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Revue de presse : les brèves IT de la semaine
Ce 23 décembre : l’État veut réguler les algorithmes - HPC : ARM rachète Allinea - Les sanglots longs de Violion Memory - Cybersécurité : Accenture achète français - Salesforce intègre sa DMP à marche forcée - Désertions en chaîne à la tête de Twitter
LeMagIT revient chaque vendredi sur les actualités qui animent l'écosystème IT. Voici les brèves de notre revue de la semaine.
L’État veut réguler les algorithmes
Les algorithmes sont de plus en plus présents (AI, recommandation, choix d’itinéraires, etc.). Ils sont en quelque sorte « la clé de voûte et à la fois le talon d’Achille de la révolution numérique ».
Car cette présence pose aujourd’hui de nombreuses questions à la société.
La première d’entre elles est celle de leur transparence (comment est fait un choix). La deuxième est celle de leur équité (ces choix sont-ils discriminants). La troisième est celle de la loyauté (un algorithme fait-il bien ce que lui demande et pas autre chose).
Le problème est que les algorithmes des géants de l’IT - Google, Facebook, Tripadvisor, Amazon, etc. - sont propriétaires, et donc parfaitement opaques.
Pour mieux les comprendre, et à terme les réguler, Axelle Lemaire (secrétaire d'État chargée du numérique) a lancé cette semaine plusieurs initiatives suite à la remise d’un rapport sur le sujet écrit par le Conseil général de l’économie, de l’Industrie, de l’énergie et des technologies (CGE).
Mesure phare, la création de TransAlgo : une plateforme “collaborative scientifique” qui permettra d’analyse des algorithmes.
Placée sous l’égide de l’Inria (Institut national de recherche dédié aux sciences et technologies du numérique) elle aura aussi bien pour mission de faire du retro-engineering sur les algorithmes propriétaires (comprendre) que de promouvoir la conception d’algorithmes “responsables et transparents par construction” (promouvoir), sans oublier d’en évaluer la dimension éthique.
Un outil de remontée des mauvaises expériences des utilisateurs (particuliers et entreprises) sera également étudié par le Conseil national du numérique.
Officiellement, ce n’est que dans un deuxième temps que l’Etat envisagera, peut-être, une réglementation… Mais sans faire de prédictif, le titre de l’invitation à la presse (“Réguler les algorithmes”) ne laisse pas trop planer de doute sur l’intention des pouvoirs publics.
HPC : ARM rachète Allinea
ARM, aujourd’hui propriété du japonais SoftBank, a annoncé qu’il avait racheté Allinea Software. Le but de la société est de continuer à renforcer son offre sur le marché des serveurs et tout particulièrement sur le marché du HPC.
L’annonce fait suite à plusieurs autres dans ce domaine, dont le développement d’extensions vectorielles au jeu d’instruction ARM.
Fondée en 2009, Allinea propose des outils de développement et d’optimisation de la performances pour les grands clusters. La société britannique est présente dans 80% des 25 clusters les plus rapides de la planète.
Avec cette acquisition, ARM montre qu’il se veut de plus en plus une alternative sérieuse à Intel sur le monde des serveurs et du HPC. Pour les serveurs, l’objectif est certes encore loin. Les premières références ARM ne sont en effet disponibles que depuis l’an passé, et leurs parts de marché reste aujourd’hui minimes.
Mais dans le HPC de gros projets ARM sont d’ores et déjà annoncés. En premier lieu le futur supercluster japonais conçu par Fujitsu pour succéder à l’actuel supercluster K de l’institut Riken à l’horizon 2020. Son objectif : passer la barre de l’exaflops. Ce qui devrait nécessiter beaucoup, beaucoup de coeurs ARM.
Les sanglots longs de Violin Memory
Violin Memory, c’est fini. C’est la fin d’un long calvaire pour le pionnier du stockage Flash, fondé en 2005.Positionnée à l’origine sur le haut de gamme en matière de performances (et donc de prix), la start-up a mis trop de temps pour refondre son offre et ajouter des services essentiels comme la déduplication ou la réplication à ses baies alors que le marché de la Flash se démocratisait. En 2015, par exemple, elle avait mal anticipé la demande pour ses baies de nouvelle génération et avait dû provisionner des dépréciations de stocks.
Trimestre après trimestre, les résultats restaient inlassablement dans le rouge. A tel point que dès fin 2014,Violin avait dû boucler une émission d’obligations convertibles pour faire face à ses dépenses courantes.
Le calvaire a débuté avec son entrée en bourse ratée en 2013 (une introduction entachée de plusieurs recours collectifs pour fraude), il avait continué avec le départ de son CEO Don Basile puis de son COO, Dixon R. Doll Jrdans les 6 mois suivants (limogés pour mauvais résultats par le Board). Il est aujourd’hui terminé. Violin Memory s’est placé sous la protection du chapitre 11 de la loi sur les faillites américaine cette semaine (l’équivalent d’un dépôt de bilan en France). Et le firme se dirige tout droit vers une liquidation pure et simple avec vente aux enchères de ses actifs au plus offrant.
Paradoxalement, l’effondrement final de Violin intervient alors que le marché du stockage Flash ne cesse de croître : +87% au premier trimestre 2016 (par rapport au même trimestre 2015), +94,5% au deuxième, et +61% au troisième.
Les actifs de la société - brevets, bases clients et plate-forme technique – pourraient attirer plusieurs repreneurs. Il sera donc intéressant de voir qui se manifestera pour les racheter. Réponse début 2017.
Désertions : le CTO quitte le navire Twitter, le VP en charge des produits aussi
L’avenir de Twitter aurait du passer par le B2B. Oui mais voila, le réseau social n’en prend pas le chemin et le chaos s’installe en interne.
Son CTO, Adam Messinger a annoncé mercredi son départ, un mois après celui du COO et quelques heures seulement avant celui de Josh McFarland, VP en charge des produits, parti pour un fonds d’investissement.
Une fuite des dirigeants ? Ce n’est pas la version officielle du PDG, Jack Dorsey. Mais force est de constater que cela y ressemble furieusement.
Entré en bourse le 7 novembre 2013, Twitter a perdu depuis plus de la moitié de sa valeur, même si fin septembre, des rumeurs de rachat avait dopé le prix de son action.
Un autre réseau social avait connu la même trajectoire. Avant son rachat, Linkedin avait été saqué en février pour des résultats insuffisants. Son action avait chuté (-40%) avant de rebondir et de doubler son prix depuis son introduction grâce à son acquisition par Microsoft et à la prime proposée.
Problème. Contrairement à LinkedIn, personne ne veut de Twitter. Les démentis de Disney et surtout de Salesforce (qui voulait LinkedIn) sur leurs intérêts pour le réseau social ont dégonflé la micro-bulle et laissé Twitter à sa descente boursière. Et à sa recherche de Business Model, entre B2B et B2C, ou dans l’un, ou l’autre : bref au milieu de nulle part.
Cybersécurité : Accenture achète français
Le cabinet de conseils international Accenture a annoncé cette semaine le rachat de Arismore, un spécialiste français de la gestion des identités et des accès (IAM). Les conditions financières de l’opération n’ont pas été précisées.
Ce rachat confirme que la SSII basée à Dublin se préoccupe de plus en plus de cyber-sécurité.
En juin, elle avait mis la main sur Maglan, une société israélienne spécialiste de la simulation d’attaques, des contre-mesures aux vulnérabilités et du renseignement sur les menaces.
Accenture n’est pas le seul à investir dans la sécurité informatique. Loin de là. Il y a deux ans, Orange avait acquis Atheos, lui aussi spécialiste de l’IAM. Une autre ESN, Athos, a pour sa part passé cette année un accord avec CyberArk et a annoncé une nouvelle génération de son offre d’IAM Evidian.
Quant aux industriels, Thalès ou encore Airbus Defence & Space (Cassidian) se positionnent eux aussi sur ce marché porteur.
La publication au fil de l’eau des arrêtés sectoriels qui précisent les obligations des opérateurs d’importance vitale (OIV) - qui deviennent de ce fait des clients de plus en plus intéressants - n’y est certainement pas pour rien.
Pour Noël, Salesforce intègre sa DMP à son outil Marketing
Krux, la start-up rachetée 700 millions de dollars pour sa DMP et son savoir faire technique dans l’analytique, a enrichi officiellement cette semaine Marketing Cloud pour « passer d’un marketing personnalisé à une approche ciblée dynamique », teintée de prédictif.
Krux va aussi renforcer Einstein, l’AI maison de Salesforce.
Sa DMP était l'une des mieux notés par Forrester (pdf) en fin d’année dernière. Son intégration à l’offre de Salesforce aura été bouclée en moins de 3 mois.