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Cloudbees avance vers l’industrialisation de Jenkins
La société de Sacha Labourey présente une distribution de Jenkins pour les entreprises qui viendra compléter son catalogue d’offres. Celle-ci permettra notamment à Cloudbees de cibler des entreprises plus petites.
Depuis septembre dernier, et la conférence Jenkins World qui s’est tenue à Santa Clara en Californie, Cloudbees a un peu plus ancré son portefeuille d’offres dans un monde où le développement agile et DevOps sont deux lourdes tendances.
La société de Sacha Labourey, son CEO, est en effet venue progressivement dans cet univers de l’intégration continue et de la continuous delivery. Initialement positionné sur le secteur du Paas Java, la société avait tourné le dos à ce secteur pour se positionner définitivement sur celui de Jenkins. Quitte d’ailleurs à aller recruter le créateur de la plateforme et d’en faire son CTO.
Aujourd’hui, la société a grandi. Une levée de 23,5 millions de dollars en 2015 l’en a certes aidé et l’a accompagné à placer son offre sur le marché. Mais l’heure est aujourd’hui à consolider et à industrialiser justement cette offre, en bon chef de file de Jenkins. A la clé, Cloudbees disposera à son catalogue, d’ici quelques mois, d’une distribution Jenkins dédiée (Cloudbees Jenkins Enterprise). Comme Red Hat ou encore Suse l’ont fait pour le monde Linux, Cloudbees souhaite certifier et valider une pile Jenkins et l’encadrer d’une offre de support professionnel. Une première dans le monde Jenkins qui jusque-là s’adressait à une population de développeurs.
« Nous savions que les systèmes packagés, comme Linux, souffrent d’un afflux massif de plug-ins, chacun ayant leur cycle de vie. Lorsque l’on doit les intégrer, rien ne garantit que cela va fonctionner », constate-t-il. L’idée, donc, derrière Cloudbees Jenkins Enterprise, est d’apporter cette brique de certification et de validation à l’écosystème Jenkins. En clair, « fournir une fondation stable », explique-t-il qui aura été testé, les plug-ins vérifiés et l’ensemble prêt à recevoir une offre de support.
Cloudbees assurait déjà cette prestation de validation dans le cadre de son offre de support sur Jenkins. Mais en découlait un écosystème ramifié où s’entrechoquaient des distributions différentes, nées finalement de développements spécifiques à chaque projet. Cloudbees a décidé de franchir une étape et d’industrialiser cela au sein d’une offre commerciale (voir aussi encadré).
Porter Jenkins auprès d’entreprises de plus petites tailles
Si pour l’heure, Jenkins Enterprise n’est pas encore commercialisée directement, elle sert déjà de socle à l’offre de Cloudbees ; à savoir la Cloudbees Jenkins Platform et une édition pour Cloud privé (Private Saas Edition). Cette plateforme propose outre un socle Jenkins un ensemble de fonctions pointues pour en faciliter l’usage et l’intégration dans des environnements professionnels. Citons des fonctions de sécurité par rôle, de mise en place de workflows et pipelines complexes, et d’aide à la productivité et de collaboration entre équipes (DevOps oblige).
Mais au-delà de ce distinguo technologique, cette distribution devrait aussi permettre à Cloudbees d’élargir sa cible pour aller toucher des entreprises plus petites. Jusqu’alors, la plateforme Cloudbees et l’édition Private Saas ciblaientt d’avantage les grandes entreprises ayant souhaité créer un environnement Cloudbees centralisé où interviennent plusieurs métiers par exemple. Désormais, Cloudbees ira aussi chercher ces entreprises.
DevOps Express : industrialiser l’outillage DevOps
Parce qu’aujourd’hui la chaîne d’outillage DevOps reste particulièrement ramifiée et disparate, 14 éditeurs ont décidé de travailler ensemble à des architectures de références, des points d’intégration et d’interopérabilité afin de permettre aux entreprises de mieux s’y retrouver. Cloudbees, member fondateur, est associé à Sonatype, Atlassian, BlazeMeter, CA Technologies, Chef, DevOps Institute, GitHub, Infostretch, JFrog, Puppet, Sauce Labs, SOASTA et SonarSource. « Aujourd’hui, on ne peut pas acheter une offre globale chez un unique vendeur, car cela n’existe pas », commente Sacha Labourey. D’autant plus que cet écosystème est jonché de petits éditeurs. Le programme DevOps Express vise ainsi à identifier les meilleurs outils du secteur et d’en faire le tri pour les entreprises quelque peu perdues. Il vise à constituer un noyau dur d’outils qui réunit 80% des cas d’usage et de s’assurer qu’ils fonctionnent bien ensemble, commente le CEO de Cloudbees.