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L'adoption de Windows 10 patine
L’offre de mise à niveau gratuite par Windows 10 a donné un coup de fouet à son adoption, l’an passé. Mais aujourd’hui, les entreprises s’accrochent à Windows 7 aussi longtemps que possible.
L’adoption stagne et certaines organisations repoussent leurs projets de migration de Windows 10 en raison de préoccupations persistantes. Le dernier opus du système d’exploitation client de Microsoft a profité d’une adoption rapide lors de son initial lancement. Et l’éditeur n’a pas manqué d’affirmer qu’il s’agissait là d’un record historique. Mais pour les entreprises qui restent à Windows 7, les questions concernant le contrôle des administrateurs sur les mises à jour automatiques et le support des applications patrimoniales restent ouvertes. « Windows 10 n'a pas fait ses preuves », estime Jim Davies, directeur informatique d’Ongweoweh Corp. : « je ne passerai pas à un nouveau système d’exploitation tant qu'il ne sera pas éprouvé. Nouveau ne rime pas toujours avec meilleur ».
En février, la part de marché de Windows 10 a légèrement reculé, passant de 25,3 % à 25,19 %, selon NetMarketShare, qui collecte des données sur les systèmes d’exploitation utilisés par les internautes. Dans le même temps, celle de Windows 7 a progressé, de 47.2 % à 48.41 %.
A noter toutefois que 40 % des professionnels sondés en France dans le cadre de l’étude TechTarget sur les projets d’investissement des entreprises en 2017 ont mentionné leur intention de migrer cette année vers Windows 10. De quoi en faire clairement l’un de leurs priorités.
Problèmes avec Windows 10
Lorsque Microsoft distribue une mise à jour pour Windows 10, l'utilisateur n'a aucun mot à dire lorsque le téléchargement et l'installation se produit. Le PC peut automatiquement télécharger une mise à jour et redémarrer lui-même tandis que l'utilisateur est en cours de travail sur quelque chose. Les administrateurs peuvent temporairement reporter ces mises à jour et les restreindre à certains moments de la journée, mais sans pouvoir les contrôler complètement.
Un problème distinct s'est produit avec l'arrivée de la mise à jour anniversaire de Windows 10 en août dernier, lorsque le système d'exploitation a cessé de reconnaître certaines applications tierces, y compris des logiciels antivirus essentiels. Du fait de ces problèmes, Jim Davie estime que Windows 10 n'est pas prêt pour les entreprises.
Migrer vers un nouveau système d'exploitation peut être un casse-tête en soi. Les services informatiques doivent largement le tester, vérifier la compatibilité avec les applications existantes et déployer le système pour tous les utilisateurs. Le nombre d'utilisateurs dans une organisation et le nombre d'applications héritées qu'il utilise affectent la durée du processus de migration. Sans compter le besoin d’accompagnement des utilisateurs. « La migration des systèmes d'exploitation peut être une transition très perturbatrice », constate Jack Narcotta, analyste chez Technology Business Research. « Microsoft a essayé de le rendre aussi facile que possible, mais c'est encore un processus perturbateur ».
Ongweoweh Corp utilise des applications financières qui ne fonctionnent que sous Windows 7, et pour Jim Davies, c’est une raison de plus pour attendre avant de migrer vers Windows 10. Mais son entreprise devra commencer à planifier l’abandon de Windows 7 avant sa date de fin de vie en 2020 : « lorsque nous seront obligés de quitter Windows 7, nous passerons probablement à Windows 10 à un moment donné ».
Windows 10 contre Windows 7
Bien que le recul de la part de marché de Windows 10 selon NetMarketShare puisse paraître négligeable, il reste encore une différence notable entre Windows 7 et Windows 10. Ce dernier affiche une part de parc installé considérablement inférieur à celle de son aîné, près de deux ans après son lancement.
Depuis que l’offre de mise à niveau gratuite vers Windows 10 expiré en juillet dernier, les organisations s’accrochent aussi longtemps qu’elles le peuvent à leurs PC plus âgés, observe Zeus Kerravala, fondateur de ZK Research : « vous avez besoin d'ordinateurs robustes pour exécuter Windows 10. Alors les organisations prolongent le cycle de vie de leurs ordinateurs un peu plus ».
En fait, selon lui, il est possible que les entreprises ne perçoivent pas de valeur ajoutée suffisante dans certaines nouvelles fonctionnalités telles que Continuum, Cortana et le navigateur Edge. Et de préférer rester avec ce qu'elles ont pour l'instant.