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SQL Server : Microsoft mise sur un tronc fonctionnel commun entre éditions
Microsoft veut bien étendre la portée de SQL Server. Certaines fonctions de l’édition Enterprise sont désormais disponibles dans l’édition Standard. La base de données se prépare aussi à Linux.
La semaine dernière, Microsoft a avancé un peu plus dans sa stratégie liée à SQL Server. Si certes l’actualité de la société a été marquée par l’adhésion (logique) de l’éditeur de Redmond à la Linux Foundation, le groupe a aussi livré le SP1 de SQL Server 2016 et sorti la première version de test (Preview) de son serveur de base de données sur Linux. Microsoft a ainsi l’intention de mettre l’accent sur des usages désormais plus étendus de sa base, ainsi que de nouvelles fonctionnalités.
A travers ces mises à jour, certaines fonctions avancées, jusque-là disponibles dans la seule édition Entreprise (le haut de gamme), sont désormais supportées dans l’édition standard de SQL Server 2016. Les développeurs, qui travaillent sur l’édition Express de la base, peuvent d’ailleurs aussi en profiter.
Ces fonctions transversales, communes aux trois éditions, sont le partioning d’entrepôt de données, la compression de données, ainsi que la fonction Always Encrypted et le data masking.
Les développeurs ont souvent pointé du doigt leur difficulté à maintenir différentes éditions Enterprise et Standard, allant jusqu’à limiter leur usage de la compression et du chiffrement des données, mais l’impact est d’autant plus notable chez les ISV, révèle Mike Walsh, fondateur de la société Straight Path IT, spécialisée dans le conseil et l’hébergement de SQL Server. « Nombre de fournisseurs exploitent la compression, mais leurs clients doivent acheter l’édition Entreprise de SQL server pour les utiliser, explique-t-il. Les ISV doivent donc composer avec deux versions de la solution ». Mais le problème se retrouve aussi ailleurs.
Cette segmentation a aussi un impact sur les utilisateurs : ceux qui par exemple n’ont pas besoin de fonctions de haute disponibilité de SQL Server Enterprise, mais doivent toute de même investir pour obtenir la compression, ce qui est clé en matière de conformité, soutient-il.
Ce qu’il faut toutefois savoir
Il faut toutefois rester attentif à certains points. Certaines fonctions comme les services de master data et de qualité de données ne sont pas inclus dans les éditions Standard et Express, mais ont été portées dans SQL Server Enterprise.
Il est vrai qu’avec un modèle de développement commun, les développeurs peuvent travailler avec un ensemble plus étendu de fonctions. Mais pour les tâches qui nécessitent un traitement de haute capacité, SQL Server Entreprise reste la seule solution.
Les développeurs peuvent certes exploiter les outils analytiques « in-database » avec le langage R, le moteur OLTP in-Memory ou encore des capacités d’entrepôt de données en colonne – des fonctions clé de SQL Server 2016 -, mais le nombre maximum de cœurs supportés sont 4 et 24 pour les éditions Express et Standard respectivement. L’édition Enterprise, quant à elle, supporte un nombre illimité de cœurs.
Toutefois, pour Mike Walsh, comme pour d’autres, ce modèle de programmation commun constitue bien une avancée importante pour la base. « Les entreprises se sont déjà mises à travailler avec le mode colonne ou encore le transactionnel en mémoire, et je pense que cela va aussi progresser. Ces fonctions permettent une meilleure extraction des données et de meilleures analyses. Mais je suis en fait plus séduit par ces fonctions très pratiques qui deviennent disponibles pour tous, comme le partioning ou le chiffrement, et que quel que soit le nombre de cœurs. »
Un socle pour de nouvelles applications
Microsoft a travaillé à faciliter l’usage des fonctions avancées, a expliqué Scott Guthrie, vice-président des activités Cloud et Entreprise de Microsoft, à l’occasion de la conférence Connect 2016, qui s’est tenue à New York. Il compte d’ailleurs ôter les obstacles en la matière.
«Des fonctions intéressantes, comme le support de l’analytique In-Memory et celui de l’Always Encrypted, n’ont été jusqu’alors accessibles qu’avec les éditions Enterprise de SQL Server », explique le responsable de Microsoft. « Cela était un frein pour les développeurs et les ISV, car elle implique de disposer de l’édition la plus couteuse de SQL Server. »
Le support de Docker pour SQL Server, la disponibilité de Azure Data Lake Analytics et une version de test de Visual Studio pour Mac – autre signe d’ouverture – ont également été mis en avant par Scott Guthrie.
SQL Server sur Linux
Mais le signe d’ouverture le plus important est certainement le support de Linux. Lors de la conférence, Microsoft a montré la première version de test (Preview) publique de son très attendu SQL Server pour Linux, qui fera partie de la prochaine version de la base de données. « Nous pensons que cela apportera de nouvelles opportunités applicatives bâties sur SQL Server », a confirmé Scott Guthrie.
L’entrée de SQL Server dans le monde Linux ouvre la base de données à de nouveaux segments que Microsoft laissait jusqu’alors à d’autres acteurs, commente Merv Adrian, analyste chez Gartner. « Pour les utilisateurs qui ne s’adossent pas à Windows, quelle qu’en soit la raison, SQL Server reste une option crédible », souligne-t-il. « Et pour ceux qui utilisent les deux environnements, cela permet d’exploiter les compétences en place et d’accroître les capacités de portabilité. »
Pour Mike Walsh, SQL Server sur Linux constitue une alternative abordable et riche d’un point de vue fonctionnel, comparée aux autres offres du marché. Cela montre aussi que Microsoft est prêt à répondre à des usages plus étendus des clients.
Traduit et adapté par la rédaction