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Revue de presse : les brèves IT de la semaine (10 février)

Dassault Systèmes passe les 3 milliards d’euros - AWS passe les 10 milliards de dollars - Nokia limite la casse - Dell-EMC France : deux Stéphane remplacent un Hiller – IoT : naissance d’une Alliance pour la sécurité - HPE & Mesosphere : un triple bénéfice - Une « Vétéran » au Board du « jeunot » Talend - Un français à la tête de Viber

LeMagIT revient chaque vendredi sur les actualités qui animent l'écosystème IT. Voici les brèves de notre revue de la semaine.

AWS passe les 10 milliards de dollars

Amazon a publié ses résultats financiers 2016. Et donc ceux de sa filiale Cloud, AWS. Cinq points sont à retenir :

  1. Amazon Web Services dépasse la barre symbolique des 10 milliards de chiffre d’affaires (et même les 12)
  2. ce CA progresse de +55% en un an
  3. le résultat d’exploitation de la branche Cloud du e-commerçant dépasse les 3 milliards
  4. ce résultat double (+100%) par rapport à 2015
  5. en plus des revenus, la marge opérationnelle d’AWS progresse, elle aussi (elle était de 19% en 2015, elle est de 25% en 2016)

En conclusion, AWS se confirme comme le moteur de la rentabilité du groupe, alors même qu’elle représente moins de 10% de ses ventes (136 milliards en 216). Avec 3.1 milliards de bénéfices, la branche Cloud devance les 2.36 milliards de la boutique américaine d’Amazon. Quant à la troisième activité d’Amazon – les e-boutiques dans le « reste du monde » - elle affiche toujours une perte conséquente de 1.2 milliards.

Dassault Systèmes passe les 3 milliards d’euros

En France Dassault Systemes, la branche logicielle de l’avionneur Dassault, s’envole.

L’offre du numéro 1 des éditeurs hexagonaux est en pleine transition. Elle passe d’un modèle de licences (logiciel « en boites ») à un modèle plus Cloud, sur abonnement. Autre évolution, Dassault Systemes a complété ses traditionnelles solutions de modélisation 3D et de conception de produits. Il leur a ajouté des outils collaboratifs et des briques qui permettent de « traiter depuis l'idée d'un produit jusqu'à sa commercialisation et jusqu’à la vérification de son succès sur le marché », dixit Thibault de Tersant, Directeur Général Adjoint, interrogé par nos confrères de Boursier.com.

Avec cette plateforme unifiée plus complète (disponible sur site ou dans le Cloud), baptisée 3D Experience, Dassault Système s’attaque aujourd’hui à ce qu’il appelle des « industries de diversification » à forte croissance (semi-conducteurs, électronique, énergie, construction, biens de consommation).

Elle lui permet aussi de convertir ses clients d’une brique de la plateforme (la collaboration avec Enovia par exemple) à d’autres briques (la simulation virtualisée d’une chaine de production avec Delmia). Comme ce fut le cas pour Ericsson.

Certains clients ont « choisi les offre de Dassault Systèmes cloud, plutôt que du Autocad […] pour profiter de cet environnement intégré et collaboratif », se félicite Bernard Charlès, Vice-président du Conseil d’administration et Directeur général, dans les Echos.

Les résultats 2016 (PDF) suivent. Progression de 25% du chiffre d'affaires de 3DExperience en 2016. Un chiffre d’affaires global qui dépasse les 3 milliards d’euros (en hausse de 7%). Une marge opérationnelle stable de 31.2%. Et un résultat net de 640.3 millions d’euros (+11%).

Avec une trésorerie de plus de 2.4 milliards d’euros (+6.8%), Dassault Systemes ne s’interdit pas quelques acquisitions en 2017 pour aiguiser encore un peu plus son nouveau fer de lance.

Nokia limite la casse (mais pour combien de temps ?)

Selon que l’on verra le verre à moitié plein ou à moitié vide, on dira que les résultats 2016 de Nokia, publiés cette semaine sont encourageants ou préoccupants. Rappelons que 2016 est l’année de l’intégration d’Alcatel dans les comptes du finlandais.

Côté pile, l’équipementier a surpris les marchés. Malgré un quatrième trimestre en baisse, comparé à celui de 2015, Nokia est tout de même au-dessus des attentes avec un bénéfice sur la période de 940 millions d’euros (-25%) et un CA en recul de 13%. En clair, le finlandais a accéléré ses restructurations et son plan d’économies (1,1 milliard d’euros contre 800 millions prévus à l’origine).

Côté face, Nokia (avec Alcatel) n’a réalisé « que » 24 milliards de CA sur tout 2016. La structure Nokia + Alcatel avait généré 26,6 milliards en cumulé sur 2015. Le duo est donc peut-être en train de créer des synergies à marche forcée, mais il a tout de même perdu 12% de son CA.

Plus préoccupant encore, sur l’année 2016, Nokia (avec Alcatel) affiche un résultat net opérationnel en très net recul à 2.2 milliards (-25 %). Et l'ombre de Huwaei plane de plus en plus lourdement sur l'avenir de l'équipementier finlandais, tout comme sur celui de son voisin sudéois Ericsson.

Naissance de l’IoT Cybersecurity Alliance

AT&T, IBM, Nokia, Palo Alto Networks, Symantec et Trustonic se sont unis ce jeudi pour former l’IoT Cybersecurity Alliance.

Cette alliance aura pour double objectif « d’aider les clients à relever les défis liés à la cybersécurité » et de « démystifier la sécurité dans l’Internet des Objets » en partageant leurs meilleures pratiques 

« Chaque appareil connecté nécessite des conditions de sécurité très différentes. Il est essentiel que les membres de cette Alliance travaillent ensemble pour aider l'industrie à trouver les meilleures approches possibles », a justifié Bill O'Hern, Chief Security Officer d'AT&T.

Pour atteindre ses objectifs, l’IoT Cybersecurity Alliance s’est donnée trois missions principales : collaborer et étudier la sécurité de l'IoT par verticaux (voiture connectée, industrie 4.0, smart city, la santé, etc.), résoudre les problèmes de sécurité IoT couche technologique par couche technologique (paramétrage des objets, réseau, stockage cloud, confidentialité, etc.), et enfin sensibiliser et rendre accessible les solutions.

Accord HPE & Mesosphere : un triple bénéfice pour HPE

HPE a annoncé mardi un renforcement de son partenariat avec Mesosphere, le créateur d'Apache Mesos. L’accord prévoit que le constructeur livrera des solutions d’infrastructure conçues pour Mesosphere DC/OS, un OS de gestion et d’automatisation de clusters à grande échelle.

Cette alliance fait de Mesosphere un acteur clé de la refondation de HPE.

Le constructeur voit ici l’opportunité de mettre un pied sur le marché en pleine croissance des infrastructures pour les applications cloud et Big Data de nouvelle génération.

Mesosphere a aussi un rôle à jouer dans la vision qu’à HPE des infrastructures de cloud hybride et des applications multi-clouds. La technologie peut en effet orchestrer le mouvement de composants applicatifs d’une infrastructure sur site à une infrastructure publique. Et vice-versa.

Enfin, Mesosphere pourrait aussi jouer un rôle dans la stratégie de stockage d’HPE.

Dell-EMC France : deux Stéphane remplacent un Hiller

Christian Hiller, patron emblématique de l’IT, va quitter Dell-EMC France. Il sera remplacé par une direction bicéphale composée de Stéphane Barberet et de Stéphane Huet

Christian Hiller a été « formé » chez IBM France. Il a ensuite dirigé Sun Microsystems France, puis EMC dont il a été le président pour l’entité France (puis Europe) avant d’en laisser les commandes à Jean-Michel Giordanengo. Christian Hiller est alors devenu directeur des ventes monde de Documentum (toujours chez EMC).

Il était revenu en 2014, à la demande de Joe Tucci (CEO d’EMC), pour reprendre la place qu’il avait cédée à Jean-Michel Giordanengo et pour remettre de l’ordre dans la filiale qui avait perdu de sa superbe. Avec succès.

Quand EMC se fait racheter par Dell en 2015, il fait peu de doute que Christian Hiller a en tête de diriger la filiale France du nouveau groupe. Problème, le pays est alors découpée en trois divisions : Dell-EMC Entreprise (grands comptes), Dell-EMC Commercial (Channel, PME, secteurs public et parapublic, etc.) et le matériel Dell-EMC (PC, etc.).

Christian Hiller voulait a priori unifier la fonction de dirigeant de ces divisions. Et l’exercer. Il semble qu’il n’ait pas eu gain de cause. Son départ – a priori en bons termes (et avec un chèque conséquent) – n’est donc qu’une demi-surprise.

Stéphane Barberet (un « EMC », ex- Vice President & General Manager EMEA - Enterprise Content Division) dirigera l'entité Dell EMC Enterprise. Stéphane Huet (un « Dell », Vice-Président et General Manager Europe du Sud et en Europe) dirigera l’entité Dell EMC Commercial.

Une « Vétéran » américaine au Board du jeunot Talend

Lundi, Talend, le spécialiste français de l’intégration de données côté au Nasdaq depuis août 2016, a renforcé son conseil d’administration avec « l’expérimentée Nanci Caldwell » (sic), une cadre experte du marketing et de la vente de logiciels d’entreprise.

Ancienne vice-présidente exécutive et directrice marketing de PeopleSoft, Nanci Caldwell a aussi exercé ses talents pendant vingt ans chez Hewlett-Packard, où elle a travaillé au sein de différentes fonctions de direction marketing et ventes au Canada, aux États-Unis et à l’international.

Elle siège actuellement aux conseils d’administration d’autres acteurs de l’IT comme Citrix et Equinix. Une bonne recrue, donc, pour le « jeunot » franco-américain.

Un français à la tête de Viber

Tout comme la semaine dernière nous nous félicitions de l’arrivée d’un Telecom Paris à la tête de F5, nous nous réjouissons cette semaine de la nomination d’un ex- Centrale Paris comme PDG de Viber.

L’application de messagerie concurrente de Skype et de Hangout rachetée par le groupe japonais Rakuten sera désormais dirigée par Djamel Agaoua.

Ce français basé dans la Silicon Valley a fondé AchatPro (une plateforme SaaS d’approvisionnements fournisseurs) racheté par Hubwoo en 2008 pour 2.9 millions d’euros, puis B-Process (une solution SaaS de facturation) racheté par Ariba (aujourd’hui SAP) en 2011 pour 35 millions d’euros.

Il a ensuite dirigé une autre start-up française, MobPartner (publicité mobile) rachetée 58 millions d’euros par le chinois Cheetah Mobile en 2015. Les mauvaises langues diront que Djamel Agaoua est incontestablement un très bon vendeur. Les langues de Viber, bien sûr.

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