Google propose plus de Machine Learning et du support pour séduire les entreprises
Nouvelles marques ombrelles, plus d'automatisation et "d'intelligence" dans les produits, et une nouvelle philosophie faite d'accompagnement et de support. Tels sont les axes de la stratégie exposée au Google Horizon pour séduire (enfin) les professionnels.
Google continue son offensive B2B. Après avoir créé une division spéciale pour répondre aux besoins des entreprises, et confié les rênes de cette entité à la fondatrice de VMware (Diane Greene), l’éditeur a commencé à travailler en profondeur le positionnement de ses offres Google for Work (Collaboration), Cloud Platform (IaaS et PaaS) et Google Apps.
Google for Works devient G Suite
Une des décisions clefs a été de rassembler ces activités sous des marques ombrelles (comme Cloud Platform) pour en faciliter la compréhension par les DSI. Lors de l’événement Google Horizon, Diane Greene et son équipe ont annoncé que c’était au tour de Google for Works (pourtant un nom clair) de changer d’identité. Gmail, Docs, Drive, Calendar et Hangouts sont désormais commercialisés sous la bannière « G Suite ».
Pour accompagner la transition – et lui donner de la consistance – Google en a profité pour enrichir cette « nouvelle » suite de fonctionnalités « intelligentes » (sic).
Il y a un an, Gmail avait entamé le mouvement avec un outil de réponses automatiques aux messages qui demandent des retours courts (Smart Reply). « Aujourd’hui, plus de 10% des réponses sur mobiles sont envoyées par Smart Reply », revendique Google.
Nouveau nom, nouvelle « intelligence »
Cette mixture de Machine Learning et d’AI se voit à présent étendue à Drive (le service de stockage) avec « Quick Access ». Le service « rendra immédiatement accessible les fichiers les plus pertinents pour votre travail », promet l’éditeur. Cette sélection proactive s’appuie sur des indicateurs historiques comme les interactions entre collègues, les réunions et les accès précédents aux fichiers. Des informations « qui aident Drive à comprendre le rythme de votre journée et les documents dont vous avez besoin avant que vous ne les demandiez ».
Côté agenda, et tout comme Oracle et Microsoft, Google propose un assistant virtuel pour trouver automatiquement des créneaux pour des rendez-vous avec des collègues et des partenaires. Un casse-tête quotidien des professionnels lorsque la liste des participants grandit.
Autre avancée qui traduit ce virage B2B – et dans l’air du temps à la croisée de la BI en self-service et de la DataViz- le tableur maison (Google Sheets) permet désormais à un utilisateur métier de poser une question, en langage naturelle, sur un jeu de données. « Explore » traduit automatiquement cette demande en formule et renvoie une réponse « instantanée ».
La fonctionnalité « Explore » existait depuis un an, mais sans cette couche de reconnaissance sémantique. La fonctionnalité est également présente aujourd’hui dans le traitement texte, sous une autre forme : « pour recommander des sujets connexes en rapport avec le document, des images à insérer ou d’autres contenus à découvrir. Vous pouvez également utiliser Explore dans Docs pour trouver automatiquement d’autres fichiers dans Drive. De cette manière vous passez moins de temps à naviguer d’une application à une autre et plus de temps à finaliser vos projets ».
Dans l’outil de présentation, Explore propose, toujours de manière pro-active, des templates en fonction des contenus à mettre en forme.
Encore plus B2B, côté gestion des données cette fois, le Data Warehouse maison (BigQuery) supporte à présent le standard SQL 2011 pour les requêtes (en plus de celles via l’API Restfull du service ou via la ligne de commande liée au SDK).
Google Cloud : nouvelle marque ombrelle, nouvelle philosophie à la Diane Greene
En plus de ces nouveautés (non exhaustives) qui marquent bien ce virage vers les entreprises, le portefeuille quasi complet de Google a été regroupé sous une unique marque ombrelle. En clair, Google Cloud Platform, G Suite, les outils de développement, les APIs de Machine Learning, celles de Maps, mais aussi « les téléphones et les tablettes Android ainsi que les Chromebooks » sont désormais des sous-parties du seul et même « Google Cloud ».
Cette marque unifiée permet surtout de faire passer un nouveau message : Google ce n’est pas que de la technologie, mais aussi du service.
« Google Cloud […] c'est aussi la manière dont nous travaillons aux côtés des entreprises, ainsi qu'une approche centrée sur l'ingénierie », confirme Diane Greene. Ce qui là encore souligne une nouvelle philosophie, celle de la créatrice de VMware : en B2B, il faut accompagner, conseiller, intégrer. « Nous avons des ingénieurs clients, des ingénieurs fiabilité clients, des ingénieurs fiabilité des sites, des ingénieurs produits, tous dédiés à accompagner nos clients dans leur migration, déploiement et évolution au sens large ».
Ces notions de support et d’écosystème semblent désormais centrales dans la stratégie de Google si l’on en croit l’insistance avec laquelle Diane Greene revient encore et encore sur les « partenaires » et le besoin « d’avancer ensemble ».
« Le partenaire qu'un client choisit pour l'accompagner dans sa migration vers le cloud est très important. Cela revient à choisir sur quelle évolution technologique parier, et c'est un pari à long terme ».
Dernier signe de cette évolution, Google - version Diane Greene - revendique publiquement des clients de la taille d’Airbus, Home Depot (90 milliards de dollars de CA en 2016), Accenture (32 milliards) ou encore Telus, deuxième plus grand opérateur canadien (12,4 milliards).