AppDynamics : une feuille de route qui passe par les métiers
La société, en pleine IPO, a présenté en novembre dernier un énième moteur de suivi dont la vocation est de proposer des tableaux de bord pour les responsables métiers. Il s’agit là de connecter DSI et métier pour aligner les activités de l’entreprise sur les performances de l’infrastructure et des applications.
A la fin 2016, AppDynamics a décidé de placer les responsables métiers dans son radar. Ce spécialiste de la gestion et du contrôle des performances applicatives (APM – Application Performance Management) a ajouté en novembre un moteur de suivi à sa plateforme IQ dont l’ambition est justement d’établir des connexions directes entre les activités de l’entreprise et les métiers cœurs, et les performances des applications qui les motorisent. Mais, si jusqu’alors, ce lien était certes un des arguments clés d’AppDynamics, désormais, cela se traduit visuellement dans des tableaux de bord précis, façonnés par et pour les responsables métiers. Une façon pour AppDynamics d’élargir sa cible, qui jusqu’alors était centrée sur les DSI.
Ce nouveau module, nommé Business IQ, vient se ranger aux côtés de Map IQ, Baseline IQ, Diagnostic IQ, Signal IQ et Enterprise IQ, qui forment la plateforme App IQ de la société. Si, en effet, AppDynamics « écoutait » et monitorait le code et l’infrastructure IT d’une entreprise, c’est bien parce que la société était centrée sur les problèmes des DSI, rappelle Pejman Tabassomi, Senior Sales Consultant, chez AppDynamics. Seulement voilà : à l’heure de la transformation numérique, où l’IT (le numérique) est désormais au cœur du métier, difficile de séparer les deux, IT et métier.
Un langage commun aux DSI et métiers
Avec Business IQ, AppDynamics veut donc dé-silloter le monitoring des performances – qui jusqu’alors était opéré par les équipes IT et métier, chacune de leur côté – en proposant une vue agrégée, consommable par les métiers et l’IT. Un langage commun, rappelle d’ailleurs AppDynamics dans un communiqué de presse. Ainsi, alors que les métiers sont devenus des donneurs d’ordre en matière d’achats IT, pas question pour AppDynamics de se couper de cette cible qui devient désormais « un contact privilégié » pour la société, explique Pejman Tabassomi. En plus des DSI, tout de même, car au final il s’agit aussi « de faciliter la vie des DSI en ayant l’appui des métiers », nuance-t-il. Avec la transformation numérique, l’IT est le métier, d’où la nécessité de monitorer l’ensemble et de contrôler les investissements en contrôlant le fonctionnement, illustre-t-il.
Concrètement, Business IQ apporte l’analytique auprès des métiers via des tableaux de bord dont les indicateurs livrent des informations sur les performances commerciales de l’entreprise. AppDynamics va donc au-delà de l’infrastructure et du code, en permettant d’aligner ces composantes avec la très précieuse dimension business. Les métiers paramètrent donc leurs propres KPIs qu’il convient d’écouter. Cela peut être le nombre de personnes sur la page d’accueil, les temps de réponse, le type de panier, les taux d’abandon ou encore ceux de conversion. « On travaille avec les métiers sur le parcours clients », indique le responsable. Et lors d’événements types, comme par exemple l’abandon d’un client dans son processus d’achat, Business IQ identifie le contexte technologique et les éventuelles anomalies sur les applications et l’infrastructure.
IPO en cours
Le lancement de Business IQ, et donc de cette approche tournée vers les métiers, s’inscrit dans une phase clé de la société : l’entrée en bourse d’AppDynamics. La société a débuté la procédure qui mène à sa cotation sur les marchés boursiers américains. Une IPO avec laquelle AppDynamics compte lever quelque 100 millions de dollars, nous apprend le prospectus remis à la SEC, le gendarme des bourses US. On y apprend par exemple que les revenus d’AppDynamics suivent une courbe croissante d’une année sur l’autre (150,6 M$ en 2016 contre 81,9 M$ en 2015) mais que la société n’a pas encore atteint la rentabilité. Elle a en effet affiché une perte nette de 134,1 M$ lors de son exercice 2016. Les métiers, et Business IQ, pourraient bien jouer un rôle clé dans cela.