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Support logiciels libres : les contrats interministériels et du Minefi attribués à Linagora
Linagora remporte les deux marchés publics portant sur le support des logiciels libres dans les ministères et certaines entités publiques. Une convergence des marchés est aujourd’hui envisagée.
Linagora, société de services spécialisée dans les logiciels libres, remporte les deux principaux appels d’offres portant sur le support de logiciels libres dans les ministères. Le premier est un accord-cadre interministériel qui se repose sur le principe de mutualisation des prestations de support auprès de 42 ministères et autres entités administratives. Capgemini ainsi que AlterWay et Zenika s’étaient vus attribuer le précédent contrat lancé en 2012 et avait initié ce principe de mutualisation des prestations ainsi qu’un modèle de prix dégressif associé. Le second contrat de support avait à l’origine été mis en place pour favoriser la mise en concurrence et ne pas tout miser sur un unique acteur. A l’époque, l’appel d’offres avait été attribué à Linagora.
Les services compétents de l’Etat, dont la DINSIC et la Direction des Achats de l’Etat, qui supervisait ces appels d’offres, a donc décidé d’attribuer les deux marchés à Linagora. « Les ministères convergent vers des besoins identiques. S’il a été jugé que le prestataire est bon pour le premier, il est bon aussi pour le second », a justifié une source proche du dossier. D’autant que selon lui, « Capgemini aurait souffert d’un certain handicap pour démarcher les ministères, celui-ci ayant des intérêts aussi dans le monde non libre ». Ce qui aurait ainsi, « dans certains cas, contrarié les cotraitants ».
Des packages logiciels pour mieux identifier les usages
Dans sa nouvelle mouture, le contrat interministériel a été élargi à 42 ministères et entités admistratives (dont l’INSERM, plusieurs CROUS et Universités, ou encore le Musée des Armées) contre 18 pour le précédent. Mais, le plus important, il s’appuie sur les résultats et des prestations du précédent contrat. La liste des souches logicielles inclus dans le contrat cadre a donc été raccourcie – il porte sur 200 logiciels contre 319 dans le précédent appel d’offres. Les souches ont aussi été regroupées par type d’usages (comme la bureautique par exemple). « Cela permet de ne pas se poser de question », du côté des ministères, résume cette même source anonyme. En gros, ce modèle regroupe 90% des usages les plus courants des ministères, identifiés grâce aux quantités de tickets ouverts lors du précédent contrat. Par exemple, OBM, Maarch et LibreOffice font partie des logiciels qui ont nécessité l’ouverture de plus de tickets.
Parmi les autres ajustements, on retrouve également le passage des contacts nommés (les relais du contrat en interne) de 5 à 10, ainsi que l’allégement de la politique de dégressivité des prix. Si le volume de prestation contribue à diminuer les coûts, l’harmonisation des tickets par versions des logiciels a été abandonnée. « Cela était compliqué à gérer. On cherche aussi à gagner du temps dans la pratique », ajoute cette même personne.
De son côté, le contrat de support pour le Minefi porte sur 275 logiciels. Alors que le contrat interministériel est passé à une durée de 3 ans, renouvelable 1 ans (contre 2 ans auparavant), celui pour le ministère des Finances est d’une durée d’un an renouvelable 3 fois. Au total, la valeur potentielle du contrat de support interministériel est évaluée à 3,4 millions d’euros.
Un réseau de 36 prestataires
Si seulement deux réponses avaient été apportées à ces appels d’offres, Alexandre Zapolsky pense que le succès du contrat précédent avec le Minefi a fait valoir la société pour l’appel d’offre pour le support interministériel. Selon lui, la société a mis en place un réseau de partenaires sous-traitants (nommé Open Business Alliance) de 36 sociétés sur lesquelles la société s’appuiera pour les diverses prestations. Un réseau étendu nécessaire pour apporter une « complémentarité géographique et technologique », juge le PDG.
Aussi, si les contrats sont bien distincts, il existe une volonté de mutualiser et de faciliter le partage d’information, poursuit Alexandre Zapolsky. Il reconnait enfin « une volonté de faire converger (les deux contrats, NDLR) avec la possibilité d’avoir une marché unique dans 4 ans ».
Il est également à noter que Linagora a récemment remporté l’appel d’offres portant sur le développement du backoffice du projet VITAM (Valeurs Immatérielles Transmises aux Archives pour Mémoire), la plateforme de gestion des archives électronique de l’Etat français.