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En 2016, Atos tutoie les 12 milliards de chiffre d’affaires en surfant sur les tendances IT
Atos vient de publier ses résultats 2016. Le numéro deux français des ESN, derrière Capgemini, affiche un CA de 11,7 milliards d’euros, en progression de presque 10%. Son année 2017 devrait être placée sous le signe du Cloud, de l’analytique, du cognitif et de l’IoT.
La progression record des revenus d’Atos (9,7% exactement) doit être mise en perspective. En 2016, le groupe a bouclé plusieurs acquisitions : Unify, Anthelio, Paysquare et Komerçni Banka Smartpay. A périmètre constant (c’est-à-dire en comparant le résultat 2016 d’Atos à ceux de 2015 d’Atos et de ces sociétés), la progression est plus modestement de 1,8%.
Ceci étant, sa marge opérationnelle dépasse pour la première fois le milliard d’euros (1.1 milliards), en évolution de +20%. Quant au résultat net, il bondit de +40% à 567 millions d’euros.
Résultat, la trésorerie générée a quasiment doublé en un an (+47%) à 580 millions d’euros. Et même si elle a été absorbée par les 707 millions d’acquisitions, Atos dispose aujourd’hui de plus de 2 milliards de cash en banque. De quoi continuer ses emplettes en 2017.
Big Data & Cybersécurité en forte progression
« Nous avons dépassé tous nos objectifs financiers », se félicite Thierry Breton, PDG d’Atos. Pour lui, « la cybersécurité, l’automatisation, et l’analytique, reflètent les besoins croissant de nos clients ».
Par division, justement, les moteurs de la croissance d’Atos sont représentatifs du secteur IT dans son ensemble.
La principale progression sur 2016 se trouve dans sa division « Big Data & Cybersécurité », +12,8%. Mais ce secteur reste encore très minoritaire (6% de la facturation globale d’Atos).
« La demande pour les supercalculateurs est restée très forte afin de satisfaire les besoins croissants des clients dans les services de Big Data. De même pour l’encryptage, la gestion des accès et les solutions de tests intrusifs », précise Atos. « Les besoins ont également porté sur des centres opérationnels de Sécurité (SoC) pour des clients qui exigent un service 24 heures sur 24 avec une couverture mondiale ».
Un exemple de plus de la mutation des SSII vers un statut d’éditeur et de fournisseur de services clef en main.
Des activités historiques toujours solides
A l’inverse, avec plus de 50% du CA de l’ESN, les chantiers liés à l’« Infrastructure & Data Management » n’ont progressé que d’à peine 1%. En cause : la migration d’infrastructures classiques vers le Cloud.
« De nouveaux services tels que l’orchestration du Cloud, […] ont compensé la baisse des prix unitaires tout en améliorant la marge opérationnelle », analyse l’ESN. Cette tendance profonde vers le Cloud s’est surtout matérialisée sur le marché américain - d’après Atos - notamment dans la santé, les télécoms, et les médias.
Un peu à part, Worldline, la filiale de e-paiement s’est bien tenue (+3,7%) et représente plus de 10% du CA d’Atos.
Du côté des secteurs d’activité, l’industrie la distribution et les transports sont restés le plus grand marché du groupe (35% du chiffre d’affaires) malgré, là encore, une faible croissance de +0,6%.
« Atos a développé des offres dans les domaines de l’Industrie 4.0, des paiements numériques et de l’expérience client dans la distribution, ainsi que la digitalisation des moyens de transport », avance l’ESN qui espère capitaliser sur ces lignes de produits dans un avenir proche.
Le secteur public et la santé est toujours le deuxième marché d’Atos (28%) avec une croissance plus soutenue de 3,8%.
Dans ce domaine, la relation numérique des organisations publiques avec les citoyens et des institutions de santé avec leurs patients ont été les sujets les plus porteurs, au même titre que la gestion intelligente des villes (Smart Cities).
« La croissance a été forte dans le domaine de la Défense en France et en Amérique du Nord », complète Atos.
Connexes aux Smart Cities, les Smart Grids (distribution d’énergie) ont été au cœur de la croissance (+2% en 2016) du troisième business d’Atos « Télécoms, Médias & Services aux collectivités » qui représente aujourd’hui 20% de son CA. Un marché assez porteur en 2016 en partie grâce aux Jeux Olympiques.
Dernier marché clef, l’activité pour les Services Financiers (17% du CA d’Atos) a stagné.
D’un point de vue géographique, et tout comme Capgemini, ces résultats 2016 confirme qu’Atos est définitivement devenu un groupe international. Il ne réalise plus que 15% de son activité en France. Mais à la différence de son grand concurrent, il ne fait « que » 18% de son CA aux Etats-Unis (contre 30% pour Capgemini).
2017 : plus de Cloud, d’analytique, de cognitif et d’IoT
Pour 2017, Atos prévoit une croissance globale de 6% et une croissance organique « supérieure à +2% ». Autrement dit, une part de la croissance globale ne sera pas organique et devrait être réalisée grâce à de nouvelles acquisitions.
Quant au pipe, il est visiblement plein. « Le carnet de commandes s’est accru de +11,9% à 21,4 milliards d’euros à fin 2016 ». Ce stock de commandes représente 1,8 année de chiffre d’affaires grâce à une prise de nouvelles commandes record de 13 milliards d’euros sur l’année.
Atos semble donc bien positionné pour surfer sur « cette nouvelle vague numérique » pour reprendre l’expression de son PDG lors de la présentation en novembre de son « Plan Ambition 2019 ».
Ce plan affichait un objectif une croissance organique de 2% à +3% par an sur la période 2017-2019 (tout en maintenant ses marges).
Thierry Breton constatait pour l’occasion une « profonde "data-isation" des activités » des entreprises et identifiait les leviers de croissances de l’IT moderne.
« Nous allons nous concentrer sur notre Digital Transformation Factory fondée sur 4 piliers à très forte croissance : le Cloud, le Digital Workplace, SAP HANA et les solutions cognitives avec Atos Codex, pour transformer les données en valeur ajoutée ».
Lors des résultats 2016 présenté ce matin, Thierry Breton a confirmé que « les prévisions pour l’année 2017 étaient parfaitement en accord avec le plan triennal ».