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Revue de presse : les brèves IT de la semaine (3 février)
LibreOffice dans le Cloud (pour les entreprises) - DBaaS : Oracle double ses prix (pour les autres) - Gfi : un CA de génie - IDC : +2% pour les dépenses IT 2017 en France - Un Telecom Paris à la tête de F5 - VMware : tous les voyants sont au vert - Slack contre-attaque dans les entreprises - AI : Apple change son fusil d’épaule - Début de la fin du roaming en Europe en juin - Le « Google français » lève quelques millions de plus auprès de la CDC
LeMagIT revient chaque vendredi sur les actualités qui animent l'écosystème IT. Voici les brèves de notre revue de la semaine.
LibreOffice dans le Cloud, mais que pour les entreprises
Un épisode de plus dans le feuilleton LibreOffice. Issue d’un fork d’OpenOffice après le rachat de Sun par Oracle, la suite bureautique libre - chapeautée par une fondation à but non lucratif (la Document Foundation) - est sortie mercredi en version 5.3.
Une version mineure en fonctionnalités mais majeure d’un point de vue stratégique.
Elle est en effet la toute première pierre fonctionnelle de la version cloud LibreOffice Online. On n’en est pas encore à un SaaS clef en main – qui ne verra a priori jamais le jour, la Document Foundation n’ayant pas vocation à gérer des infrastructures. Mais elle fournit les bases de l’édition collaborative de documents et elle réutilise le « moteur du cœur » de LibreOffice pour un hébergement Cloud.
Concrètement, LibreOffice Online est un service côté serveur qui doit être installé et configuré en ajoutant un stockage cloud et un certificat SSL (non inclus dans la solution). « Cela peut être considéré comme une technologie pour les clouds publiques des ISP, ou pour les clouds privés des entreprises et des grandes organisations », commente la Document Foundation.
Pour ce type déploiement, le code de LibreOffice Online est disponible en image Docker.
IDC : +2% pour les dépenses IT en France en 2017
IDC a sorti cette semaine ses prévisions (PDF) pour l’investissement IT en France en 2017. Pour le cabinet d’analyses, ces dépenses devraient progresser de +2% à 48,9 milliards d’euros dont 11,7 milliards seront consacrés à la transformation.
Ce qui signifie que 37 milliards (soit les trois quart) seront dépensés pour entretenir l’existant.
Les innovations qui impacteront le plus les DSI en 2017 seront prioritairement la sécurité « de nouvelle génération » et le Big Data. Puis viennent, sur un pied d’égalité : l’IoT, le cognitif (et l’AI), et la réalité augmentée (et virtuelle).
A noter que - toujours d’après IDC - un quart des applications professionnelles françaises seront passées dans le Cloud (SaaS) en 2017.
Un Telecom Paris à la tête de F5
François Locoh Donou, un ancien de l’École Centrale de Marseille et de Télécom ParisTech, a été nommé lundi nouveau PDG de F5 Networks.
Ce franco-togolais est également passé par Stanford, dont il est titulaire d’un MBA. Ce diplôme a certainement dû plus jouer dans le déroulé de sa carrière que ses études dans l’hexagone. Mais ce n'est pas tous les jours qu'un ancien d’écoles françaises accède à la présidence d'un acteur mondial majeur de l'IT. Ne boudons donc pas cette (petite) fierté.
François Locoh Donou était auparavant vice-président de Ciena.
DBaaS : Oracle double ses prix pour le Cloud des autres
Ce lundi, Oracle a modifié les conditions de tarifications de ses bases de données dans les Cloud de ses concurrents. L’information, relevée par un expert du licencing d’Oracle (Tim Hall) a été reprise par The Register.
La modification clarifie ce qu’Oracle entend par « vCPU » (les SGBD sont facturés sur cette base de processeurs virtuels) en fonction des Clouds. Il faut 2 vCPUs pour faire un cœur CPU réel tarifé sur AWS, mais un seul sur Azure (parité totale).
Mais, surtout, la modification retire le « Oracle Processor Core Factor Table ». Ce facteur qui était fixé à 0.5 permettait de ne payer que pour la moitié des cœurs réels tarifés. En clair, pour une Oracle DB avec 8 vCPUs sur Azure (ou 16 sur AWS donc), un DBA ne payait « que » pour l’équivalent de 4 cœurs réels.
En supprimant de facteur, Oracle double de fait ses prix si un DBA prend sa base chez ses concurrents.
Stratégiquement, cette décision - forcément impopulaire - est dans la continuité de la volonté d’Oracle de ne plus faire de « Generic Hosting ». C’est ce qu’expliquaient des experts / revendeurs Oracle au MagIT lors de l’OpenWorld 2016 à San Francisco.
Lors de cet évènement, Oracle avait fait du « AWS Bashing » sur les bases de données hébergées (DBaaS). Et pour cause, AWS est un revendeur officiel d’Oracle et lui prend une marge à chaque vente.
Oracle avait dans un premier temps passé ces accords de « Generic Hosting » avec Microsoft, Amazon ou Verizon alors qu’il n’avait pas de Cloud. Mais les choses ont changé. Oracle possède aujourd’hui un PaaS et un IaaS. Plus question de partager les revenus.
Ces accords (qui sont ultra-confidentiels) sont a priori arrivés à terme avec Microsoft et Verizon. Ces derniers peuvent toujours héberger une Oracle DB, mais la licence est achetée directement à Oracle par le client final.
Problème pour Oracle, l’accord signé sur le très long terme tiendrait toujours avec AWS. D’où cette volonté de rendre les offres du leader du IaaS moins intéressantes. Par tous les moyens (dénigrement, hausse des prix).
Autre bénéfices évident à cette augmentation, elle incite les clients à migrer vers son Cloud qui - de fait - devient « moins cher ». Oracle espère ainsi récupérer quelques revenus supplémentaires pour son IaaS (via son PaaS), au détriment de ceux de ses « amis » hébergeurs d’Oracle DB et néanmoins concurrents. Il n’y a pas de petits profits.
Collaboratif : Slack contre-attaque dans les entreprises
Alors que la guerre s’annonce féroce dans les suites professionnelles de collaborations (cf. le rachat de Trello par Atlassian, la refonte stratégique de Google Hangouts ou le lancement de Teams par Microsoft), le trublion Slack a sorti mardi une version spécialement dédiée aux entreprises et aux grands groupes.
Au menu de ce Slack Enterprise Grid : plus de contrôle pour l’IT, plus de sécurité, et plus d’outil de gestion réglementaire. Côté fonctionnalité, cette version permet de segmenter Slack par département (Marketing, Vente, Finaces) et d’interconnecter ces segments. D’où le nom de « Grid » (grille).
Fondé en 2009, Slack est aujourd’hui valorisée à 3.8 milliards de dollars. Sa déclinaison pour entreprise était attendue depuis 2015.
Gfi : un CA de génie (mais une marge en recul)
Mercredi, Gfi Informatique, la 11ème ESN françaiseen 2015, a publié ses résultats 2016. Son CA bondit de 894 millions en 2015 à 1.015 Milliard d’euros (+ 13,6 %). Cette croissance s’explique en partie par l’acquisition sur la période du groupe ROFF - spécialiste de SAP - et de Efron – une ESN espagnole. Mais même en pure organique, sa croissance reste de +8%.
En France la progression des revenus est de +9% sur l’année, la meilleure depuis 6 ans. Quant aux activités internationales, « elles représentent maintenant près d’un quart du total et nous permettent d’accompagner nos clients en Europe, en Amérique du Sud, dans les pays de l’Est et en Afrique » se félicite Vincent Rouaix, DG de Gfi Informatique.
Mais, prévient le groupe, avec un fort investissement et dans un contexte incertain, « la marge opérationnelle 2016 [NDR : qui sera communiquée plus tard] devrait être en léger recul », même si elle a progressé en valeur. « Ce palier temporaire dans la croissance de la profitabilité ne remet pas en cause l’objectif d’amélioration en 2017 », veut rassurer le communiqué de Gfi.
VMware : tous les voyants au vert
VMware a publié ses résultats annuels ce lundi. La filiale de Dell-EMC reste en effet cotée même si sa maison mère s’est retirée de la bourse. Parmi les chiffres clefs à retenir sur 2016, le CA de l’éditeur dépasse les 7 milliards de dollars (+8%) et son bénéfice net bondit pour passer largement la barre du milliard de dollars à 1.186 Md$ (+18%) qu’elle tutoyait en 2015.
Chose intéressante, toutes les activités progressent, que ce soit les historiques (virtualisation) que les plus récentes (VDI, gestion des terminaux mobiles, administration et supervision de clouds). Une bonne année 2016 donc pour VMware. Logiquement, sur la période, son cours de bourse a pris 75%.
AI : Apple change son fusil d’épaule et joue la collaboration
Cette semaine Apple n’a pas payé l’amende de 13 Milliards d’euros qu’il devait à l’Irlande (et que l’Irlande ne voulait pas qu’il lui paye). Mais dans l’IT B2B c’est plutôt son entrée dans le groupe de reflexion « Partnership on AI » que l’on retiendra.
Tom Gruber, le responsable de Siri, siège désormais au Board of Trustees au côté d’autres membres de l’IT venus de Google (et de DeepMind), d’Amazon, de Microsoft, de Facebook, d’IBM et d’une autre association de recherche à but non lucratif OpenAI.
Le but de cette association créée en septembre 2016 est de mettre les recherches sur l’intelligence artificielle en commun et de les rendre publiques, de déterminer les bonnes pratiques à adopter, et de mener des réflexions sociétales sur les retombées de l’AI.
Cette démarche d’ouverture n’est pas toujours celle d’Apple. Loin s’en faut. Mais son adhésion montre que, sur ce sujet de l’AI en tout cas, Apple change son fusil d’épaule et accepte de jouer la carte de la collaboration sur un sujet qui dépasse largement les assistants vocaux.
Telecom : le début de la fin du roaming en Europe le 15 juin
A partir du 15 juin 2017, les tarifs de gros en matière de roaming seront fixés réglementairement par Bruxelles. Ils seront de 3,2 centimes par minute pour la voix et de 1 centime par SMS.
Les frais appliqués à la data connaîtront un barème dégressif sur 5 ans (de 7,70 euros par Go au 15 juin 2017 à 2,5 euros au 1er janvier 2022).
C’est ce qu’ont décidé mercredi le Parlement Européen et le Conseil et la Commission. Ce barème doit à présent être approuvé par le Parlement et par le Conseil de l’Europe. Les opérateurs devraient ensuite démarrer un travail préparatoire pour la mise en place de ces tarifs.
Si elles se confirment, ces nouvelles régulations permettront au citoyen européen de passer des appels, d’envoyer des SMS ou d’utiliser Internet pour un prix identique à celui qu’il paye dans son pays.
Une évaluation sera menée à mi-parcours (décembre 2018) pour déterminer les diverses conséquences de cette décision.
Le Google français lève quelques fonds auprès de la CDC
Qwant, le moteur de recherche français concurrent de Google qui se veut plus respectueux de la vie privée, a levé 18.5 millions d'euros ce jeudi, principalement auprès de la Caisse des Dépots et Consignations (15 millions pour la seule CDC).
C'est bien. Mais cela reste peu. Si cette levée avait eu lieu en 2016, elle n'aurait pas figuré dans le top 10 des financements de start-ups de l'année.
Cela reste toujours mieux que rien, diront les optimistes. Trop tard pour rattraper Google sur un domaine IT devenu stratégique (en témoigne l’importance du SEO pour tous les professionnels du numérique), diront les pessimistes, et donc à perte.
Créée en 2013Qwant a doublé son nombre de visites en 2016. La CDC et le groupe de presse allemand Alfred Springer en possèdent désormais chacun 20% du capital. Ses fondateurs restent majoritaires.
La start-up est aujourd’hui valorisé à 70 millions d’euros. Rappelons qu’il existe un autre moteur de recherche français Exalead. Dassault systèmes avait déboursé 135 millions d’euros pour le racheter en 2010.