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Revue de presse : les brèves IT de la semaine

Avalanche de rachats et fusions : Dell Technologies attaque officiellement le marché – HPE place ses logiciels chez Micro Focus – Google se connecte à Apigee – Oracle enrichit son outil de logistique dans le Cloud – GE imprime en 3D sur le métal ; et aussi Box bâtit son écosystème – Panne IT chez British Airways

Dans ce monde de l’IT, il existe différents types d’acquisitions. Il y a d’abord celles qui viennent restructurer des ténors du secteur, des historiques de l’informatique aujourd’hui confrontés à une mutation du marché et des méthodes de consommation du numérique.

Dell Technologies s’offre au marché…mais qu’a-t-il finalement à offrir

La méga fusion entre EMC et Dell, officiellement gravé dans le marbre cette semaine, est un exemple type de ce virage stratégique. Aussi structurant soit-il pour le marché, et pour ces deux cadres, ce rapprochement, qui a donné naissance à Dell Technologies, reste pour l’heure inscrit sur le papier, sans donner concrètement de vraies orientations. Les deux entreprises doivent gérer leur intégration opérationnelle, et envoyer un message unanime au marché et aux entreprises. Car pour l’heure, point de roadmap commune, point d’axes de synergies concrètes, mais bien des portefeuilles qui se complètent ou se chevauchent, si l’on regarde le verre à moitié plein ou à moitié vide. De quoi inquiéter les DSI, qui attendent plus de ces mastodontes.

HPE se libère chez Micro Focus

La revente par HPE de ses logiciels – du moins ceux qu’il ne considère plus comme stratégiques dans sa nouvelle organisation – à Micro Focus est un autre exemple. La rumeur courait depuis des mois. Mais HPE a finalement choisi cette semaine – ironiquement, le même jour que l’annonce de la fusion Dell/ EMC – pour officialiser cette revente, qui vient asseoir la stratégie du géant californien depuis sa scission en deux entités distinctes. Avec Micro Focus, HPE trouve un havre de paix pour l’essentiel de son portefeuille logiciel qu’il a passé des années à bâtir, notamment à grand coup de rachats. (On peut reparler d’Autonomy ?) Voilà donc un HPE allégé, mais centré désormais sur le marché de l’infrastructure IT, Cloud et hybride (OneView et Helion ont été conservés).

De son côté, Micro Focus tire une bonne carte, et se retrouve – certes avec 2,5 Mds$ en moins pour une transaction globale de quelque 8,8 Mds – projeter au rang des grands acteurs du logiciel dans le monde. Cet acteur s’est forgé une forte identité dans le domaine du développement, de la gestion du cycle de vie des applications et de la modernisation des gros systèmes, lui–aussi par la voie des rachats. Aux Borland, AttachMate (avec Suse) et Serana vient désormais s’ajouter l’ensemble des briques HPE, dont Mercury. De quoi désormais proposer une offre globale et de se donner les moyens d’étirer son offre vers le Paas – aujourd’hui pièce manquante du puzzle – grâce à un accord croisé entre Suse et Stackato.

Il existe également des acquisitions dont la vocation première est de gonfler ses capacités techniques et son champ fonctionnel.

Google greffe APIgee à sa Cloud Platform. Un pas de plus vers les entreprises 

Si Google dépense 625 M$ pour se payer APIgee, c’est bien parce qu’il compte profiter de l’engouement de entreprises pour les plateformes de gestion d’APIs. Et les entreprises, justement, sont un marché cible désormais prioritaire pour la firme de Mountain View. Car, s’il reste un pionnier des services Cloud, Google peine encore à séduire ce segment si critique que se sont déjà accaparés Microsoft ou AWS. Alors Google se met en ordre de bataille. D’abord en restructurant ses gammes de produits au sein d’une division dédiée ; puis en plaçant à sa tête une cadre du secteur : Diane Green, la fondatrice de VMware. Celle-ci prend directement la parole pour expliquer sommairement les raisons de ce rachat. La plateforme d’APIs apportera une dimension de gestion globale de ces précieuses interfaces, aux côtés d’App Engine et de Container Engine. 

Oracle ajuste son offre Cloud de gestion de la logistique

Chez Oracle, les acquisitions s’enchaînent dans l’applicatif Cloud. Après NetSuite (pour la coquette somme de 9,3 Md$), Larry Ellison se paie bien plus modestement LogFire pour enrichir ses outils de gestion de la chaîne logistique. Une acquisition certes plus petite, mais tout aussi clé pour l’éditeur qui doit aussi peaufiner ses services applicatifs Cloud métiers pour maintenir l’étendue de sa gamme.

Les outils de gestion d’entrepôt, des inventaires et des effectifs de LogFire rejoindront Oracle Supply Chain Management (SCM).

Puis il existe aussi des acquisitions qui permettent d’accélérer la transformation d’une entreprise et de son modèle économique. Et généralement, le numérique n’est pas très loin. 

GE mise sur l’impression 3D industrielle

L’industriel avait prévenu : il comptait se transformer d’ici à quelques années en un éditeur d’outils numériques pour le monde industriel. Après avoir entamé sa stratégie avec sa plateforme analytique pour l’Internet des objets (IoT), Prefix, GE se paie deux sociétés spécialisées dans l’impression 3D : Arcam (Suède) et SLM Solutions (Allemagne). Le groupe industriel va même jusqu’à dépenser 1,4 Md$ dans cette opération pour se donner les moyens de son ambition. L’impression 3D (à base métal dans le cadre de ces deux sociétés) fait désormais parti de cette équation. 

Si la semaine a été riche en rapprochement, d’autres sociétés de l’IT ont fait leur show.

Box se rapproche un peu plus d’IBM et de Google

 Box tenait cette semaine sa grande conférence américaine. L’occasion pour son CEO, le très haut en couleur Aaron Levie, de certes dévoiler certaines avancées de son outil de partage et de synchronisation de fichier, mais aussi de mener vers l’avant sa conquête d’un écosystème pour affirmer son positionnement dans les entreprises. Ainsi, Box travaillera désormais avec Google à intégrer de près son outil à Google Docs et Google Spingboard (un moteur de recherche personnalisé). Cela marque le début d’un partenariat, note d’ailleurs le CEO, qui assure que ce sont là « les premières pierres d’un chantier que nous lançons avec Google, et ce afin de changer significativement la façon dont nous travaillons dans le cloud ».

 L’accord avec IBM, quant à lui, repose sur un partenariat existant depuis 2015. Si ce dernier portait sur l’utilisation du Cloud, des outils analytiques et de Watson par Box, le rapprochement de ces deux partenaires prend aujourd’hui la forme d’un outil nommé Box Relay. Celui-ci permet de créer des workflows personnalisés par tâche ou par métier et de les accoler aux spécificités de Box (la collaboration par exemple).

Panne IT chez British Airways

Enfin, terminons en attirant l’attention sur les derniers errements informatiques qui ont frappé la compagnie aérienne British Airways. Une panne du système a cloué la flotte de la compagnie au sol et provoqué des retards à rallonge des vols. En cause, le dysfonctionnement du système d’enregistrement des passagers et des bagages. De quoi alors relancer le débat de ces pannes à répétition qui frappent depuis plusieurs mois les compagnies aériennes. En août, la flotte de la compagnie américaine Delta avait elle-aussi été paralysée après une coupure électrique qui avait stoppé le système IT de la société.

 

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