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Revue de presse : les brèves IT de la semaine (24 mars)
France IA : pour une intelligence artificielle « made in France » - Intel crée une entité dédiée à l’AI - Atos chez les grands (du CAC 40) - Adobe et Microsoft concrétisent leur union - Oracle stagne malgré une forte progression dans le SaaS et le PaaS.
LeMagIT revient chaque vendredi sur les actualités qui animent l'écosystème IT. Voici les brèves de notre revue de la semaine.
Lancement de France IA : pour une Intelligence Artificielle française
Ce mardi, l’Etat a lancé officiellement son programme national pour la promotion de l’Intelligence Artificielle . Le but est de se faire une place dans ce domaine stratégique face aux géants américains de l’IT. « L’intelligence artificielle et l’algorithmique sont potentiellement présentes dans tous les domaines d’innovation », explique le Ministère de l’Economie pour justifier ce projet.
Première étape de la stratégie, une cartographie des acteurs nationaux – universitaires, organismes, entreprises et start-ups – a été réalisée avec à la clef un moteur de recherche public pour accéder aux résultats de cet inventaire.
La deuxième étape, en 2017, s’appuiera sur un plan d’action qui implique le Bpifrance et différentes filières sectorielles.
Intel crée une entité AI
Ce n’est pas un secret, Intel veut sa place dans l’AI. D’une part parce que ce domaine est en train de modifier l’utilisation des processeurs (GPU, FPGA). D’autre part parce que les applications dans l’embarqué génèrent de nouveaux besoins hardware (ce qui explique par exemple le rachat de MobileEye par Intel pour 15 milliards de dollars).
A tel point que le fondeur n’hésite plus à se présenter comme une « data company » (sic). C’est en tout cas de cette manière que la présente Naveen Rao, nouveau patron du tout nouveau « Artificial Intelligence Products Group ». Annoncée ce jeudi, cette unité centralisera e, interne la gestion des différentes briques AI d’Intel : Nervana (Deep Learning), hardware et software.
Un laboratoire de R&D sera également créé pour développer des solutions (architecture et algorithmiques) pour chaque cas d’usage particulier (Cloud Computing et datacenter en back-end, Fog Computing, Edge Computing, etc.).
« Cette entité sera la maison de l’AI chez Intel », se réjouit Naveen Rao.
Atos rejoint Capgemini chez les grands du CAC 40
Ce ne sont pas les ESN françaises cotées qui manquent. On en compte une vingtaine. Mais malgré la lame de fond de la transformation numérique, une seule figurait jusqu’ici au CAC 40 - l’indice principal de la Bourse de Paris représentatif du marché financier français.
C’est donc un petit évènement historique qui s’est déroulé ce lundi avec l’entrée d’Atos dans l’indice. Sa valorisation est aujourd’hui supérieure à celle d’AccorHotels ou de Veolia mais (toujours) inférieur à celle de la seule autre ESN du « classement » qu’est Capgemini (11,9 milliards d’euros contre 14,25 milliards).
Cette consécration est le résultat d’une stratégie qui a donc porté ses fruits. Elle montre également que l’IT se fait – très doucement mais surement – une place dans le sérail de l’économie et de l’industrie. Même si elle reste, il est vrai, encore le parent pauvre de la Bourse de Paris, comme le remarque à juste titrele quotidien Les Echos.
Oracle : une croissance au ralenti, mais 1 milliard dans le SaaS/PaaS
En fin de semaine dernière Oracle a publié ses résultats trimestriels (Q3 pour l’éditeur). Il en ressort que son chiffre d’affaires est quasiment à l’arrêt par rapport au même trimestre 2016 (+2%) alors même que ses revenus issus du Cloud ont bondi de plus de60%.
Ce constat est symptomatique de la transformation en cours des éditeurs. Une très forte progression du SaaS et du PaaS (+73% trimestre à trimestre, et +15 par rapport au trimestre précédent) ne compense qu’imparfaitement un recul des licences traditionnelles « sur site » (-3%). Idem pour le IaaS (+17%) qui couvre difficilement un recul de 9% du hardware.
Si l’on voit le verre à moitié plein, on dira que pour la première fois Oracle passe la barre du milliard de dollars de revenu dans les seuls SaaS et PaaS (l’éditeur fusionne ces deux lignes de revenus).
Si l’on voit le verre à moitié vide, on dira que le IaaS peine à décoller et que la croissance globale d’Oracle Cloud ralentit (+8,1% sur le trimestre - contre des progressions de 13% à 17 % par trimestre sur l’année écoulée). Ce qui n’empêche pas l’éditeur de parler « d’hypercroissance ». Il est vrai que 8% reste une progression que beaucoup peuvent envier.
Meilleure nouvelle, le résultat net a pris 5% (trimestre 2017 à trimestre 2016) – à 2,24 milliards.
Le cloud représente aujourd’hui 13% du chiffre d’affaires d’Oracle, contre 67% pour le logiciel sur site (support compris), 11% pour le hardware et 9% pour les services (en faible croissance +2%). Il est donc devenu la deuxième ligne de revenus de l’éditeur devant le matériel.
Adobe et Microsoft concrétisent leur union
Le partenariat entre Microsoft et Adobe avait été annoncé en septembre. Dans le cadre de cet accord, Adobe utilisait Azure pour son Cloud et les services analytiques et d’AI de Microsoft pour les infuser dans ses offres. Microsoft, pour sa part, faisait des solutions d’Adobe sa brique marketing.
Ce mardi, lors de l’Adobe Summit de Las Vegas, les premières retombées concrètes ont été présentées au public. Les solutions communes sont désormais disponibles. Elles reposent principalement sur une meilleure intégration entre Adobe Experience Cloud (dopé aux services de Microsoft donc) et les solutions Dynamics 365 et Power BI.
Les deux éditeurs ont par ailleurs fait savoir qu’ils travaillaient ensemble sur la conception d’un nouveau « standard de modèle de données sémantiques » dédié au marketing.
« Ce modèle normalisera la façon dont les données sont structurées et accélérera considérablement le processus qui permet de tirer des informations (insights) des Big Data », promet le communiqué. AppDynamics (Application Performance Management racheté par Cisco), Acxiom (CRM), Dun & Bradstreet (annuaires de contacts et d’informations sur les sociétés), Qualtrics (collecte de donnée et experience client), Zendesk (solutions pour call centers) et MasterCard participent au projet. Dont on n’en sait pas beaucoup plus pour l’instant.