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Cyberdéfense : la France concrétise doucement ses ambitions
Le ministre de la Défense vient d’annoncer la création d’un commandement des opérations militaires cyber. Cette arme pourra être une réponse à une agression armée, qu’elle qu’en soit la nature.
Jean-Yves Le Drian, ministre de la Défense, vient d’annoncer la publication « prochaine » de la nouvelle doctrine française de cyberdéfense. Car pour lui, « le combat numérique est devenu une arme à part entière des armées françaises » et « en temps de guerre, l’arme cyber pourra être la réponse à une agression armée, qu’elle soit de nature cyber ou non ».
L’arme cyber doit porter trois missions : renseignement et investigation, protection et défense, mais également riposte et neutralisation. Et pour la piloter, elle sera dotée d’u commandement dédié, mis en place le 1er janvier prochain et disposant « d’un état-major resserré » qui « aura autorité sur toutes les unités opérationnelles spécialités dans la cyberdéfense du ministère, appartenant à toutes les armes, directions et services ». Cela concernera donc « 2600 combattants numériques en 2019 auxquels s’ajouteront les 600 experts de la DGA », mais également 4400 réservistes militaires, 4000 réservistes « citoyens », et 400 réservistes opérationnels.
En fait, le ministre concrétise ici des promesses formulées début 2014. A l’époque, à l’occasion de la présentation de son « Pacte Défense Cyber », Jean-Yves Le Drian avait déjà annoncé « la mise en place d’une chaîne de commandement interarmées des opérations ». Le tout s’inscrivant dans la voie tracée par la loi de programmation militaire votée fin 2013 et du livre blanc sur la défense et la sécurité nationale du printemps de cette même année qui consacrait le domaine informatique comme cinquième milieu de confrontation militaire.
Le ministre a parallèlement replacé l’approche offensive de la cyberdéfense dans le contexte internationale et en particulier de l’OTAN. C’est déjà en septembre 2014 que les membres de l’Alliance se sont accordés à considérer qu’une attaque informatique visant l’un d’entre eux pourrait être considérée comme une agression militaire la visant dans son ensemble.