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Projet de fusion entre Télécom ParisTech et Télécom SudParis
Vouées à déménager toutes deux sur le campus de Paris-Saclay, les deux écoles télécoms de l'Institut Mines-Télécom envisagent leur fusion. Les deux directeurs mènent une étude de faisabilité. Si leurs conclusions sont positives, la nouvelle institution verra le jour en 2019.
Télécom ParisTech et Télécom SudParis vont mener une étude de faisabilité afin de décider de la pertinence de fusionner les deux écoles d'ingénieurs. L’objectif est de créer la « Grande école du numérique » qui fera référence au niveau national.
Alors que le numérique concerne désormais toutes les entreprises quel que soit leur secteur d'activité, le but est de former des ingénieurs à même d'accompagner les entreprises dans leur transformation numérique et de répondre aux grands enjeux sociétaux du 21ème siècle.
« Nous n'allons pas devenir une école de développement informatique. Nous continuerons de former des ingénieurs généralistes du numérique, qui savent programmer et qui ont tout un tas d'autres qualités, notamment des bases solides en mathématiques, en physique, en sciences économiques et sociales, etc », précise Yves Poilane, directeur de Télécom ParisTech.
La nouvelle école formerait quelque 1000 diplômés par an. « Dans le contexte de concurrence internationale et de pression sur les moyens, cette fusion nous rendrait plus fort, elle nous donnerait des marges de manœuvre et augmenterait notre visibilité et nos relations avec les entreprises », ajoute Christophe Digne, directeur de Télécom SudParis.
A la fois proches et différentes
L'idée d'une fusion est née il y a quelques années lorsque le déménagement des deux écoles à Palaiseau, en totalité pour Télécom ParisTech et en partie pour Télécom SudParis, a été envisagé pour 2019. Rien d'aberrant à cela. Les deux entités font partie de l'Institut Mines-Télécom.
Mais Télécom ParisTech et Télécom SudParis sont à la fois proches et différentes. « Chacune a développé des compétences dans certains domaines du numérique, qui sont complémentaires, mais nous partageons une ambition commune : couvrir tout le numérique et ses grands domaines d'applications », affirme Christophe Digne.
Télécom SudParis vise actuellement quatre grands domaines : le secteur numérique à proprement parler, c'est-à-dire la production de biens et de services digitaux comme les jeux, les smartphones, les logiciels, les équipements électroniques, etc ; la santé ; l'énergie, notamment les smartgrids ; enfin, la ville et les transports.
L'étude de faisabilité présentée en janvier 2017
Le projet de fusion né du rapprochement physique sur le campus de Paris-Saclay donne l'occasion de repenser le projet pédagogique tout en conservant le solide socle scientifique des deux cursus et les axes de recherche privilégiés de chaque école. Par exemple, Télécom ParisTech a développé des compétences en Big Data quand Télécom SudParis en a développé en cybersécurité.
Certes, les écoles n'ont pas la même notoriété ni la même attractivité auprès des étudiants et des enseignants. Télécom ParisTech, la « parisienne intra muros », a vu le jour en 1878, quand Télécom SudParis a été créée à Evry (Essonne) en 1979. Et les concours d'entrée ne sont pas les mêmes.
L'enthousiasme des directeurs devrait toutefois avoir raison des écarts d'ancienneté et de prestige. L'étude de faisabilité qu'ils vont mener doit lister, évaluer et quantifier les facteurs de risque et les bénéfices de la fusion.
« Nous présenterons nos conclusions fin janvier 2017, elles diront si oui ou non le projet peut être mené à bonne fin », détaille Yves Poilane. Si les conclusions sont positives, la Grande école de référence du numérique verra le jour en 2019. Il faudra ensuite probablement plusieurs années avant qu'un diplôme unique d'ingénieur soit délivré, le temps que les cursus fusionnent.