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Au 3e trimestre 2016, l'hyperconvergence a continué à gagner du terrain
Les ventes de systèmes hyperconvergés ont plus que doublé au 3e trimestre 2016, une progression qui se fait au détriment des systèmes convergés et intégrées. En mélangeant convergé et hyperconvergé, IDC et Gartner entretiennent toutefois la confusion sur le marché.
Cela n’étonnera personne : le marché des systèmes hyperconvergés a poursuivi sa croissance à un rythme soutenu au 3e trimestre 2016, tandis que celui des systèmes convergés reculait rapidement.
C’est ainsi que l’on peut résumer en termes simples, les résultats du récent tracker IDC sur les systèmes convergés. En termes simples, car le cabinet a une façon pour le moins tarabiscotée d’analyser le marché et de présenter ses résultats.
Comme Gartner, le cabinet d’études a pris la mauvaise habitude de mélanger dans un même sac systèmes convergés, architectures de références, systèmes intégrés et systèmes hyperconvergés.
Ce choix lui permet, dans les données transmises à la presse, de ne mettre en avant que les grands faiseurs comme Cisco, Dell EMC, HPE ou Oracle et de ne pas évoquer les acteurs montants de l’hyperconvergence. Une position qui devrait devenir de plus en plus intenable, d’autant que les systèmes hyperconvergents représentent désormais près du quart du marché mondial de ce qu’IDC appelle les systèmes convergés.
L’hyperconvergence progresse au détriment des systèmes convergés et intégrés
La principale conclusion d’IDC est que le « marché des systèmes convergés a progressé de 1,7 % au troisième trimestre ». Le moins que l’on puisse dire est que cette présentation est trompeuse.
Car selon la nomenclature pour le moins tarabiscotée du cabinet, ce marché inclut aussi bien les ventes de systèmes convergés, que celles des architectures de références, des plates-formes intégrées intégrées (type Exadata, Exalogic, SAP HANA appliances…) et des systèmes hyperconvergés (type VMware VSAN Ready Nodes, Nutanix, Simplivity…).
En fait pour se faire une vraie idée du marché, il faut décortiquer le peu de données livrées par le cabinet d’analystes. L’information principale est curieusement celle qui est fournie tout en bas de son communiqué : les ventes de systèmes hyperconvergés ont bondi de 104,3 % sur un an pour atteindre 570,5 M$. Dans le même temps, celles des systèmes convergés et des architectures de références pour systèmes convergés ont reculé de 11,4 %. Les ventes de plates-formes ont quant à elles reculé de 9,3 %.
La performance des différents acteurs reste difficile à évaluer
Faute d’une segmentation compréhensible de la part du cabinet d’analystes, il est difficile de savoir qui a vraiment laissé des plumes dans la transformation du marché. Dell EMC, par exemple, a stoppé son programme d’architectures de références VSPEX et a vu ses ventes de systèmes convergés et d’architectures convergées reculer de 9,6 % sur un an. Mais dans le même temps, la firme a vu ses ventes de systèmes hyperconvergés décoller. Il est fort probable que les ventes de systèmes Dell EMC VxRail, VxRack et Nutanix XC ont permis de compenser le ralentissement des ventes de systèmes VBlock et l’impact de l’arrêt du programme VSPEX. Mais avec les résultats communiqués par IDC, il est impossible d’en être certain.
Côté Cisco, les architectures FlexPod (développées avec NetApp) ont certes progressé d’un maigre 0,5 %, mais l’impact de l’arrêt de VSPEX et du ralentissement des Vblock a dû se faire douloureusement sentir. Et il n’est pas sûr que le lancement de l’offre hyperconvergée Hyperflex avec SpringPath ait suffi à compenser l’impact du désengagement progressif de Dell EMC de son partenariat avec Cisco.
Chez HPE, la situation est encore plus trouble. Selon IDC, le constructeur a vu ses ventes de systèmes convergés et architectures de référence chuter de 18,1 % à 247,8 M$. Dans le même temps, les ventes de plates-formes intégrées du constructeur ont progressé de 30,4 % à 71,5 M$. Mais faute de données sur les ventes de systèmes hyperconvergés du constructeur, il est difficile de savoir si HPE a pu compenser les quelque 38 M$ de CA égarés dans les systèmes convergés et plates-formes intégrées…
Le flou est encore plus total pour Oracle, IDC ne publiant que les données sur la performance du constructeur sur le marché des plates-formes intégrées, où ses ventes ont reculé de 9,3 % sur un an.
Tous les gagnants ont tenté leur chance...
Et Nutanix, Simplivity et autres acteurs montant de l’hyperconvergence ? Là, la situation est encore plus simple : IDC ne fournit aucune donnée publique. Quant à Gartner, son dernier Magic Quadrant mélange allégrement systèmes convergés et hyperconvergés, ce qui permet à pas moins de sept sociétés de clamer qu’elles font partie des leaders du marché (HPE, Dell EMC, Nutanix, Simplivity, Oracle, Cisco et NetApp). À ce point, autant dire que la façon qu’ont IDC et Gartner d’analyser le marché de la convergence et de l’hyperconvergence rappelle un peu le slogan de la Française des Jeux : tous les gagnants ont tenté leur chance…