Avec Trello, Atlassian s’ouvre un peu plus aux non développeurs
Atlassian dépense 425 M$ pour Trello et ses 19 millions d’utilisateurs. L’éditeur d’ALM compte aussi cibler les métiers, clés dans DevOps.
DevOps et l’agilité sont des mouvements transversaux dans une entreprise ; il faut aussi y inclure les métiers. C’est ainsi que pourrait être résumé la stratégie d’Atlassian, un acteur clé du monde de l’ALM (application LifeCycle Management) qui a décidé de s’extraire un peu plus des équipes de développements, son cœur de cible, avec le rachat de Trello. Et cette acquisition est importante pour Atlassian qui dépense quelque 425 millions de dollars pour cette jeune société.
Société australienne, Atlassian fait partie des cadres du marché de la gestion du cycle de vie des applications. Reconnue parmi les leaders du Magic Quadrant de Gartner, aux côtés de Microsoft et d’IBM, la société dispose d’un portefeuille applicatif que le cabinet d’analystes estime complet. Jira, son produit phare, propose ainsi une approche centrée sur la gestion pure de projet qu’il marie à des processus agiles. Toujours selon Gartner, cet outil est utilisé pour la gestion et le suivi de tâche ou encore le tracking de défauts. Les développeurs peuvent également collaborer autour de leur code via Bitbucket.
Atlassian propose aussi des briques de collaboration à travers les outils Confluence et Hipchat, qui avait déjà ouvert la société à des populations de non développeurs.
Trello, entre Jira et Confluence
Avec Trello, Atlassian souhaite combler le vide qui existe encore les workflows structurés de Jira et la collaboration libre de Confluence, résume Mike Cannon-Brookes, le co-fondateur d’Atlassian dans un billet de blog. Et d’ajouter : « Les outils d’Atlassian sont conçus pour que toutes les équipes puissent organiser, échanger et finaliser leurs travaux. Avec Trello au sein du portefeuille d’Atlassian, nous donnons aux équipes plus de choix en matière d’outils.»
Trello propose en effet un système Saas de tableaux sur lesquels s’épinglent des post-its virtuels (on parle de cartes) qui correspondent à une tâche en particulier. Les tableaux sont quant à eux découpés en planches qui détaillent les phases d’un projet. Une fois la première étape finalisée, la tâche est « accrochée » à une autre planche – et son évolution dans le cycle du projet ainsi tracée.
Cette mécanique, très intuitive, a positionné Trello dans des secteurs d’activités qui ne sont pas centrés sur les développeurs, comme les ressources humaines, le marketing, ou le juridique par exemple, comme le précise encore le co-fondateur d’Atlassian. Pour lui, Trello constitue d’ailleurs « un moyen fun » pour organiser la masse d’informations souvent désordonnées à la base de toute forme de collaboration.
Cette ouverture à de nouveaux profils (plus métiers donc), inhérentes à DevOps, est aussi une orientation choisie par Enalean, éditeur français de l’outil d’ALM Open Source Tuleap. Cette mouture permet aussi d’intégrer des profils métiers à la chaîne de conception logicielle, comme nous l’avait précisé Manon Midy, la directrice marketing de l’éditeur.
Notons enfin que Trello revendique quelque 19 millions d’utilisateurs, offrant à Atlassian un tremplin vers son objectif : celui d’atteindre les 100 millions d’utilisateurs de ses produits.