Chiffrement : l’Enisa réaffirme sa position
L’agence européenne réitère son opposition aux portes dérobées comme à tout mécanisme de séquestre des clés.
L’agence européenne pour la sécurité des réseaux et de l’information (Enisa) vient d’affirmer à nouveau sa position sur la question du chiffrement. Et le message reste le même, ferme et clair : « l’utilisation de portes dérobées n’est pas une solution » car elle met en péril « les utilisateurs légitimes ». Et de souligner que, de toute façon, « les criminels peuvent déjà développer et utiliser leurs propres outils cryptographiques ». Autrement dit, le but affiché d’accès aux communications chiffrées de ces individus ne saurait être atteint avec des portes dérobées ou encore des mécanismes de séquestre des clés de chiffrement.
Pour l’Enisa, « l’histoire a montré que la technologie est plus forte que la législation et que les criminels sont les mieux placés pour capitaliser sur cette opportunité ». En outre, la voie législative contre le chiffrement fort pourrait « pénaliser les aspirations à une société numérique pleinement acceptée en Europe » ainsi que l’innovation et le développement économique dans la région.
Mais l’agence ne pratique pas la politique de porte fermée face aux besoins des forces de l’ordre. Elle rappelle ainsi travailler avec Europol à la recherche de « solution techniques » qui y répondent. Les deux institutions avaient d’ailleurs émis un communiqué commun sur le sujet fin mai dernier. Dans cette logique, la police britannique peut désormais saisir à l’arraché les smartphones de suspects pour les empêcher de les verrouiller et pouvoir accéder à leur contenu.
Déjà, en janvier 2015, l’Enisa avait pris la défense du chiffrement face aux attaques de certains politiques, appelant d’ailleurs cette population à le soutenir au nom de « la protection de la vie privée et des données [qui] constituent des valeurs clés des sociétés démocratiques ». Elle avait réitéré son message en début d’année. Fin juillet, le superviseur européen à la protection des données s’est également clairement positionné en faveur du chiffrement de bout en bout et contre les portes dérobées.