Blockchain et analytique : des secteurs à la recherche d’experts
Le baromètre 2016 du recrutement en informatique, publié par Computer Futures, montre que le déficit d'experts dans les métiers du numérique continue de se creuser. Aux compétences dans les langages de programmation s'ajoutent désormais la Blockchain et la data science
Le cabinet de recrutement spécialisé en informatique Computer Futures a publié son deuxième baromètre annuel des tendances en IT en matière de secteurs, de métiers et de compétences. Le cabinet a identifié quatre grands domaines en mutation, les éditeurs de logiciels, le web et l'e-commerce, le secteur banque/finance/assurance, et les intégrateurs. Les moteurs de cette mutation sont – sans surprise – la transformation numérique, l'inflation de données, la digitalisation des activités, la démocratisation du mobile et des réseaux sociaux.
En ce qui concerne les éditeurs de logiciels, le baromètre reprend le chiffre avancé par le classement Truffle 100 qui prévoyait 3 000 recrutements en 2016 (lire aussi l’encadré) par les 100 principaux éditeurs français. Secteur en croissance de 3,6 % cette année, le logiciel continue de recruter massivement. Computer Futures note que les start-ups viennent désormais concurrencer les grands éditeurs et séduisent les candidats.
En termes de profils, la vente et le marketing recrutent pour la gestion de compte, le business développement, l'inbound marketing, le customer onboarding, le growth hacking, bref, tous les buzzwords anglo-saxons du moment. Quant à la R&D, qui recrute environ un tiers de l'effectif global, les entreprises recherchent des ingénieurs et des architectes logiciels, des compétences en DevOps et des scrum master, des testeurs et des spécialistes des données.
Mobilité, services et sécurité
Le web, l'e-commerce et le digital en général concernent désormais toutes les entreprises. Pour réussir leur transformation, elles recrutent des directeurs de la technologie, de l'innovation et de l'ingénierie, des développeurs, surtout pour les applications mobiles (iOS, Androïd).
Les compétences les plus recherchées concernent les technologies React, AngularJS, Symfony, Node, Python. Le cabinet remarque que pour être accompagnées dans leur transformation, les sociétés proposent des postes en CDI mais ont aussi recours à des prestataires.
Pour le secteur financier (banque, assurance, finances), l'impact du numérique se traduit par l'évolution d'un monde de produits à un monde de services. Pour y parvenir, le secteur recrute des spécialistes du Cloud (IaaS, PaaS), des ingénieurs sécurité, des développeurs full stack et… Cobol/AS400 - il faut bien continuer à gérer le legacy.
Du côté des intégrateurs, pour gérer les grands projets de transformation, ils recrutent des ingénieurs informaticiens en… tout ! Les compétences les plus en tension sont celles des développeurs, notamment autour de Java et de J2EE.
Des compétences qui se paient… bien
Computer Futures souligne que deux expertises bénéficient d'une attention particulière, la Blockchain et l'analytique. Les compétences dans ces technologies sont rares – et le resteront probablement encore – du fait de la faible offre de formation existante pour l'instant. Conséquence, les entreprises mettent le prix. Le salaire brut annuel d'un spécialiste de la Blockchain est d'environ 60 000 €, idem pour un spécialiste de la donnée débutant.
En matière de rémunérations, le cabinet a dressé une grille selon les années d'expérience. Les débutants (0 à 2 ans), quel que soit leur domaine, peuvent prétendre à une rémunération entre 30 et 50 k€. Les plus expérimentés (9 ans et +) perçoivent un salaire compris entre 60 000 € (ingénieur qualité, développeur Angular par exemple) et 100 000 à 120 000 € (business développeur, Channel manager).
Une météo de l'emploi
Qapa, la plate-forme d'annonces et de mise en relation pour l'emploi, a pour sa part réalisé un baromètre de l'emploi, une sorte de « météo » du marché du travail. Ce baromètre fait le bilan de l'année 2016, qualifiée par Stéphanie Delestre, fondatrice de Qapa, de « particulièrement chaotique aussi bien au niveau des secteurs que des types de contrats proposés ou demandés ».
Ce baromètre, qui s'intéresse à tous les secteurs économiques, est basé sur 450 000 offres d'emploi publiées sur la plate-forme. Résultats : pour avoir toutes les chances de décrocher un emploi dans la vente, il vaut mieux postuler entre avril et octobre et surtout éviter les mois de février et mars. Dans les services aux entreprises, la période favorable s'étend de septembre à janvier, évitez d'envoyer votre CV entre février et août.
Tous secteurs confondus, c'est d'août à octobre que les chances d'un candidat sont les meilleures, et de mars à mai qu'elles sont les moins favorables.