter un nouveau PDG, n'exclut pas une nouvelle levée de fonds. Voire une introduction en bourse.
En 2006, Michael Gould a décidé de quitter la société pour laquelle il travaillait – Cognos à l'époque – afin de développer une nouvelle plate-forme de planification. « Je pensais qu'il était possible de faire un produit aussi simple à utiliser qu'un tableur et aussi robuste qu'une base de données », raconte-t-il. Deux ans et demi plus tard, il brevetait la technologie Hyperblock. Anaplan voyait le jour.
La plate-forme utilisable en mode SaaS permet de simuler et de planifier toutes sortes d'opérations en quasi temps réel sur d'importants volumes de données. Elle combine des cubes, des colonnes et des lignes dans lesquels sont répercutées toutes les modifications. Ce que Anaplan a baptisé le « Connected planning ».
Le « Connected Planning »
Depuis ses débuts, Anaplan a procédé à plusieurs levées de fonds dont une de 100 millions de dollars en 2014 et une de 90 millions de dollars en 2016.
Elle compte 650 clients dans le monde – dont 250 nouveaux rien qu'en 2016. Elle est présente dans une quarantaine de pays et emploie 650 personnes environ.
En 2016, son chiffre d'affaires a atteint 120 millions de dollars et ses ventes d'abonnement ont progressé de 75 % par rapport à 2015. Mais à la vitesse où la société se développe, ces chiffres seront rapidement obsolètes. « Nous avons passé la barre des 100.000 utilisateurs en 2016, mais nous avons perdu le compte depuis, ça va tellement vite ! », se réjouit Laurent Lefouet, directeur général pour la région Europe, Moyen-Orient, Afrique (EMEA).
Pour gérer cette hyper-croissance, Anaplan a recruté un nouveau CEO en début d'année, Frank Calderoni.
A l'occasion de sa conférence annuelle Anaplan Hub 2017, qui s'est tenue fin mars, la société n'a pas annoncé de nouveauté majeure du côté des produits. Ce qui ne l'empêche pas de continuer à investir au moins 20 % de son chiffre d'affaires en Recherche & Développement.
Elle a, au contraire, profité de l'événement pour conforter le positionnement de l'entreprise et de sa plate-forme et lancé son nouveau concept de « Connected Planning ».
« [Connected Planning] c'est la création de connexions entre les données, les individus et les projets afin que tous dans l'entreprise puissent prendre des décisions en connaissance de cause, c'est transformer les données en décisions stratégiques pour agir vite et bien », précise Michael Gould, fondateur et aujourd'hui directeur de la technologie d'Anaplan.
Un coup de vieux pour Excel et l’ERP
La solution Anaplan fonctionne par « use case », par cas d'application. Les clients commencent par un « use case », pour un métier donné, puis l’étendent à d'autres applications.
« Le meilleur exemple est celui de McAfee qui a commencé à utiliser Anaplan pour la gestion des rémunérations et qui l'utilise aujourd'hui pour plus de 25 applications en Ressources Humaines, en commercial, en support clients, etc », raconte Frank Calderoni.
Dans ces applications, Anaplan remplace souvent Excel. « Excel est arrivé au stade où il n'a pas été conçu pour faire ce que l'on attend de lui », affirme le nouveau CEO. De fait, de nombreux utilisateurs témoignent des difficultés qu'ils rencontraient à tenter d'actualiser et de réconcilier des centaines de tableurs.
Mais Anaplan gagne aussi sur les ERP, « car la transformation numérique a besoin de nouveaux outils pour faciliter la prise de décisions rapide par de nombreux employés dans l'entreprise », poursuit le dirigeant.
Résultat, Anaplan est sur les rails de l'hyper-croissance. En 2016, la société a réalisé son premier trimestre à l'équilibre. Ses dirigeants admettent que le résultat sera encore négatif quelque temps, mais la société génère du chiffre et gagne des clients.
« Nous ferons une introduction en bourse ou une nouvelle levée de fonds, bien sûr », prédit Frank Calderoni, qui se montre très confiant dans l'avenir. « Pour une introduction réussie, il faut que le produit soit performant et accepté, que les clients soient contents, que l'entreprise ait une bonne stratégie et qu'elle progresse financièrement. Je crois que nous sommes bien positionnés pour tout cela. »