Coûts et applications minent encore les Mac en entreprise
Les PC sous Windows continuent de dominer de la tête et des épaules en entreprise. Coûts, applications et stratégie d’Apple pour les ordinateurs personnels posent tous problème.
IBM a beau afficher sa satisfaction d’avoir choisi de déployer massivement des Mac en interne, il s’écoulera encore beaucoup de temps avant que ceux-ci ne prennent le dessus sur les PC sous Windows dans les entreprises.
Les ordinateurs d’Apple sont populaires auprès des consommateurs et des étudiants. Mais les machines Windows dominent le monde de l’entreprise. Apple vient de lancer ses nouveaux MacBook Pro, avec des fonctionnalités et des caractéristiques destinées à ses utilisateurs habituels. Il y a de nombreuses raisons pour lesquelles les Mac peinent encore à remplacer les PC sous Windows dans les entreprises, entre la stratégie marketing d’Apple et le manque d’applications métiers. Mais la principale difficulté est le coût, même si certains assurent réaliser des économies avec les Mac.
Les entreprises qui souhaitent fournir des ordinateurs à un grand nombre d’employés qui n’ont besoin que de processus métiers de base, ne requérant que suite bureautique, courrier électronique et navigateur Web, ont plus besoin de PC économiques que de Mac ou PC haut de gamme, estime ainsi Michael Oh, directeur technique et fondateur de TSP, un revendeur Apple de Boston : « ils n’utilisent qu’une poignée d’applications, alors ils recherchent un PC pas cher. Apple n’a jamais été présent sur ce segment ».
Les prix pratiqués par Apple lui valent des critiques de longue date. Et ce n’est pas prêt de s’arrêter. Le nouveau MacBook Pro 13 pouces est proposé à partir de 1 699 € TTC, contre 1499 € TTC pour le HP Spectre ou 1099 € TTC pour le XPS 13 de Dell. Et ces deux constructeurs proposent des machines d’entrée de gamme à moins de 400 euros.
Mais pour Steven Powers, responsable IT de Millar Inc., les Mac souffrent aussi d’une offre limitée en logiciels métiers : « le Mac a toujours été pensé comme étant plutôt un outil d’artiste. Donc on ne trouve pas autant d’applications métier ou de décisionnel que pour Windows ». Son entreprise compte un peu moins de 200 employés, dont deux utilisateurs de Macs.
De fait, un outil analytique classique tel que Statistica n’existe que pour Windows. C’est de là que viennent d’ailleurs la plupart des outils métiers disponibles pour macOS : ils ont été adaptés. Et certains, comme QuickBooks, ne sont pas à parité fonctionnelle entre les deux plateformes.
Que propose le nouveau MacBook Pro ?
Les nouveaux portables d’Apple intègrent des fonctionnalités qui paraissent d’abord pensées pour le grand public. La nouvelle Touch Bar, cet écran tactile situé en lieu et place des habituelles touches de fonction du clavier – et qui remplace au passage la touche esc. Cette barre propose des fonctions et des commandes contextuelles suivant l’application en cours d’utilisation. Pour beaucoup, elle apparaitra comme une alternative plus ou moins convaincante au passage au tactile pour les écrans des ordinateurs Apple. Un passage que la firme à la pomme se refuse pour l’heure à faire pour des raisons d’ergonomie et d’expérience utilisateur.
Mais cette nouvelle gamme de MacBook Pro est aussi l’occasion pour Apple d’étendre la portée de Touch ID, son mécanisme d’identification de l’utilisateur par empreinte digitale, auquel s’adosse notamment le service de paiement électronique Apple Pay.
Parallèlement, Microsoft a jeté sa pierre dans la mare d’Apple, misant résolument sur le tout tactile et attaquant à la fois l’iPad Pro et l’iMac, avec son nouveau Surface Studio. Premier ordinateur de bureau de groupe de Redmond, celui-ci embarque un écran tactile 4,5K de 28 pouces de diagonale. Pour un premier prix fixé à 3 000 $.
Adapté de l’anglais.