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Intel dévoile ses Xeon E3 v6 "Kaby Lake"
Le fondeur a présenté la 6e génération de ses processeurs serveurs Xeon E3, des puces qu'il destine aussi au marché des stations de travail. Au programme, des performances en hausse d'à peine 10% par rapport à la génération antérieur et une consommation en légère baisse.
Intel a discrètement dévoilé hier la sixième génération de ses puces Xeon E3, des puces qu’il destine au marché des serveurs d’entrée de gamme, des stations de travail et des lames serveur pour châssis denses (un marché où il est de plus en plus concurrencé par la montée en puissance des Xeon-D du fondeur). Gravées en 14 nm, ces processeurs s’appuient sur l’architecture Kaby Lake, déjà mise en œuvre sur les puces Core du constructeur. Et le moins que l’on puisse dire est que les améliorations par rapport à la précédente génération de puces à architecture Skylake, les Intel Xeon E3 v5, sont loin d’être impressionnantes.
Une fois n’est pas coutume, Intel a d’ailleurs été relativement avare en benchmarks pour le lancement de ses dernières-nées (ce qui n’est jamais bon signe). Le fondeur n’a communiqué que les chiffres Spec_fr_rate2006 de sa puce haut de gamme Xeon E5-1275 v6, une déclinaison du processeur cadencée à 3,8 Ghz et équipée d’un accélérateur graphique intégré Intel HD Graphics P630. Son score à ce banchmark est de 203.
Afin de comparer des choses comparables, nous avons estimé le score d’une puce Xeon E3-1280 v6 à partir de ce résultat. Le modèle le plus performant de la gamme Xeon E3 est cadencé à 3,9 GHz et est dépourvu de puce graphique. Au vu de sa fréquence de fonctionnement, son résultat au test de performances Spec_fp devrait être environ 2,5 % supérieur à celui du Xeon E3-1275, soit 209. Dans la pratique, cela signifie que le gain offert par les Xeon E3 v6par rapport à la génération antérieure de processeurs Xeon E3 est d’à peine 10 %.
Intel préfère, de son côté, indiquer que ses derniers-nés sont dans le meilleur des cas 58 % plus performants que les Xeon E3 v2, des processeurs lancés au second trimestre 2012, soit il y a cinq ans. Selon nos propres estimations, le gain est de 72 % par rapport aux premiers Xeon E3 lancés au second trimestre 2011, soit une progression des performances d’environ 9,5 % par an.
La bonne surprise est que la mise en œuvre des améliorations apportées par Kaby Lake a permis à Intel d’abaisser la consommation de sa puce. Selon le fondeur, le TDP d’un Xeon E3-1280 v6 est désormais de 72 W contre 80 W pour le Xeon E3-1280 v5.
Intel met l’accent sur les stations de travail
Au-delà de ses applications dans les serveurs, le Xeon E3 est désormais l’arme mise en avant par Intel pour la conception de stations de travail d’entrée de gamme. Le fondeur parie notamment sur l’intégration de capacités graphiques plus performantes à certaines puces de la gamme. Intel indique que la performance des accélérateurs HD Graphics P630, intégrés aux Xeon E3, est suffisamment élevée pour supporter des casques de réalité virtuelle comme l’Oculus Rift de FaceBook. Le fondeur a aussi certifié ses pilotes graphiques avec des applications comme 3dsMax, AutoCAD, Maya, Revit et Inventor d’Autodesk, avec les outils PLM de Siemens, ou avec SolidWorks de Dassault Systèmes.
On peut toutefois noter que ce positionnement est pour le moins audacieux. Les puces Ryzen d’AMD supportent en effet la mémoire ECC et pourraient être utilisées par des constructeurs créatifs pour proposer des stations de travail à la fois plus musclées et moins chères. Les Xeon E3-1280 v6 avec 4 cœurs et 8 threads sont vendus au prix unitaire de 612 $ contre 499 $ pour une puce Ryzen avec 8 cœurs et 16 threads, ce qui laisse de la marge pour une carte graphique à même de faire honte à la puce intégrée Intel.
Pire, la situation pourrait encore s’aggraver avec l’arrivée prochaine des puces serveur « Naples » d’AMD. Ces dernières devraient être compétitives avec les performances des puces Xeon E5 et seront déclinées dans des versions d’entrée de gamme à même de rivaliser avec les Xeon E3.
AMD pourrait alors avoir à la fois l’avantage en matière de performances et en matière de prix. De quoi donner des cauchemars à Intel qui a déjà dû rendre les armes face à ARM sur le marché des mobiles et qui dépend désormais largement de ses puces serveur pour sa rentabilité.
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