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BOSH : une assurance interopérabilité pour Cloud Foundry
Le projet BOSH propose de déployer Cloud Foundry sur plusieurs Iaas et d’en gérer le cycle de vie et le versioning. Son principe : embarquer nativement les adapteurs des Iaas cibles.
A lui seul, il pourrait traduire la promesse d’interopérabilité des Clouds faite par Cloud Foundry : BOSH. Ce projet Open Source, très largement mis en avant lors de l’édition européenne du Cloud Foundry Summit 2016 (qui s’est tenu le mois dernier à Francfort), fait partie des technologies qui anime la communauté du Paas Open Source. Son principe est simple : BOSH vise à proposer une solution unifiée de gestion du versioning, du packaging et surtout du déploiement d’applications sur de grands clusters. Un mode distribué propre aux applications natives pour le Cloud – comprendre, des applications qui exploitent par défaut le modèle Cloud et ses spécificités (comme la distribution des workloads, par exemple).
L’intérêt de BOSH, outre le fait qu’il rallie aujourd’hui les fournisseurs clé de la Fondation ? Déployer une application sur plusieurs VMs, en gérer et contrôler les releases, le cycle de vie, et ce, – et c’est bien là un point clé – sur plusieurs infrastructures Cloud. « L’interopérabilité des Clouds est une réalité. Et la plateforme Cloud Foundry, justement, est taillée pour cela », commente Sam Ramji, CEO de la Cloud Foundry Foundation, interrogé par la rédaction. Développé pour déployer à l’échelle Cloud Foundry, BOSH pourrait très bien servir à déployer toute forme d’application, précise d’ailleurs le projet sur son site dédié.
BOSH s’appuie sur un concept de directeur qui sert de tour de contrôle pour les déploiements. Ce directeur traduit les requêtes des utilisateurs vers le contrôleur de chaque infrastructure cible. Il existe, pour le moment, un directeur pour AWS et Azure, a précisé un responsable du projet lors de l’événement.
BOSH repose aussi sur un manifeste qui décrit comment doit se dérouler le déploiement et détaille les ressources nécessaires pour déployer l’application. Dans un exemple donné lors du Cloud Foundry Summit, une application nécessitait 1 serveur NGinx, 2, serveurs Rails et une base MySQL, le tout décrit en YAML dans le manifeste. Le type de VM et les types de réseaux peuvent aussi être appliquées entre les différents fournisseurs de cloud, ajoute ce même responsable du projet.
Des adapteurs multi-Cloud inclus en natif dans BOSH
Mais le point technique censé traduire l’approche multi-cloud de BOSH : le CPI (Cloud Provider Interface). Cela sert de base à BOSH car le CPI apporte une couche d’abstraction entre le directeur et donc l’Iaas cible. Aujourd’hui, nombre de regards sont tournés vers la contribution des fournisseurs de technologie, car c’est dans ce socle, sur lequel se repose aujourd’hui Cloud Foundry, que nait le multi-cloud.
Le principe de BOSH est ainsi d’englober nativement ces adapteurs multi-cloud, que ce soit pour des Cloud publics ou des clouds privés comme peuvent le proposer IBM ou VMware par exemple. Google, Microsoft et AWS se sont déjà engagés à contribuer du code à ce projet pour que Cloud Foundry puisse fonctionner sur leur infrastructure Cloud. Selon le responsable du projet, des travaux sont également en cours sur un meta-CPI, qui permettrait de cibler plusieurs infrastructures mais à partir d’un unique directeur. « Il traduit le CPI vers plusieurs providers. Ce méta-CPI s’insère en amont des CPI des fournisseurs et gère les translations », est-il expliqué.
« Cela est une approche pragmatique qui sert l’intérêt des fournisseurs. En contribuant du code à BOSH, ils s’assurent aussi que les workloads exécutées sur Cloud Foundry fonctionneront bien avec leurs propres environnements. Et cela est aujourd’hui rendu possible parce que nous avons atteint une certaine masse critique avec les entreprises », explique encore le CEO de la fondation.
Les développements de ce projet, commente-t-il, avancent à un rythme très soutenu. Par exemple, GE a choisi BOSH comme fondation de sa propre plateforme pour l’IoT (nommée Predix), tout comme Siemens et SAP. L’éditeur allemand serait même prêt à pousser ses développements et ses contributions dans BOSH.