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Igneous délivre du stockage objet "as a service" mais "on premise"

Igneous Systems a conçu un système de stockage objet innovant qui lui permet de délivre des services de stockage objet sur des appliances déployées en mode managé dans les datacenters de ses clients. Le tout en s'appuyant sur une architecture à base de nanoserveurs ARM.

À l’occasion d’un récent tour de start-ups en Californie, LeMagIT a pu rencontrer Kiran Bhageshpur, le CEO et fondateur d’Igneous Systems, une jeune société basée à Seattle et qui propose une appliance de stockage objet innovante, compatible S3 et couplée à un modèle original de commercialisation. Bhageshpur dirigeait l’ingénierie d’Isilon avant de devenir vice-président de l’ingénierie de la société après son rachat par EMC en 2011.

À l’instar d’OpenIO avec son appliance SLS, Igneous Systems a développé la databox, une appliance de stockage objet en rack de 4U s’appuyant sur des nanoserveurs à base de puces ARM.

Une architecture à base de nanoserveurs

Ces nanoserveurs sont en fait des cartes électroniques conçues par Marvell, qui viennent s’insérer entre le disque dur et le châssis de stockage. Motorisées par une microdistribution Linux, ces cartes électroniques (ou « interposeurs » en langage Marvell) disposent sur leur première face d’un connecteur SATA femelle qui s’insère dans le disque dur. La seconde face de la carte embarque un second connecteur SATA, mâle cette fois, mais câblé de façon un peu particulière. Car si ce connecteur conserve le même aspect physique qu’un connecteur disque traditionnel, vu de la carte de fond de panier du châssis, il délivre en fait l’équivalent de deux connecteurs Ethernet.

Le châssis Databox lui-même est dépourvu de tout contrôleur. Il embarque deux commutateurs Ethernet Marvell assurant une connectivité redondante pour chacun des 60 nano serveurs du châssis. L’objectif de cette combinaison entre châssis Ethernet et nanoserveur attachés aux disques durs est de délivrer un stockage objet performant à un coût plancher en éliminant les coûteux contrôleurs x86 et en minimisant aussi les domaines de pannes et donc les opérations de maintenance. 

Du stockage objet « as a service »

La différence entre l’approche d’Igneous et celle d’OpenIO est que la firme délivre son infrastructure en mode managé, ce que la firme appelle une « zero Touch infrastructure ». Igneous installe ses appliances dans les datacenters de ses clients, mais en assure l’exploitation et la maintenance complètes via le cloud. La promesse du constructeur est de délivrer un stockage objet évolutif, 100 % managé et consommable comme un service à l’instar de ce que propose Amazon AWS avec son service de stockage S3.

La cible d’Igneous Systems est le marché des grandes entreprises qui ont besoin d’une grande capacité de stockage de type Amazon AWS S3, mais ne peuvent se risquer à stocker leurs données dans un cloud public. Les entreprises paient une souscription annuelle (40 000 $ par an par appliance de 212 To de données) et elles peuvent consommer la ressource de la même façon que si elle se trouvait dans le cloud. Selon Igneous la capacité et la performance de son stockage évoluent linéairement avec le nombre d’appliances mises en œuvre.

Des services distribués à venir

À terme, il semble que la firme n’entend pas se satisfaire de la délivrance de services de stockage de base. L’accroissement rapide de la performance des nanoserveurs attachés aux disques ouvre, en effet, la voie à une extension des capacités de la solution d’Igneous. On peut ainsi raisonnablement imaginer que la solution puisse s’enrichir d’un ensemble de microservices distribués à des fins de recherche, de filtrage de données ou d’analytique. Kerian Bhageshpur s’est refusé pour l’instant à en dire plus sur la feuille de route de l’entreprise. Ces microservices devraient en effet être dévoilés progressivement par la société.

 

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