maciek905 - Fotolia
Visual Studio 2017 : une version allégée et multi-plateforme
Microsoft a lancé la semaine dernière Visual Studio 2017, nouvelle itération de ses outils de développement qui fêtent leurs vingt ans. Ils s’offrent pour l’occasion une cure d’amincissement bienvenue et une étonnante universalité pour cibler toutes les plateformes du marché.
Visual Studio a 20 ans ! La suite est née en 1997 en fusionnant sous une même interface et une même ergonomie Visual C++ 5.0, Visual Basic 5.0, Visual J++, Visual Interdev et Visual Fox Pro. En 2002, la génération « .NET » des langages viendra profondément transformer la programmation sous Windows, introduire le langage C#, et remodeler le visage de l’EDI.
Depuis, les temps ont bien changé. L’IDE Microsoft reste une suite incontournable dans l’univers des développements internes en Entreprise, mais le Web, les services Cloud et la mobilité ont contribué à transformer les outils et les méthodes de programmation et ont fait naitre de nouvelles générations de développeurs bien loin de Microsoft, de Windows et de Visual Studio.
Depuis quelques années, Microsoft - qui mise l’essentiel de son Business sur le Cloud - cherche à renouer contact avec ces générations de développeurs qui l’ignorent. L’entreprise s’est ouverte à l’Open Source, au cross platform, à la diversité des langages et des Frameworks.
Aujourd’hui son objectif clairement affiché est de faire de Windows 10 et de Visual Studio, l’environnement le plus abouti pour développer n’importe quelle application, pour n’importe quelle plateforme et n’importe quel appareil.
Singulièrement universel
Visual Studio 2017 est la première déclinaison de la suite de développement à vraiment concrétiser cette vision, même si cette dernière est encore loin d’être achevée. L’introduction de Bash dans Windows 10 en avait été une première étape. L’acquisition de Xamarin, une seconde. La mise en open source du compilateur Roslyn (pour C# et VB.NET), celle du .NET Core et d’ASP.NET ont été autant de briques indispensables à son émergence. Tout comme Visual Studio Code, l’IDE open source et cross-plateforme lancé en 2015, qui compte désormais 1,3 million d’utilisateurs actifs.
Visual Studio 2017 bénéficie de la très forte intégration de Xamarin. Il est désormais possible de développer depuis Windows des applications pour Windows (Win32, .NET et UWP), pour Mac OS X, pour Linux, pour Windows Mobile, pour Android et même pour iOS (même si dans ce dernier cas un Mac – piloté à distance par Visual Studio – reste nécessaire pour le debugging et la publication dans le Store).
À cela, viennent s’ajouter le développement d’Azure Web Apps et autres services connectés (y compris Azure Functions), de sites Web en ASP.NET, d’apps Office, d’applications en conteneurs Docker, et le support par l’IDE de développement en T-SQL (SQL Server), langage R, HTML5/CSS3, JavaScript, Node.js, et TypeScript.
Le support de Python a en revanche été décalé et sera intégré dans une prochaine mise à jour. Rappelons au passage que « .NET Core » est aussi la plateforme choisie par Samsung pour développer sous Tizen, l’OS qui anime ses téléviseurs.
Un IDE allégé
Le principal reproche unanimement formulé à l’encontre de Visual Studio dans ces dernières versions était sa lourdeur. Bien trop monolithique, la suite était devenue lourde et poussive.
Pour Visual Studio 2017, Microsoft s’est particulièrement focalisé sur l’allègement de son environnement de développement et la productivité des développeurs. Cela se remarque dès la phase d’installation. Désormais, l’installateur ne pèse que quelques centaines de Ko et affiche dès le départ différents profils d’installation en fonction du type de développement envisagé : UWP, mobiles, Linux, Web, etc.
Il en découle une installation bien plus modulaire et un produit installé beaucoup plus véloce et léger en mémoire.
Des développeurs plus efficaces
De nombreuses améliorations font leur apparition dans l’IDE pour gérer les exceptions, améliorer la qualité du code et l’uniformiser, analyser l’exécution et les goulots de ralentissement.
C# et VB.NET bénéficient également d’améliorations multiples dont la plus remarquée est sans doute le support des Tupples (fonctions retournant plusieurs valeurs sans avoir à déclarer de paramètres de sorties) et du Pattern Matching (inspiré des langages fonctionnels pour rendre l’écriture des tests de types plus élégante).
On notera surtout l’arrivée de deux fonctions bien pratiques au quotidien : « Live Unit Test » et « Run to Click ».
La première permet l’exécution des tests unitaires durant l’écriture même du code, avec l’affichage en marge des lignes sur lesquelles les tests échouent et la mise en évidence des lignes non couvertes par les tests. L’implémentation de « Live Unit Test » rappelle à s’y méprendre l’extension tierce « NCrunch » (payante).
La seconde offre à C# et VB.NET une option de debugging présente en C++ : « Run To Click » permet de lancer l’exécution du programme jusqu’à un certain point de programme sans définir de Breakpoints. De nombreuses petites améliorations ont été implémentées dans le debugging notamment pour suivre l’évolution en temps réel des variables.
VS2017, outil DevOps
Les processus DevOps qui commencent à prendre corps dans bien des entreprises n’ont pas été oubliés. VS2017 veut s’y inscrire et contribuer à la fluidification des processus. L’intégration de Git a ainsi été notablement repensée.
Microsoft a également soigné l’intégration de Visual Studio avec son service DevOps dans le Cloud « Visual Studio Team Services ».VS2017 exploite désormais directement « git.exe » et non la librairie libgit2. Il en résulte un support étendu des fonctionnalités de Git mais surtout une meilleure capacité de VS2017 à suivre les évolutions fonctionnelles de Git.
Enfin, les applications .NET et .NET Core peuvent être conteneurisées via Docker. Le scénario est totalement supporté par Visual Studio et considérablement simplifié dans le cadre d’un déploiement des conteneurs dans Azure. Il suffit de quelques clics pour conteneuriser une application et la déployer dans Azure.
Au final, cette édition 2017 offre à Visual Studio une véritable cure de jouvence.
Eu égard aux améliorations en matière de convivialité, de productivité et de développement mobile et cross-plateforme. Il ne fait guère de doute que les entreprises se laisseront rapidement séduire.
Rappelons que Visual Studio 2017 est disponible en trois éditions : Community (pour les projets individuels, open source et académiques), Professional (pour les développements d’entreprise) et Entreprise (pour un support étendu des équipes de développement). Le détail des différences entre ces versions est accessible ici.
Visual Studio pour Mac TP4
Microsoft profite aussi du lancement de Visual Studio 2017 pour introduire la Technical Preview 4 de son Visual Studio for Mac. Il ne s’agit pas là d’un portage de l’édition PC, mais plutôt d’un relooking de Xamarin Studio 6.3 qui utilise MSBuild comme moteur de build (au lieu de xBuild) et qui intègre le développement en .NET CORE (en plus des développements mobiles).
Comme sa version PC, Visual Studio for Mac supporte la nouvelle implémentation de Xamarin.Forms pour Mac OS X et les outils de conception visuelle qui s’y rapportent.