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Revue de presse : les brèves IT de la semaine (17 février)
Le Maire de Munich n’aime pas Linux - Financement de Start-ups : Paris passe Berlin - Ford met 1 milliard dans l’AI - Un français à la tête de Google France - Talend : plus de revenus, plus de pertes - AWS persiste dans le SaaS avec un Skype-like - Trimestriel : Cisco continue à souffrir - Résultats 2016 : un Capgemini en pleine forme à l’assaut des Etats-Unis
LeMagIT revient chaque vendredi sur les actualités qui animent l'écosystème IT. Voici les brèves de notre revue de la semaine
Le Maire de Munich pousse à l’abandon de Linux
En finalisant en 2013 une migration de 10 ans de Windows/Office vers une alternative Linux/LibreOffice, la municipalité de Munich était devenue un symbole fort pour l’open source. La ville avait même par la suite rejoint la Document Foundation.
Mais les temps changent, et le nouveau maire de la ville – pourtant du même bord que son prédécesseur – a décidé de revenir sur cette décision.
Officiellement, les 18.000 utilisateurs équipés de postes open-source (sur les 24.000 postes de travail de la mairie) ne seraient pas satisfaits.
Le problème est que le rapport sur lequel s’appuie le Maire et réalisé par Accenture - pourtant « un partenaire de Microsoft », rappelle la Document Foundation - ne dit pas cela. Pour l’ESN (PDF), seule une minorité d’utilisateurs se plaindraient de LiMux (le Linux maison qui s’appuie sur Kubuntu) et de LibreOffice.
La principale source d’insatisfaction serait, en revanche, organisationnelle (un support IT trop complexe).
Bien qu’ayant commandé cette étude, le nouveau Maire n’a pas souhaité en suivre les conclusions – un classique des politiques. Il a au contraire fait signer par sa coalition, ce mercredi, un projet de retour au duo Windows/Office.
Après ce vote polémique, la première phase du projet consistera à étudier la faisabilité et le coût, puis à confirmer ou à infirmer la migration par un second vote.
Des sources journalistiques allemandes qui se sont procurées des extraits non publiques du rapport évoquent d’ores et déjà un budget initial de 6 millions d’euros et de 1.15 millions par an rien que pour les licences. Accenture souligne également que des couts supplémentaires sont à prévoir (l’ESN parleraient de plusieurs « dizaines de millions d’euros »).
A priori pas de quoi faire reculer le Maire dont les motivations réelles restent floues. Mais qui a semble-t-il pris une décision ferme et définitive (d’après ce qu’entrevoit son opposition).
Financement des start-ups : Paris passe devant Berlin
KPMG a sorti ce lundi son étude sur le financement des start-ups dans le monde. En 2016, les fonds de capital-risque ont injecté 127 milliards de dollars dans cette « économie de l’innovation ». Un recul de 10% par rapport à 2015.
Le nombre d’opérations a également chuté d’un quart. Dit autrement, les fonds sont beaucoup plus sélectifs sur les projets, mais ils y mettent plus de moyens (7.8 millions en moyenne sur 2015 contre 9.3 millions en 2016, +18.5%).
En Europe, la Grande-Bretagne est le pays du financement des start-upers avec 4.8 milliards de dollars investis. Loin, très loin devant l’Allemagne (1.9 milliard) et la France (1.6 milliards).
La France qui représente donc à peine 1.25 % de l’investissement mondial en capital-risque.
Dans le pays, Paris concentre 70% des financements (1.1 milliard de dollars) pour un peu plus de la moitié des opérations réalisées en 2016 (192 « deals »). Ce montant investi est en très forte hausse en 2016 (+22%) tandis que ses concurrents européens Londres et Berlin ont connu de très forts reculs (respectivement -16% et -140%).
Résultat, Paris est aujourd’hui la deuxième ville européenne du capital risque devant Berlin (1 milliards de dollars). La Ville Lumière reste néanmoins très loin derrière la brumeuse Londres (3.1 milliards de dollars).
Talend : plus de CA, plus de pertes
Le spécialiste de l’intégration de données Talend a publié ses résultats annuels cette semaine. Ils confirment que l’entreprise d’origine française est définitivement rentrée dans une logique américaine.
Malgré un chiffre d’affaires en forte hausse (+40%) à 106 millions de dollars, et une marge brute de 80 millions, l’ex start-up introduite en bourse l’année dernière affiche un résultat net négatif de plus de 24 millions de dollars (contre 22 en 2015).
En cause, des frais marketings et commerciaux qui explosent (+37%) à plus de 67 millions de dollars.
En résumé, en 2016 Talend s’est acheté des clients. Et il continuera à s’en acheter en 2017 puisque l’éditeur open-source prévoit un CA aux environs de 140 millions de dollars et une perte nette toujours aussi grande.
Résultats 2016 : un Capgemini en pleine forme à l’assaut des Etats-Unis
Capgemini a publié ses résultats annuels 2016 ce jeudi. Avec un CA, une marge opérationnelle, des résultats nets hors produit exceptionnel et un cash-flow en forte hausse, tout va bien pour la première des ESN françaises.
Surtout, pour l’année de ses 50 ans, Capgemini a passé la barre symbolique des 12 milliards d’euros de revenus. Ces bons résultats s’expliquent en partie par l’intégration, pour la première fois, de l’activité d’IGATE sur les douze mois de l’année (contre seulement un semestre en 2015).
Cette acquisition réalisée en 2015 fait aujourd’hui de Capgemini un acteur centré sur les Etats-Unis et beaucoup moins sur la France (ce marché « domestique » ne représente plus que 20% des activités de l’ESN). Deux acquisitions américaines officialisées le même jour – un spécialiste des logiciels pour assureur et un studio de Design – confirment cet état de fait.
Transformation numérique : Ford met 1 milliard dans l’AI
Ford va débourser la modique somme d’un milliards de dollars, sur 5 ans, dans une start-up de Pittsburgh spécialisée dans l’AI : ArgoAI. Annoncée le week-end dernier, l’idée pour Ford est de se renforcer dans les véhicules autonomes pour sortir un modèle en 2021.
L’équipe d’Argo AI, des anciens de Google et de Uber, et « ses talents en robotique » et en AI rejoindra celle de Ford qui travaille actuellement sur ses « systèmes de conduite virtuelle » à base de Machine Learning. Ford a été visiblement très attiré par l’agilité d’une petite équipe pour avancer plus rapidement sur ces problématiques.
Bien qu’étant à présent son actionnaire majoritaire, Ford entend laisser son indépendance à Argo AI. Mais pas trop quand même. « L'accent sera mis initialement sur le développement et la production des véhicules autonomes de Ford », précise le communiqué.
Ce n’est que dans un deuxième - et éventuellement - que Argo AI « pourrait vendre sa technologie sous licence à d’autre entreprises et à d’autres secteurs intéressés par les systèmes autonomes ».
Des constructeurs comme Tesla et Volvo proposent d’ores et déjà des « smart cars » à leurs clients. Et de nombreux autres en sont à des pilotes avancées : Renault, Nissan, Audi ou encore Mercedes-Benz ou General Motors par exemple, prévoit des modèles pour 2020. Sans oublier, évidemment, Google.
Trimestriel : Cisco continue à souffrir
Les activités traditionnelles de Cisco continuent de souffrir. C’est ce qui ressort de ses résultats trimestriels publiés mercredi.
La division commutation Ethernet a vu ses ventes reculer de 5 %, tandis que les routeurs plongeaient de 10 %, et l’activité Datacenter, autour des serveurs UCS, baisser de 4 %.
Les affaires de Cisco pourraient ne pas s’arranger de sitôt sur ses marchés clés avec la montée en puissance d’un Huwaei, le passage au Cloud de ses clients traditionnels (et son retard dans l’adaptation de son catalogue aux exigences des géants du Cloud) ou encore le ralentissement des investissements des opérateurs télécoms dont les déploiements 4G sont en train d’arriver à maturité.
Au rang des bonnes nouvelles, l’activité collaboration a vu ses revenus progresser de 4 % et le business Wi-Fi croître de 3 %. Et c’est encore une fois la sécurité qui connaît la plus forte progression avec un bond de 14 % de son CA.
Malgré la mauvaise passe actuelle de ses activités historiques, Cisco reste tout de même le leader incontesté du marché de la commutation et du routage. Sans oublier que le constructeur possède une trésorerie très confortable de plus de 70 milliards de dollars. De quoi voir venir et effectuer quelques achats défensifs ou offensifs (dans le stockage, l’hyperconvergence ou dans les réseaux radios).
AWS persiste dans le SaaS avec un Skype-like
En novembre 2016, Amazon avait mis la main sur une start-up de vidéo-conférence baptisée Biba Systems. En septembre 2015, elle avait acheté, cash, Elemental Technologies pour 500 millions de dollars – un spécialiste de l’encodage vidéo et du streaming multi-écran. Un an plus tôt, c’est presque un milliard qu’Amazon mettait sur la table, encore en cash, pour racheter Twitch, un service de streaming et de VOD de jeu vidéo, d'e-sport et d'émissions apparentées.
Tous ces éléments laissaient entrapercevoir un projet de nouveau service qui s’est finalement concrétisé ce lundi. AWS, la branche IT d’Amazon, s’est en effet enrichie en début de semaine d’une nouvelle offre de communication unifiée.
Baptisée Chime, ce concurrent SaaS de Skype (Microsoft), Spark (Cisco) et autres Hangouts (Google), témoigne de la volonté d’Amazon de compléter son Cloud d’une couche SaaS digne de ce nom. AWS est en effet le leader historique du IaaS, un acteur majeur du PaaS, mais il est un (petit) challenger sur le SaaS.
Dans cette catégorie applications d’entreprises hébergées, Chime vient compléter une offre très jeune composée de Workspace (Desktop as a Service), de WorkMail (une messagerie à la Gmail),et d'un Dropbix-like : WorkDocs.
Un français à la tête de Google France
Sébastien Missoffe, ex- vice-président de YouTube en charge des Contenus et des Opérations, va prendre la direction de la filiale française de Google. Il entrera en fonction le 1er avril. Son prédécesseur, en poste depuis 2013, est nommé directeur général en charge des grands comptes pour la région EMEA.
Chez Google depuis plus de 10 ans, Sébastien Missoffe est entré chez le géant américain en 2006, à Dublin, en tant que responsable commercial. Il est ensuite devenu directeur des ventes YouTube pour le marché EMEA ; avant de s’installer aux Etats-Unis en qualité de directeur commercial en charge des TPE & PME pour le marché américain.
Il est diplômé d’un MBA à l'INSEAD et de l’European Business School, et il a passé 9 ans chez L’Oréal dans des postes de finance, de vente et de marketing pour la division produits de luxe. Un profil de « super-vendeur » donc.