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Le futur de SAP se dessine autour de l’IoT
Acteur historique du monde progiciel, SAP avait rencontré quelques ratés au moment d’aborder les virages BI et Cloud. Quelques acquisitions onéreuses plus tard et fort du potentiel de sa plateforme In-Memory HANA, l’éditeur ne compte pas manquer la prochaine étape et parie résolument sur l’IoT.
Deux milliards d’euros. C’est la somme que SAP, éditeur historique de progiciel, et son PDG Bill Mc Dermott ont décidé d’allouer sur cinq ans au développement de l’Internet des objets (IoT). Un investissement massif mais qui ne doit rien au hasard. Nouveau « Big Thing » de l’éditeur, l’IoT se trouve finalement au croisement de ses points forts historiques et de ses investissements plus récents : les secteurs industriels côté clients, la Supply Chain côté fonction, l’analytique et le temps réel côté utilisation, et enfin le Cloud pour les besoins en infrastructure. Passé maitre dans l’art de structurer les processus d’informations liés aux organisations humaines complexes, SAP souhaite désormais étendre son leadership à ceux qui sont appelés à régir les relations entre les objets.
Plusieurs axes ont été définis par les équipes de Bill McDermott, présent à l’occasion de la présentation d’un projet majeur en matière d’IoT porté par Trenitalia, la SNCF italienne. Et rien n’est laissé au hasard. Des laboratoires de R&D vont être répartis dans le monde, des acquisitions ciblées ont d’ores et déjà commencé, des cas d’usage seront rapidement dessinés à travers les leviers habituels de l’éditeur (une approche intégrée à la plateforme HANA et aux secteurs traditionnellement adressés par SAP).
SAP rachète pour doper HANA à l’IoT
Au rayon des acquisitions, SAP vient d’annoncer le rachat de deux pépites européennes. En Italie, l’éditeur allemand a jeté son dévolue sur Plat.One (une vingtaine de salarié, la société est basée à Gènes). Issu d’un cabinet de conseil local créé en 2000 et spécialisé dans la supply chain, puis reconverti en 2009 dans l’édition de logiciels, ce dernier propose une solution Cloud de gestion de parc de capteurs dans un contexte IoT. Désormais intégré à SAP HANA, le produit permet d’administrer de grandes quantités d’actifs afin d’assurer la fiabilité du réseau, la remontée des informations, la maintenance des composants etc… mais également de concevoir des réseaux IoT complexes.
SAP a également annoncé le rachat de Fedem Technology, une entreprise norvégienne spécialisée dans l'analyse technique avancée. Elle développe des logiciels pour la simulation dynamique multicorps et le calcul de la durée de vie des structures et des systèmes mécaniques sous l'influence de charges complexes. Tout l’enjeu en toile de fond de l’IoT.
La solution permettra d’examiner les forces complexes en jeu et détectera les conséquences en temps réel des événements ponctuels et les effets de charge à long terme afin d’optimiser le contrôle des conditions de maintenance et la prédictabilité du cycle de vie des actifs.
Pas de site SAP IoT en France
Côté R&D, SAP prévoit de mettre en place des sites dans le monde entier pour collaborer avec les clients, partenaires et jeunes entreprises sur l'Industrie 4.0 et l'IoT. Les laboratoires SAP IoT serviront de principaux points d'accès pour la recherche, le développement de l'incubation et de la modélisation de projets. SAP envisage également d'augmenter les investissements dans le conseil en IoT.
De nombreux sites ont d’ores et déjà été sélectionnés tels que Berlin, Johannesburg, Munich, Palo Alto, Sao Leopoldo et Shanghai. La France disposant d’un réseau de start-ups assez développé – néanmoins plus axés sur les utilisations grand public que sur les approches liées au monde de l’industrie – on peut s’étonner de l’absence de sites hexagonaux dans cette longue liste. Mais, en termes de cible, SAP est résolument B-to-B avec l'Industrie 4.0, la logistique, l'urbanisation et l'agriculture numérique.
Selon SAP, « les clients auront accès aux ressources de co-innovation, notamment les ateliers et l'expertise en « design thinking », les démonstrations interactives des technologies liées à l’Internet des objets, telles que les systèmes autonomes (drones et robots), la sécurité des objets connectés, l'apprentissage automatique, l'impression 3D et la plate-forme Digital Operations Center.