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Stockage Cloud : Google veut concurrencer un peu plus AWS Glacier
Google a refondu son offre de services de stockage Cloud et ajusté ses prix pour non seulement aller chercher de nouveaux utilisateurs , mais aussi concurrencer AWS sur ces propres terres.
Dernière étape dans la stratégie de conquête des entreprises par Google. La firme de Mountain View a annoncé revoir ses offres de stockage Cloud et y a inclus un nouveau composant dédié à l’archivage. De quoi se hisser un peu plus en concurrent d’AWS qui reste le n°1 sur le segment des entreprises.
Dans le cadre de cette refonte, Google a re-spackagé ses offres avec des options région et multi-region, et introduit la gamme ColdLine qui vient compléter son offre déjà en place, NearLine. Mais cet ajout au catalogue n’est qu’un début dans l’offensive de Google, car le groupe a décidé d’attaquer AWS sur son terrain de jeu : les prix et les outils d’administration.
Google a lancé l’année dernière son service Nearline pour répondre aux besoins en matière de stockage de données froides. Ce service était considéré comme un concurrent direct d’Amazon Glacier, mais avec quelques différences toutefois : ses coûts sont plus élevés au Go, même s’il est accessible avec une offre gratuite et cible surtout les données les moins fréquemment interrogées.
Le stockage des données froides dans le Cloud public est une bonne option pour l’archivage mais la contrepartie est généralement des coûts élevés pour récupérer les données. Google facture ColdLine au même prix que Glacier, soit 0,007$ au Go par mois. Mais les deux sociétés facturent différemment l’accès aux données : Google facture 0,05$ par Go pour récupérer ses données, contre 0,05$ pour 1 000 extractions ou demandes d’upload pour Glacier.
Vimeo, le service de partage et de streaming de vidéo, utilise les capacités multi-régions et NearLine. Il s’adosse également à Fastly, un fournisseur de service de CDN (Content Delivery Network) temps réel- et partenaire Google – pour proposer des temps de réponses en dessous de 150 millisecondes.
Vimeo utilisait auparavant Glacier, mais a migré vers NeaLine à cause du temps que la récupération de données demandait. La société confirme désormais considérer Coldline pour certains scenarii. « Nous recherchons les économies de coûts, tant que cela ne constitue pas un compromis en termes de performances », assure Narendra Venkataraman, directeur de l’ingénierie chez Vimeo.
Coldline propose des accès de l’ordre de la milliseconde pour des données archivées, qui sont interrogées moins d’une fois à l’année. Glacier, en revanche, demande plusieurs heures pour la même opération.
Vimeo était un early-adopter des solutions AWS et l’utilise encore. Mais il trouve certains avantages à s’appuyer sur la Google Cloud Platform. Le nombre élevé de points d’entrée dans le monde est une réponse à la latence et propose des accès plus rapides aux utilisateurs. « La plateforme permet aussi de reprendre un upload de fichier n’importe quand, au lieu d’avoir à réaliser cette opération en un seul moment, comme c’est le cas avec AWS », explique encore le responsable de Vimeo.
Moins cher qu’AWS
L’option Multi-régions s’adresse davantage à des workloads qui nécessitent de la haute disponibilité et de la redondance géographique. Il est facturé 0,026$ par Go et par mois, réplication et reroutage compris. L’accès à ce service est pour l’heure limité aux régions US, Europe et Asie. Tous les buckets standards et multi-région ont été automatiquement convertis pour supporter Cloudline.
Google Cloud Storage Regional propose des fonctions de redondance au sein d’une même région et cible les workloads qui nécessitent par exemple du compute pour l’analyse de données et du Machine Learning. A 0,02$ par Go et par mois, cela représente en effet une baisse de 23% des prix, comparé à l’offre précédente. Cela est également en dessous de la tarification pratiquée par AWS pour son offre standard – entre 0,0275 et 0,03 $ par Go et par mois.
Abaisser les prix du stockage est en fait un moyen pour attirer les clients qui manipulent de la donnée et leur proposer des services de plus haut niveau, affirme Jeff Kato, analyse au sein du cabinet américain Tanejo Group. Les fournisseurs savent que les clients veulent aller au-delà du stockage de données. Or, les coûts élevés appliqués pour extraire les données du Cloud public poussent les entreprises à opter des services analytiques sur la même plateforme. « Des prix peu élevés pour le stockage sont une rampe de lancement pour le Cloud », résume l’analyste. « La difficulté est de les attirer, et lorsque c’est le cas, il devient moins compliqué d’opter pour des services adjacents. »
La gestion de cycle de vie désormais inclus
Google a certes ajouté de nouveaux partenaires pour ces offres de stockage, mais aussi des fonctions de gestion du cycle de vie, accessible dès la bêta. Ces nouvelles fonctions permettent de mettre en place des politiques qui déplacent automatiquement les objets vers des services de stockage les plus adaptées en fonction de leur âge et de leur durée de vie.
Le Multi-région est une option importante pour les clients qui font de l’intégration continue et modifient donc des configurations en temps-réel. Les outils de gestion du cycle de vie pourraient ainsi représenter un ajout clé pour la plateforme, affirme de son côté Lee Chen, qui dirige les partenariats stratégiques de Fastly.
Lee Chen prend exemple sur des services clients qui restent peu actifs pendant des mois, mais rencontrent une hausse de trafic inattendue. En ayant la possibilité de déplacer facilement des données entre plusieurs services de stockage, les clients du Cloud de Google peuvent ainsi optimiser un peu plus leurs coûts du stockage dans le Cloud, soutient-il.
Traduit et adapté par la rédaction