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Revue de presse : les brèves IT de la semaine (10 mars)
Rapprochement IBM & Salesforce : importance majeure des accords mineurs - Google et SAP se disent oui, Digora et Equinix aussi - OVH : Octave Klaba reprend les rênes - AI : Fujitsu met 6 milliards de yens pour du « Made in France » - HPE s’offre Nimble à bon prix - CA se fait une place dans le DevSecOps pour 640 millions de dollars
LeMagIT revient chaque vendredi sur les actualités qui animent l'écosystème IT. Voici les brèves de notre revue de la semaine.
HPE s’offre Nimble à bon prix
HPE a beaucoup vendu d’activités pour se recentrer sur des métiers stratégiques. Parmi ces métiers, le stockage. Pour relancer cette activité, HPE a fait un rachat surprise cette semaine en déboursant 1,2 milliard de dollars pour acquérir le spécialiste du stockage Flash, Nimble Storage. Une opération qui permet à HPE de conforter sa place de n° 2 mondial du stockage externe.
La force commerciale de HPE devrait doper les ventes de Nimble. L’entreprise était en effet entravée par sa petite taille. Mais pas par la qualité de son offre qui propose par exemple la déduplication (ce que n’offre pas Dell-EMC sur son milieu de gamme) ou des algorithmes prédictifs pour prévenir les pannes et les dégradations de performance des baies.
HPE pourrait même reprendre cette technologie prédictive comme brique centrale d’une nouvelle solution de supervision capable d’analyser le bon fonctionnement de l’ensemble des composants d’une infrastructure.
Bref, un bon rachat à bon prix (comparé aux 2,4 milliards déboursés pour 3Par). En janvier, HPE avait racheté le spécialiste de l'hyperconvergence Simplivity pour 650 millions de dollars.
Rapprochement IBM – Salesforce : importance majeure des accords mineurs
Présenté comme majeur, le rapprochement (lui aussi surprise) de Salesforce et d’IBM entamé ce lundi est en fait, pour l’instant, mineur. Mais, pour reprendre un titre de Ptiluc, il ne faut pas sous-estimer « l’importance majeure des accords mineurs ».
Le point le plus intéressant semblait être « une rencontre » entre les Intelligences Artificielles Einstein (Salesforce) et Watson (IBM). Mais dans le détail, cette « intégration » (sic) est surtout la possibilité pour Einstein de nourrir ses analyses avec des jeux de données de Watson (météo, habitudes d’achat).
Autre atout pour l’éditeur de CRM, précisé à la télévision américaine par son PDG, Salesforce pourra utiliser le savoir-faire de Big Blue en intégration de systèmes, étendre son infrastructure en comptant sur les datacenters et les capacités Cloud d’IBM. Vu du côté d’IBM, Salesforce devient donc un client privilégié de son IaaS et de son PaaS. Pour mémoire, Salesforce a passé le même genre d’accord avec AWS pour son IoT Cloud.
Enfin, IBM devient client de Salesforce Service Cloud.
Pour la rencontre des AI, il faudra encore attendre un peu pour savoir ce qu’elle signifie exactement. Les capacités prédictives (supply chain ou maintenance), de support métiers (bots assistants) ou de personnalisation automatisée des offres et des actions (« next best offer ») sont en effet présentes, sur le papier, aussi bien chez Watson que chez Einstein. L’accord n’en reste pas moins intéressant et pourrait déboucher sur d’autres synergies. Reste à savoir lesquelles. Début de réponse au « deuxième semestre 2017 ».
Google et SAP se disent oui
Les deux géants de l’IT Google et SAP, complémentaires dans leurs offres B2B, ont officialisé un rapprochement stratégique ce mardi lors de l’évènement Google Next 2017.
La base In-Memory HANA est dorénavant certifiée sur Google Cloud Platform. Les intégrations entres les outils SaaS de coopération et de bureautique de Google (G Suite) et les solutions SAP sont facilitées. Et SAP pourra s’appuyer sur la bibliothèque de plus en plus fournie de services analytique, de Machine Learning et d’AI de Google.
Un accord gagnant-gagnant qui montre la volonté de SAP d’être un acteur Cloud et celle de Google d’être un acteur B2B.
Digora et Equinix se disent oui aussi
Mercredi, deux semaines après un changement de capital qui le renforçait déjà dans le Cloud, Digora a annoncé qu’il s’associait avec Equinix pour « proposer des services Cloud innovants » en France.
L’ESN spécialiste des solutions Oracle et de la gestion des données entre dans le Programme Revendeur du fournisseur mondial d'interconnexions et de datacenters. « Avec Equinix nous avons le partenaire idéal et la meilleure plate-forme pour gérer les applications de nos clients grands comptes et ETI, quels que soient les fournisseurs du marché, Oracle Cloud, Microsoft Azure, Amazon AWS », se félicite Gilles Knoery, Directeur Général de Digora.
Digora et Equinix sont également reconnus dans l’écosystème Oracle. Avec ce partenariat, les deux acteurs vont mettre leurs forces en commun (techniques, marketing et commerciales) pour migrer des solutions Oracle vers le IaaS et le PaaS d’Oracle Cloud.
Avec cet accord, l’ESN française devient de plus en plus Cloud et de plus en plus fournisseur de solution bout en bout.
OVH : Octave Klaba reprend les rênes de l’opérationnel
Le français OVH, hébergeur et fournisseur de services Cloud de plus en plus mondial, a changé sa gouvernance ce lundi. Son co-fondateur, Octave Klaba, reprend son poste de PDG. Il remplace Laurent Allard qui, lui, devient Vice-Président du Conseil d’Administration.
Laurent Allard va créer et diriger un « Comité stratégique » dont la mission sera « la définition de la stratégie, le pilotage du planning stratégique […] et les alliances stratégiques ». Logique.
Quant à Octave Klaba, il supervisera l’exécution de cette stratégie. Il reste également en charge de la technologie. Et Président du Conseil d’Administration.
« Cette nouvelle organisation permettra de relever un double défi : renforcer la vision long terme de développement et doter OVH du modèle opérationnel le plus efficace », résume le communiqué officiel du groupe.
DevOps et sécurité : CA rachète Veracode pour 640 millions
Lundi, CA Technologies a racheté Veracode, l’éditeur d’une plateforme Cloud de test de la sécurité des applications. Cette opération à 614 millions de dollars doit lui permettre de se renforcer sur le marché du DevOps.
A l’automne dernier, certains observateurs anticipaient une entrée en bourse de Veracode d’ici à 18 mois. En mettant la main sur cette pépite fondée en 2006 avant cette introduction, CA crée un nouveau lien entre ses offres de sécurité et de DevOps (le fameux DevSecOps) tout en renforçant ses activités SaaS.
AI & Machine Learning : Fujitsu met 6 milliards de yens pour bénéficier du « Made in France »
Alors que l’AI est aujourd’hui dominée par des acteurs américains, ce qui n’est pas sans poser des problèmes de compétitivité voire de souveraineté nationale, le japonais Fujitsu s’est engagé jeudi à investir 50 millions d’euros sur 5 ans dans « la transformation digitale en France ».
L’AI est au centre de cet investissement. « La France bénéficie d’un solide écosystème en matière d’Intelligence Artificielle », confirme le japonais.
Concrètement, Fujitsu va ouvrir un Centre d’Excellence au sein de l'incubateur de l'École Polytechnique qui collaborera avec les unités de recherche et de développement commercial du Groupe Fujitsu autour du Machine Learning, du Deep Learning et du Natural Language Processing.
Autre pan de cet investissement, Fujitsu et l’Inria mettront en place un programme de recherche conjoint pour développer « de nouvelles technologies d'apprentissage de l’Intelligence Artificielle, basées sur les mathématiques et l'informatique de pointe ». Cette collaboration mettra l'accent sur l'interprétation des données issues de l’IoT.
Ces accords ont été signés sous l’égide du Premier Ministre français et du Président de Fujitsu. Leurs résultats seront intégrés aux offres de Fujitsu et commercialisés par lui.
Dans ce cadre éminemment politique, Fujitsu a rappelé - la main sur le cœur - son attachement pour la France via ses rachats de RunMyProcess et de UShareSoft, et via sa collaboration avec le spécialiste du SDS, Scality. La multinationale nippone s’est également engagée à inviter le gouvernement français au Fujitsu World Tour, prévu à l'été 2017, « pour faire un point d’avancement sur ces initiatives »