Cloud Foundry : Suse peaufine sa stratégie PaaS
Suse a développé un installeur pour Cloud Foundry ainsi qu’un module qui permet de valider l’installation du Paas Open Source sur une infrastructure Cloud OpenStack. Explication de cette stratégie.
Si tous les regards sont aujourd’hui tournés vers les travaux entre HPE et Suse autour de Stackato, l’éditeur de Nuremberg a confirmé qu’il avançait progressivement ses pions sur le segment très porteur du PaaS. Il faut dire que Suse a rejoint depuis un an la Cloud Foundry Foundation, envoyant un message fort au marché sur ses intentions de développement.
Depuis, les développements autour de ce PaaS ont progressé. A l’origine, Suse avait rejoint la fondation pour travailler avec SAP à la mise au point d’une Cloud Provider Interface (CPI) pour connecter OpenStack à Cloud Foundry. Un premier résultat de ces travaux a été de créer un module capable de valider la compatibilité du PaaS Open Source sur le IaaS OpenStack (et ses nombreuses déclinaisons).
A l’occasion de la SuseCon 2016, nous avons pu comprendre que Suse avait également travaillé à intégrer ses travaux dans un installeur dédié. Cet installeur permet ainsi de simplifier considérablement les déploiements de Cloud Foundry, dont l’architecture très complète mais tentaculaire rebute certains.
Une version stable de Cloud Foundry peut ainsi être déployée sur Suse, mais - ce qui est tout aussi intéressant - cela permet aussi d’installer des conteneurs Suse compatibles SLES dans le moteur d’exécution du Paas Open Source (que l’on nomme Garden).
Ronald Nunan, chef de produit chez Suse, précise que l’installeur s’appuie en fait sur le projet BOSH, qui sert de chef d’orchestre à Cloud Foundry. Suse travaillerait aussi à exploiter Kubernetes dans son approche, mais les discussions sont encore en cours avec la Cloud Foundry Foundation, car les deux visions ne convergent pas.
Remplacer Ubuntu par Suse
BOSH permet de décrire les ressources nécessaires pour un bon fonctionnement. Cette mécanique repose sur la création d’une Stemcell qui est en fait une image contenant un OS minimal et des ressources d’infrastructures. Jusqu’alors, il existait des stemcells pour Ubuntu Trusty et CentOS 6.5 pour AWS, OpenStack, vSphere et les infrastructures vCloud.
En développant un stemcell, Suse y a donc ajouté la sienne et entend tout simplement remplacer Ubuntu. « Les entreprises pourront ainsi faire leur choix », résume un représentant de Suse présent lors de l’événement.
Pour Ralf Flaxa, le vice-président de l’ingénierie chez Suse, cette approche du Paas s’inscrit dans une stratégie plus globale, qui consiste à étendre l’écosystème entier de Suse vers les conteneurs et le Paas. Sur une même base sont créés ainsi SLES, Micro OS, un moteur d’exécution de conteneurs encore en développement et le StemCell. Cette approche est « très efficace » car elle cible ces trois marchés en même temps, explique Ralf Flaxa.