Le point sur l'offre 100% Flash de NetApp
Dans le cadre d'un tour d'horizon de l'offre 100% Flash des principaux acteurs du monde du stockage, LeMagIT vous propose un point sur les solutions de stockage Flash de NetApp.
Si NetApp a été parmi les premiers à tirer parti de la Flash comme cache, la firme a largement raté le virage des baies 100 % Flash. Longtemps, le constructeur n’a pu s’appuyer que sur ses baies bi-contrôleurs EF, dont l’architecture est héritée du rachat d’Engenio en 2011. Mais NetApp s’est récemment bien rattrapé en produisant des déclinaisons 100 % Flash crédibles de sa technologie FAS, les baies AFF, et en mettant la main sur l’un des pionniers du stockage Flash en cluster, l’américain SolidFire. Au point de s’emparer du second rang mondial du classement des constructeurs de baies Flash.
La tardive conversion des FAS au 100 % Flash
Après avoir tardé, NetApp s’est finalement résolu à adapter son OS OnTap aux besoins du 100 % Flash pour donner naissance à la mi-2015 aux baies All-Flash FAS. Ces systèmes reprennent toutes les caractéristiques des baies FAS classiques, mais profitent d’optimisations spécifiques.
Le lancement de Clustered OnTap 8.3.2 en novembre 2015, puis celui d’OnTap 9 au printemps 2016 ont permis d’achever la mutation de l’architecture FAS vers le 100 % Flash avec l’ajout de la déduplication en ligne (en plus de la compression proposée dès le départ) et avec l’apport d’optimisations de performances additionnelles.
Le constructeur promet un niveau garanti de réduction des données d’au moins 4 : 1. Il estime que les gains typiques de ses technologies de compression et de déduplication en ligne — couplées aux fonctions de compactage de blocs — sont de 2 : 1 sur les bases de données, de 5 à 8 : 1 sur la virtualisation et de 12 à 13 : 1 en mode VDI. Si malgré tout la promesse de 4 : 1 n’est pas tenue, le constructeur s’engage, à ses frais, à ajouter des capacités Flash supplémentaires à la baie. Il est à noter que ces fonctions de réduction de données sont activables et désactivables à la volée par l’administrateur afin d’optimiser le chemin de données si les données ne se prêtent pas à la compression ou à la déduplication.
Avec le support des disques de 3,8 To, de 7, 6 To et de 15,3 To, NetApp affirme que le coût au Go de ses baies AFF est désormais inférieur à celui de baies équipées de disques SAS à hautes performances. Les clients ont en tout cas noté la différence et les ventes Flash de la firme ont littéralement explosé au cours des deux derniers trimestres, propulsant NetApp au 2e rang mondial des vendeurs de baies Flash derrière EMC, mais devant Pure Storage.
Avec SolidFire, NetApp vise le marché du DevOps et des architectures cloud
NetApp n’entend pas se développer sur le marché de la Flash avec ses seules architectures EF et AFF. Le constructeur a aussi racheté en décembre 2015 l’un des pionniers du stockage Flash en Cluster, l’américain SolidFire, basé à Boulder dans le Colorado.
Fondé en 2010 par Dave Wright, l’un des développeurs originels d’OpenStack, SolidFire s’est d’emblée distingué de ses concurrents en proposant une solution de stockage 100 % Flash en cluster. Initialement, la firme visait le marché des fournisseurs de services cloud OpenStack et des hébergeurs. Mais elle a peu à peu enrichi les fonctions de ses baies pour en faire des alternatives crédibles aux baies de stockage Flash entreprise des leaders du secteur. D’ailleurs les baies de SolidFire ont été considérées en 2014 par Gartner comme les plus abouties du marché (voir à ce propos l’e-zine STORAGE n° 1 sur le stockage flash et l’extrait de l’étude Critical Capabilities Study de Gartner sur les baies Flash).
L’un des points clés de l’offre de SolidFire est sa capacité à garantir une qualité de service sur mesure en fonction des applications. Une fonction qui est particulièrement intéressante dans le cadre de déploiements d’architectures cloud, ses baies étant à même de délivrer précisément le nombre d’IOPS ou le débit alloué à chaque VM. Les baies de la firme disposent aussi de fonctions avancées de Snapshots et de réplication asynchrone et elles supportent les protocoles iSCSI et Fibre Channel.
L’offre de SolidFire vient combler un trou béant dans l’offre de NetApp et permet au constructeur de disposer d’une solution de stockage Flash massivement distribuée à même de rivaliser avec celles de ses concurrents. Les baies de SolidFire ont le bénéfice d’utiliser une architecture en cluster de type « shared nothing » bien plus évolutive que celles utilisées par ses concurrents. Un Cluster SolidFire peut accueillir jusqu’à 100 nœuds et avoir une capacité brute allant jusqu’à 4 à 8 Po (après compression et déduplication)…
Autre atout, les clusters SolidFire peuvent être composés de nœuds de stockage de génération, de capacités et de performances différentes. Cette capacité à intégrer des nœuds de générations et de performances différentes dans un même cluster simplifie grandement les évolutions des clusters SolidFire (commissionnement et décommissionnement de nœuds), en évitant des opérations de migration de données complexes.
En résumé, les solutions de SolidFire permettent aux entreprises de déployer en interne des architectures de stockage Flash inspirées des architectures webscale des géants du web. Il est à noter que le constructeur propose aussi une version 100 % logicielle de sa technologie afin de permettre à des acteurs de l’hébergement ou du cloud d’utiliser des nœuds de leur choix pour bâtir leurs propres clusters.