IBM s’appuie sur le Crédit Mutuel pour cibler le marché de la monétique en France
Les deux partenaires ont décidé d’unir leurs forces dans une co-entreprise et de développer de nouveaux cas d’usage et de nouvelles offres technologiques dans un centre d’innovation commun.
Pour mieux toucher le marché de la monétique et des automates bancaires sur le sol français, IBM a trouvé un allié de poids : Euro-Information, la filiale IT du Crédit Mutuel. Les deux partenaires de longue date, qui ont notamment collaboré autour du moteur cognitif Watson, ont décidé pour
cela de créer une co-entreprise dont l’ambition est de devenir un acteur de référence dans l’Hexagone sur ce marché spécifique de la monétique. Opérationnelle depuis le 1er janvier, cette co-entreprise, détenue à 51% par IBM et 49% par Euro-Information, sera dirigée par Franck Genries (en photo), déjà en charge des activités de Resiliency Services chez IBM France. A cela s’ajoute également un partenariat d’innovation entre les deux entreprises d’une durée de 7 ans qui doit faire émerger cas d’usage et nouvelles offres technologiques dans le secteur bancaire et monétique.
Dans le cadre de cette co-entreprise, « IBM aura en charge le pilotage opérationnel de la co-entreprise. IBM apportera son savoir-faire dans la gestion des transports de matériels et dans l’organisation des équipes terrain. Euro-Information, via sa filiale EIS (Euro-Information Service, en charge de la diffusion et de la maintenance de l’IT du parc installé, NDLR ), son savoir-faire dans l’industrialisation de la logistique », détaille un responsable d’Euro-Information à la rédaction du MagIT.
Si certes ces deux groupes se connaissent bien, cette co-entreprise doit inscrire ce partenariat dans la durée. Un choix de collaboration industrielle qu’IBM a déjà fait par le passé, même si la co-entreprise n’a pas été le modèle systématiquement. On se rappelle par exemple de la co-entreprise avec BNP Paribas ou encore celui, moins réussi, avec la SNCF (dans le cadre du projet Ulysse). Mais pour Big Blue, cette co-entreprise avec la filiale du Crédit Mutuel représente le modèle de partenariat le plus adapté pour remplir les objectifs des deux parties. Un partenariat prévu pour grossir, flexible, pragmatique et agile. « Pour pouvoir accompagner au mieux les clients, il est nécessaire de personnaliser les modèles », constate d’ailleurs Béatrice Kosowski, directrice générale Global Technology Services , chez IBM France.
Décliner l’offre sur la France
Il faut dire que pour IBM France, l’enjeu est de taille : percer sur ce secteur en France. « Le secteur des distributeurs bancaires est en forte croissance, confie Béatrice Kosowski. «Nous avons ainsi accéléré notre positionnement et notre capacité de proposition et de delivery. »
Car si IBM dispose d’une forte empreinte mondiale sur ce secteur – 170 000 DAB sont administrés par IBM -, le groupe doit encore se positionner sur le marché français. Cette co-entreprise avec un cadre du secteur bancaire local doit ainsi lui permettre « de se donner toutes les chances de réussir ».
« Dans le monde, IBM propose certes des offres de maintenance, d’administration ou de sécurité, entretient de rapports étroits avec les constructeurs de distributeurs (comme NCR) et assure un support de niveau 2 en Europe. Mais ce dispositif n’était pas présent dans l’Hexagone », raconte Béatrice Kosowski
Mais au-delà de cela, ajoute-t-elle, la tendance du marché est de réduire le nombre de prestataires. « Ce marché compte beaucoup de prestataires et de matériels qui ne cessent d’évoluer. Avec le Crédit Mutuel, on se dote d’une société qui permet opérationnellement de pouvoir proposer une prestation de bout en bout. » Du déploiement de nouvelle machine, des prestations de maintenance et de l’optimisation logistique.
Faire émerger des cas d’usage et des nouvelles technologies
Le Crédit Mutuel s’est quant à lui trouver un allié pour l’innovation. Cette accord permet à « Euro-Information et à ses filiales de disposer d’un partenaire pour développer des services de maintenance et d’installation », rappelle le responsable d’Euro-Information. Le centre d’innovation commun permettra au Crédit Mutuel de profiter de l’infrastructure mise en place par IBM depuis des mois : le Studio par exemple, installé à Bois-Colombes, où se croisent architectes, designers développeurs et experts métiers pour créer rapidement des prototypes. Mais c’est l’ensemble des méthodes de conception agiles (Design Thinking dans le vocabulaire d’IBM) , d’installations et de technologies qui entrent dans ce partenariat, nuance toutefois Béatrice Kosowki. Elle cite par exemple la maintenance prédictive, l’optimisation de tournées par des algorithmes ou encore l’intégration Watson au support utilisateur.
Le Crédit Mutuel s’appuiera ainsi sur IBM pour accélérer son innovation ; et IBM gagne un expert du métier pour cibler mieux le marché hexagonal - cela s'inscrit danns un processus de co-innovation désormais cher à IBM. Et ensemble, ils vont travailler à faire émerger de nouveaux services à valeur. De nouvelles offres dans les domaines du digital, de la monétique, du paiement mobile, du libre-service, de la sécurité et des objets connectés sont évoquées par Euro-Information. - même si finalement le Crédit Mutuel s’est déjà positionné sur le secteur des objets connectés, via ses filiales EPS (Euro Protection Surveillance) dans le domaine de la télésurveillance ou encore CM-CIC SALP, dans la maison connectée et la téléassistance aux séniors, IBM servira de catalyseur.
Le point clé de ce centre d’innovation : les solutions communes qui y naîtront pourront être réinjectées dans la co-entreprise et commercialisées par les deux parties, indépendamment.