Après la « Modern BI », Gartner prédit une BI encore plus « disruptive »
Une nouvelle BI, à base d’AI et de Machine Learning, va faciliter encore plus que la DataViz l’utilisation des outils et automatiser les analyses de bout en bout. Cette tendance devrait remodeler le marché dans les années à venir. Selon Gartner.
Vous connaissiez la « BI Moderne » ? Voici la BI « encore plus moderne » ou « Smart Data Discovery ».
Cette prochaine évolution – qui n’en est qu’à ses balbutiements – est au cœur du Magic Gartner 2017 de la BI que Gartner a publié la semaine dernière. Si l'dition 2017 confirme le changement radical d’évaluation que le cabinet avait fait en 2016, elle annonce surtout un retour en force des historiques qui surfent déjà sur une nouvelle vague analytique.
Une BI plus intuitive et graphique
Pour rappel, l’année dernière, les spécialistes de la BI en « self service » et de la DataViz avaient monopolisés les places de leaders. Cette tendance à la simplification de la BI (ou en tout cas vers une informatique décisionnelle plus tournée vers les métiers et les utilisateurs, et moins centrée sur l’IT) avait été baptisée « Modern BI » par Gartner.
Cette année se sont certes encore Microsoft (PowerBI), Qlik et Tableau qui dominent son évaluation technique. Mais, les acteurs traditionnels (SAP, SAS, IBM, Oracle, MicroStrategy en tête) ont réagi. Ils ont regagné du terrain en s’adaptant, lentement mais surement, aux exigences d’une BI plus intuitive, plus graphique et plus mobile. En tout cas suffisamment pour « convaincre leurs bases installées […] de faire fructifier des années d’investissements dans l’analytique ».
Des AI pour les simplifier toutes
Mais l’essentiel n’est plus là. Ces acteurs historiques pourraient eneffet reprendre leurs couronnes assez rapidement sur un tout autre terrain, à la faveur d’une « nouvelle, nouvelle » évolution.
« Une nouvelle vague d’innovation est en train d’apparaitre », prédit le Gartner. « Elle a un potentiel de rupture aussi important (voire plus important) que l’arrivée de la BI de type DataViz ».
Gartner part d'un constat : la Modern BI n’est pas la panacée. La BI - même « simplifiée » - reste complexe« La tâche qui consiste à transformer les données (data) en informations (insights) est encore largement manuelle et sujette à des erreurs d’interprétation », constate le cabinet. Ces travers sont aujourd'hui le fondement d'outils futurs qui vont chercher à les corriger.
Cette BI encore plus Moderne s’appuiera pêle-mêle sur une automatisation de bout en bout (de la préparation des données à l’explication des dashboards), sur des assistants (bot), sur des interfaces dynamiques (qui s’adaptent en fonction de l’utilisateur ou d’autres critères) et sur des requêtes sémantiques (requêtes en langage naturel).
« Cette découverte intelligente de données (Smart Data Discovery) – qui commence à être introduite par IBM Watson et BeyondCore (racheté par Salesforce) – exploitent le Machine Learning pour automatiser toutes les étapes de la BI », synthétise le Gartner. Elle devrait être au cœur des efforts des éditeurs de BI en 2017 et dans les années à venir.
La contre-attaque
Or dans ce domaine, les historiques ont une longueur d’avance. Voire plus.
« En parfait adéquation avec le Dilemme de l’Innovateur, la plupart des acteurs de la BI traditionnelle (IBM et SAP par exemple) ont été lents à s’adapter à la rupture provoquée par la Modern BI. […] Mais les champions de ce type de BI - Tableau, Qlik et TIBCO Spotfire – sont à leur tour confrontés à ce dilemme : doivent-ils investir dans cette nouvelle vague ou dans la consolidation de leurs plateformes ? ».
Le dilemme est d’autant plus grand que ces évolutions découlent toutes de l’Intelligence Artificielle. Or cette technologie exige des investissements massifs, pour ne pas dire pharaoniques.
Les grands éditeurs sont certainement les mieux placés pour mener à bien cette R&D complexe. Voire les seuls à pouvoir le faire. Un simple exemple : il n’y a quasiment pas un « bot conversationnel » qui ne s’appuie aujourd’hui sur une des plateformes des GAFA.
Ces géants de l'IT (Oracle, SAP, IBM, Microsoft, Salesforce voire MicroStartegy) sont en tout cas mieux positionnés que leurs jeunes concurrents, aux ressources financières plus limitées. Ce qui laisse à penser qu’ils ne seront pas écartés trop longtemps de la liste des leaders de Gartner.