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Nuxeo accueille Goldman Sachs à son capital (et 20 M$ en plus)
Le fonds d’investissement américain injecte 20 millions de dollars Nuxeo qui réalise déjà 60% de son CA outre-Atlantique. La société compte développer ses forces de ventes pour accélérer à l’international.
Comme un symbole de son ancrage au sol américain, Nuxeo, le spécialiste de la gestion de contenu pour les entreprises (ECM – Enterprise Content Management), a une nouvelle fois attiré les investissements d’outre Atlantique pour financer sa croissance. Après être parvenu à lever 10 millions de dollars auprès de Kennet Partners en juin dernier, la société séduit cette fois-ci Goldman Sachs, l’un des plus gros investisseurs aux Etats-Unis. Ce dernier injecte 20 millions de dollars dans Nuxeo et, du coup, reprend les parts des investisseurs initiaux, Apicap et Extendam.
Pour cet éditeur, né à l’origine en France et dont l’expertise s’est bâti sur Zope et Python, puis sur Java, voir arriver un tel investisseur à son capital est assurément le gage d’une solide présence américaine. La société réalise en effet 60% de son chiffre d’affaires aux US, résume Eric Barroca, son PDG, et seulement 30% en France. Un montée en puissance de l’éditeur qui depuis 3 ans affirme avoir beaucoup ré-investi dans sa R&D et dans son effectif. En 3 ans, Nuxeo a ainsi triplé de taille, nous apprend son Pdg.
Il fallait alors chercher un financement pour se donner les moyens « de prendre des risques et de miser sur le développement commercial ». Car en effet, cet apport d’argent frais, Nuxeo compte l’investir, dans sa progression en Amérique du nord, eu Europe, mais aussi Japon. Une présence y sera assurée dès année prochaine, explique encore Eric Barroca.
Des forces de ventes multipliées par 3
Mais la société compte aussi distiller ces fonds pour étendre sa portée et cimenter sa présence sur le marché. Nuxeo entend donc devenir « plus agressif » en termes marketing et commercial. « On est en train de tripler nos forces de ventes. » Des actions sont également menées côté marketing.
Logiquement, une partie des fonds servira à alimenter la R&D et financer les avancées technologiques de la plateforme Nuxeo. Pour au final se positionner comme une société qui innove, aux côtés d’autres dinosaures, qui justement ne se distinguent sur ce point, livre en substance Eric Barroca. Par exemple, Nuxeo compte sur ses avancées en matière de gestion des Big Data. La société a développé un moteur NoSQL qui permet de la coupler à MongoDB. L’intégration avec les services Cloud est aussi ce qui caractérise Nuxeo, soutient Eric Barroca. La plateforme propose des connecteurs vers Salesforce, Adobe, mais aussi Google Drive, OneDrive, Box et Dropbox pour « intégrer ces nouveaux workflows ». Des travaux sont aussi en cours autour de l’analytique, de la mobilité et du Machine Learning (encore en test), précise le Pdg.
Nuxeo entend ainsi abattre ses cartes sur un marché aujourd’hui « très mature et très figé » et surtout en proie à une certaine concentration de ses acteurs cadres. A l’image, par exemple, du rachat par OpenText des activités Documentum d’EMC. Eric Barroca y voit ainsi une opportunité : celle d’avancer avec une forte étiquette de société qui innove, à l’inverse des autres, qui se rachètent. Mais, au final, « ça permet de nettoyer le marché ».