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Adobe veut simplifier la signature électronique
Coup de jeune pour Adobe Document Cloud, l'offre dédiée à la gestion documentaire d'Adobe. Son volet signature électronique évolue vers les standards ouverts et une utilisation "sans desktop", totalement mobile.
L'éditeur californien vient de révéler les nouveautés qui marqueront la nouvelle version d'Adobe Document Cloud dans le domaine de la signature électronique. L'intégration des terminaux mobiles est la priorité numéro 1 mais les utilisateurs de Microsoft SharePoint ont aussi bénéficié des égards d'Adobe. Désormais, la signature électronique est totalement intégrée à la plateforme collaborative Microsoft, que ce soit dans sa version classique on-premise ou via l'offre Cloud SharePoint Online d'Office 365.
Adobe a fondu son offre Adobe Sign au cœur de la plateforme Microsoft si bien que la signature électronique des documents est totalement intégrée aux différents écrans SharePoint, éliminant ainsi une bonne partie des lourdeurs qu'impliquent les processus de signature traditionnels. Selon les chiffres publiés par Microsoft, SharePoint compte aujourd'hui près de 200 millions d'utilisateurs.
Adobe milite pour une standardisation des API de signature électronique
Dans ce souci de promouvoir la signature électronique au-delà de ses applications actuelles, Adobe mise sur le mobile afin de diffuser les usages de la signature électronique bien plus largement qu'actuellement.
L'éditeur travaille notamment à une standardisation des API des services Cloud de signature électronique conformes avec la réglementation européenne eIDAS. Adobe avait initié le Cloud Signature Consortium en juillet 2016 et, fort aujourd'hui de deux douzaines de membres, le consortium a publié la version 1 de ses spécifications techniques. Les partenaires, parmi lesquels Docapost / Certinomis et Universign pour la France, SwissSign et l'université de technologies de Graz en Suisse ou encore la Bundesdruckerei / D-Trust en Allemagne, se sont engagés à délivrer les premières implémentations lors du premier semestre 2017.
Potentiellement, une entreprise pourra donc choisir son prestataire conforme eIDAS, puis en changer ou éventuellement recourir à plusieurs fournisseurs internationaux sans devoir modifier ses applications. "Cela va aider nos clients à avoir plus de choix lorsqu'ils auront besoin de certificats numériques. Ils pourront recourir à n'importe quelle autorité de certification", a ainsi souligné Lisa Croft, chef de produit marketing d'Adobe. Si le nombre de partenaires dans ce consortium reste encore modeste, la version desktop d'Adobe Sign est pour sa part compatible avec 200 autorités de certification.
L'IA Sensei fait son entrée dans la gestion documentaire
Pour l'éditeur, ces offres de signature électronique 100% Cloud doivent permettre l'essor de la signature électronique à grande échelle, notamment en levant l'obligation pour les utilisateurs de détenir un token hardware ou même d'avoir un PC avec un logiciel de signature.
Adobe veut transformer les 7 milliards de terminaux mobiles en terminaux de signature électronique via une approche web sans client, mais aussi grâce aux apports de l'intelligence artificielle. "Cela va apporter la signature électronique aux 7 milliards d'utilisateurs de mobile qui n'y avaient pas accès jusqu'à présent avec une expérience utilisateur améliorée" a ajouté Lisa Croft. Pour l'éditeur, la signature via le Web et les mobiles vient en complément d'Adobe Acrobat qui reste l'outil de manipulation des documents de référence chez l'éditeur.
Pour la responsable marketing, parmi les éléments qui vont contribuer à l'amélioration de l'expérience client dans le processus de signature figure notamment l'intelligence artificielle. En novembre 2016, Adobe dévoilait lors de sa conférence utilisateur Adobe MAX 2016 la brique intelligence artificielle de son catalogue produit, Adobe Sensei. L'éditeur déclarait vouloir recourir à ce moteur d'intelligence artificielle dans ses diverses offres. C'est désormais le cas dans Adobe Sign.
Le logiciel exploite les algorithmes de Sensei en permettant à l'utilisateur de scanner un justificatif comme une carte d'identité ou un passeport, en le prenant en photo avec son smartphone. Sensei va automatiquement nettoyer l'image et l'ajuster sur le document lui-même afin que celui-ci soit chargé en base de données. Se livrant à une démonstration de l'application Acrobat Mobile, Lisa Croft souligne : "C'est un nouvel outil qui s'appuie sur Adobe Sensei et qui permet de prendre une image avec l'appareil photo du mobile. Le logiciel nettoie l'image, met en exergue les parties texte identifiées sur le document. Habituellement, le processus de scan ralentit les processus documentaires. Ici le document est immédiatement intégré dans le processus." En outre, Adobe permet l'installation d'un widget sur le mobile qui va afficher le statut des documents dans le processus sans même devoir ouvrir d'application.
Actuellement, ces solutions ne sont encore disponibles qu'en mode "preview", la disponibilité ne sera effective que dans quelques semaines. Document Cloud pour SharePoint Online devrait être mis en ligne dans le courant du mois de mars.