Entreprise DU FUTUR liste les clefs d’une transformation numérique réussie
La 2ème édition du Congrès réunissait plus de 2.000 décideurs. Cet évènement est conçu comme une plateforme accélératrice d’innovation. L’occasion de faire un point détaillé sur la mise en place de la mutation numérique et le financement de l’innovation.
Management, DSI, directions métiers: la transformation numérique rebat les cartes à tous les niveaux dans l’entreprise. Que ce soit pour les PME, les ETI ou les start-ups, cette mutation indispensable nécessite un engagement résolu de la direction générale et une implication de tous les métiers. Le Congrès Entreprise du FUTUR, qui s’est tenu à Lyon le 19 janvier, a permis de mettre à jour quelques facteurs clefs de réussite pour les projets d’innovation.
Rapidité, implication, retour du terrain, soutien : les clefs de la réussite de l’innovation
« L’investissement va au-delà de la simple métrique. Nos commerciaux accèdent aujourd’hui en tous lieux et quand ils le souhaitent à l’information produit et clients. Ils étaient auparavant externalisés et avec peu de contacts. Les bénéfices de la transformation numérique pour nos collaborateurs sont la transparence, la reconnaissance grâce à une vraie collaboration» affirme Emmanuel Gagnez, PDG de Sammode, spécialiste de longue date de l'éclairage industriel en environnement hostile.
Selon lui « le gain de temps acquis grâce aux outils numériques peut être mis à profit par les commerciaux pour approfondir la relation client. Cela dit, on ne décrète pas une innovation commerciale ».
La rapidité accrue de la mise en place des projets numériques est un des principaux marqueurs.
«Nous avons installé un CRM en 3 mois pour les forces de vente. C’est déstabilisant pour les équipes mais indispensable. Ensuite, nous avons refondu le site web et mis en place une action de lead to order (de la prise de contact jusqu’à la commande). La transformation numérique est nécessairement transversale dans une entreprise » ajoute Christophe Albregue, Directeur digital marketing de Sokool, une société qui commercialise des abris de piscine.
Pour lui « trop de secteurs d’activité sont consanguins, il faut porter son regard au-delà de son métier ».
Souhait ou réalité ? L’implication et la consultation des équipes est un leitmotiv qui irrigue les déclarations des responsables.
«Nous collectons les retours du terrain, ainsi nous avons fait un appel interne à projets. Sur un millier d’idées nous en avons sélectionné 200 et au final 10 projets sont opérationnels.» indique Emmanuel Desanois, CDO et DSI du groupe Ortec, un des leaders des services à l’industrie, l’énergie, l’environnement et l'aéronautique.
Le DSI poursuit « la qualité et la sécurité sont essentiels dans notre métier, en relation avec des confrères, mais je dois aussi penser business avec mon équipe. Ce n’est pas facile mais c’est indispensable. Il faut donner du sens à notre action et cela, sur un horizon à 5 ans»
Sources et diversification du financement : l’autre facteur clef du succès
Il y a beaucoup de start-ups en France mais peu d’entre elles survivent après la première phase de développement. L’une des raisons est qu’elles ne trouvent pas de financement lors de l’étape la plus délicate, juste après l’amorçage. Outre la nécessité évidente de tenir compte des besoins du client et de travailler sur un business plan crédible, le facteur humain et le facteur chance sont aussi des données qui peuvent emporter la décision d’un financeur.
Dans la table ronde «Oser de nouvelles approches pour financer l’innovation et le développement », Fabrice Plasson, Président et co-fondateur d’Amoeba, qui vend un biocide innovant (désinfectant qui tue les micro-organismes dangereux et les parasites) est revenu sur son expérience. « En juillet 2010, j’ai contacté le CIC et rencontré à cette occasion Maria Paublanc, directrice régionale du CIC. Pour des raisons familiales, elle connaissait bien le secteur d’activité dans lequel je voulais me développer. Nous avons reçu un prêt de 50.000 € et aujourd’hui notre valorisation est de 200 Millions d’euros».
Fabrice Plasson pointe aussi le rôle clé du fondateur. «Quasiment toutes les entreprises meurent par leurs leaders, pas par un mauvais choix technique» avance-t-il.
Pour répondre à cette problématique clef du financement, un partenariat entre Acies Consulting (financement de l’innovation), et Axandus (accélérateur industriel dans la mécatronique, l’énergie, les transports) témoigne qu’il est possible de réussir des symbioses bénéfiques pour l’écosystème innovant français.
Bruno Demortière, PDG d’ACIES explique qu’il indentifie «les sources de financement en France et à l’international et [qu’il] recherche des partenaires dans le cadre des projets de R&D ». D’où ce partenariat fructueux avec Axandus.
Jean-Baptiste Yvon, co-fondateur d’Axandus revient sur les bénéfices d’une telle collaboration entre un financeur et un accélérateur industriel. «Les startups ont besoin de conseils et d’appuis pour développer leur idées, les prototyper et les commercialiser afin d’accélérer pour acquérir la taille critique. Nous avions une longue expérience en développement, production et commercialisation, acquise au sein de l’équipementier automobile EFI Automotive. Ainsi, Axandus a aidé de nombreuses start-ups à bien franchir le pas décisif ».
Bruno Demortière conseille de diversifier les sources de financement parmi lesquels figurent les incubateurs, les accélérateurs d’activités, les fonds publics, les fonds d’investissement et les fondations d’entreprise.
Et de prévenir : « les entrepreneurs qui réussissent ne sont pas forcément très bons dans un domaine spécifique. Ils sont très souvent moyens dans tous les domaines, comme la technique et le marketing. Travailler sur le business-model doit être une priorité».